La Slovaquie vient de rendre un extraordinaire service au Canada.

Cette petite équipe largement négligée, comme l’Allemagne la veille, a rappelé à ses adversaires que les victoires ne s’obtenaient pas toutes sans péril au Championnat mondial junior.

Après le massacre de 16-2 contre les Allemands samedi, une autre dégelée aurait pu contribuer à rendre le Canada un peu trop confiant, avant d’affronter la Suisse mardi.

On a déjà vu, par le passé, les Canadiens se faire surprendre en quart de finale après des matchs trop faciles en ronde préliminaire.

« On a tous grandi ensemble [lors de ce match], a convenu l’entraîneur André Tourigny après la rencontre. C’était serré, nos joueurs forçaient le jeu un peu, mais il fallait rester en contrôle et patients. C’était important de se retrouver dans une telle situation, surtout en jouant bien. On ne leur a presque rien donné défensivement. »

Le Canada s’est accroché à une mince avance de 1-0 jusqu’à tard en troisième période lors de son deuxième match du tournoi. Philip Tomasino, choix de premier tour des Predators de Nashville en 2019, a finalement marqué le deuxième but de son équipe avec un peu plus de trois minutes à faire dans le match, sur un jeu superbe de Dylan Cozens.

L’équipe canadienne a mis fin aux espoirs des Slovaques avec un but dans un filet désert à 30 secondes de la fin et l'a emporté 3-1.

Cozens a obtenu cinq points de moins que la veille, mais son jeu en valait au moins autant. Il a soutiré la rondelle à l’adversaire en zone défensive, avant de lancer en échappée Tomasino, 100 points en 62 matchs l’an dernier dans la Ligue junior de l’Ontario.

Cozens, choix de premier tour des Sabres de Buffalo en 2019, assumait le titre de capitaine en l’absence de Kirby Dach. « Il y avait certaines émotions sur le banc par moments [lire : nervosité] et Cozy est demeuré calme et en contrôle, a précisé André Tourigny après la rencontre. Sa présence a été très bénéfique. »

PHOTO JASON FRANSON, LA PRESSE CANADIENNE

Philip Tomasino et Dylan Cozens

L’erreur fatale a été provoquée par un joueur de 16 ans, Juraj Slafkovsky, un peu trop téméraire avec la rondelle en zone adverse. Slafkovsky, qui fait déjà 6 pi 4 po et 218 lb, est candidat au repêchage de la LNH en… 2022. Il aura bien le temps de se racheter ces prochaines années !

Jadis une puissance mondiale, les Slovaques ont remporté une seule médaille depuis 1999, le bronze en 2015, menés par l’ancien espoir du Canadien Martin Reway.

Une victoire contre le Kazakhstan leur a évité la ronde de relégation l’an dernier, mais ils avaient quelques joueurs de retour, parmi lesquels le gardien Samuel Hlavaj, très solide l’an dernier avec le Phoenix de Sherbrooke, et quatre défenseurs.

Ils ont remporté leur premier match 1-0 contre la Suisse, avant de donner cette frousse au Canada. Avec une équipe aussi jeune, quatorze joueurs de 18 ans ou moins, dont un de 17 ans et… trois de 16 ans, de jours meilleurs attendent sans doute cette petite nation de 5,4 millions d’habitants.

Tomas Tatar aura sans doute de la compagnie bientôt… tandis que Zdeno Chara sera déjà à la retraite quand il verra ces jeunes émerger !