Votre formation compte seulement deux joueurs repêchés par des équipes de la LNH. Devant vous, un club avec… vingt choix de première ronde.

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Pour rendre le défi encore plus difficile, votre équipe est décimée par la COVID ; huit joueurs manquent à l’appel. Vous devez jouer à trois trios et cinq défenseurs, après avoir joué la veille contre la Finlande.

Comme si ça ne suffisait pas, vos gardiens sont très ordinaires, et ils ne connaitront pas une bonne soirée lors de ce deuxième match au Championnat mondial junior.

L’Allemagne a beaucoup progressé ces dernières années. Elle a produit des joueurs de premier plan, dont Leon Draisaitl, des Oilers, et Tim Stützle, troisième choix au total cet été.

Mais contre une puissance comme le Canada, samedi soir, et compte tenu des circonstances atténuantes, les Allemands ont été humiliés par la marque de 16-2.

PHOTO JASON FRANSON, LA PRESSE CANADIENNE

Alex Newhook (15) et Jonas Gahr (30)

Après deux périodes, le Canada menait 11-1. Si les règlements l’avaient permis, ils auraient dû arrêter le match.

« J’ai participé à de nombreux matchs de hockey, mais je ne crois pas avoir déjà vu un score aussi élevé, a confié l’entraîneur en chef du Canada, André Tourigny, en conférence de presse après la rencontre. Ça aurait pu se terminer 200 à 1. On ne voulait humilier personne. On jouait de la bonne façon. »

L’Allemagne a marqué son deuxième but avec 17 secondes à faire dans le match. Son auteur, Florian Elias, a levé spontanément les bras au ciel. Il avait probablement oublié le score. Ou il se consolait comme il pouvait…

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Manuel Alberg (28), Bowen Byram (4) et Devon Levi (1)

Stützle, la prochaine vedette des Sénateurs d’Ottawa, se serait senti moins seul samedi si le meilleur défenseur junior allemand, Moritz Seider, sixième choix au total par les Red Wings de Detroit en 2019, n’avait pas fait impasse au tournoi pour demeurer avec son club de première division suédoise.

« C’est ce qui arrive lorsque vous n’êtes pas prêts physiquement et psychologiquement à jouer un match à cette intensité et à cette vitesse, a commenté le pauvre coach allemand, Tobias Abstreiter. Nous avions seulement un ou deux joueurs assez solides pour suivre le rythme, les autres en étaient incapables. »

Certains en ont profité pour engraisser leur fiche. Dylan Cozens, septième choix au total par les Sabres de Buffalo en 2019, a amassé six points, trois buts et trois aides. Cozens a obtenu son premier point avec une avance de 3-1. C’était 9-1 lorsqu’il a marqué le premier de ses trois buts.

Dawson Mercer a obtenu quatre points, Tomasino, Krebs, Newhook, McMichael et Perfetti trois chacun. Il faudra se souvenir de ce match quand on analysera les statistiques globales dans quelques années. L’espoir du Canadien, le défenseur Kaiden Guhle, a marqué le premier but de son équipe.

Cozens semblait mal à l’aise après le match. « C’est notre première rencontre du tournoi, il fallait établir de bonnes habitudes, a-t-il expliqué, comme pour justifier la démolition en règle. C’était difficile. Il leur manquait beaucoup de joueurs. »

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Jack Quinn (29) entre en collision avec Jan Munzenberger (27) devant le banc de l’équipe canadienne.

Les prochaines rencontres ne devraient pas être beaucoup plus compliquées. Le Canada évolue dans une division très faible. La Russie, la République tchèque, la Suède et les États-Unis sont tous dans l’autre division.

Les Canadiens affrontent la Slovaquie dimanche et la Suisse mardi. Ils joueront contre une Finlande en reconstruction jeudi. Les Finlandais ont battu les Allemands 5-3 vendredi.

Si le meilleur attaquant du Canada, Kirby Dach, ne s’était pas blessé, il y a quelques jours, si Alexis Lafrenière y était, aurait-on atteint la marque des 20 buts ?

Une ronde préliminaire facile peut aussi avoir des effets pervers. Espérons un ou deux matchs plus serrés, avant les quarts de finale, contre l’un des quatre clubs de l’autre division nommés ci-haut.