On ne fait pas d’omelette sans casser des oeufs.

Le DG des Ducks d’Anaheim, Bob Murray, le réalise peut-être davantage aujourd’hui. Murray a opté cet été pour une réinitialisation, ou un «reset on the fly», comme aime le dire Marc Bergevin.

Il comptait un gardien de premier plan, John Gibson, des défenseurs de qualité dans la force de l’âge, un amalgame de vétérans et de jeunes à l’attaque.

Plusieurs de ces jeunes avaient eu la chance de grandir pendant quelques saisons dans la Ligue américaine avec le nouvel entraîneur Dallas Eakins.

Cinq mois plus tard, la recette ne prend pas. Du moins, les Ducks n’arrivent pas à connaître du succès à court terme tout en développant les jeunes.

Les Ducks se situent au 30e rang du classement général. Seuls les Red Wings de Detroit font pire. Ils viennent au 30e rang pour les buts marqués par match et au 29e rang pour le taux d’efficacité en supériorité numérique.

Ryan Getzlaf, 34 ans, est encore le meilleur compteur de l’équipe avec 30 points en 44 matchs. Suivi par Jakob Silfverberg, 29 ans, Rickard Rakell, 26 ans, et Adam Henrique, 29 ans.

Les jeunes sur lesquels on comptait pour créer une rivalité avec leurs aînés sont plutôt discrets. Sam Steel, 21 ans, a trois buts en 41 matchs après une grosse saison dans la Ligue américaine l’an dernier. Maxime Comtois, 21 ans lui aussi, a 11 points, dont cinq buts, en 29 matchs. Troy Terry, 22 ans, le meilleur joueur du club-école l’an dernier, vient d’être renvoyé dans la Ligue américaine.

PHOTO JEFF ROBERSON, ASSOCIATED PRESS

Maxime Comtois

Max Jones, 21 ans, a sept points en 35 matchs. Le centre Isac Lundestrom, 20 ans, un choix de première ronde en 2018, partage son temps entre la Ligue américaine et la LNH. Un autre choix de première ronde, le défenseur Jacob Larsson, 22 ans, joue une quinzaine de minutes par match au sein de la troisième paire.

Murray n’écarte pas l’idée d’accentuer la réinitialisation encore davantage, avec seulement deux victoires lors des dix derniers matchs et un plongeon au classement. «Arrivera un point où je n’aurai pas le choix, a-t-il confié hier à la collègue Helen Elliott, du quotidien Los Angeles Times. J’ai déclaré au groupe en début de saison qu’il allait me dicter mes décisions à cette période-ci de l’année. Je leur ai rappelé il y a un mois. Ils me montrent de façon claire dans quelle direction ils veulent aller. C’est limpide à mes yeux. Je ne crois toujours pas à une reconstruction totale, mais il faudra peut-être aller un peu plus loin dans notre processus actuel.»

Les Ducks demeurent bien positionnés dans une perspective de succès à plus long terme. Leur premier choix en 2019 (9e au total), le centre Trevor Zegras, 18 ans, vient de survoler le Championnat mondial junior avec neuf aides en cinq matchs. Il a 19 points en 18 matchs à Boston University. Benoit-Olivier Groulx et Antoine Morand attendent patiemment leur tour. Le jeune défenseur Josh Mahura possède un beau potentiel.

PHOTO RYAN REMIORZ, LA PRESSE CANADIENNE

Trevor Zegras

Anaheim pourrait aussi mettre la main sur un joueur de premier plan en juin. Ils ont 13,5% de chances de remporter la loterie et 38,8% de repêcher dans le top 3.

Ils pourraient collectionner quelques choix supplémentaires au repêchage en échangeant des vétérans. Le capitaine Getzlaf deviendra joueur autonome sans compensation en 2021-2022. Il a un salaire annuel moyen de 8,5 millions. Henrique et Silfverberg ont des ententes plus contraignantes. Erik Gudbranson, Ryan Miller et Michael Del Zotto ne devraient pas rapporter de hauts choix.

En bref, il n’y a pas beaucoup d’éléments supplémentaires à liquider pour une reconstruction, et la banque d’espoirs est néanmoins intéressante.

Il faudra voir où l’entraîneur Dallas Eakins pourra mener ce club. Eakins a constitué un fiasco monumental à Edmonton il y a quelques années. Murray lui a donné une seconde chance en raison de ses succès dans la Ligue américaine ces dernières saisons. Il devra faire mieux l’an prochain s’il ne veut pas perdre rapidement son emploi comme avec les Oilers.

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