Elle n’a pas encore de nom ni d’affiliation avec une équipe de la LNH, mais on sait déjà une chose au sujet de la nouvelle équipe de Trois-Rivières qui fera bientôt officiellement son entrée dans l’ECHL : il y aura un fort contingent de jeunes espoirs québécois.

Grosso modo, les équipes de l’ECHL sont formées d’environ 50 % d’espoirs qui appartiennent à l’équipe mère de la LNH et de 50 % de joueurs qui sont embauchés directement par l’équipe de l’ECHL, un ratio qui varie d’une équipe à l’autre.

« C’est l’une des choses que je trouve particulièrement intéressantes dans le contexte de Trois-Rivières et du Québec. On sait qu’il y a des joueurs de la LHJMQ qui sont très performants et qui ont beaucoup de potentiel qui passent sous le radar au repêchage de la LNH tous les ans. C’est peut-être parce qu’ils ont été blessés à leur dernière saison ou parce qu’ils sont des joueurs plus petits. Ou c’est peut-être simplement parce qu’ils sont des joueurs qui se sont développés sur le tard [late bloomers] et qui ont besoin d’une année ou deux de plus », a souligné Mark Weightman, président et chef des opérations de l’équipe de Trois-Rivières.

« Ces jeunes-là doivent souvent quitter le Québec pour poursuivre leur développement ailleurs. C’est souvent dans l’ECHL, mais à Atlanta, en Floride ou ailleurs. Et puisque les salaires dans l’ECHL sont modestes, ce n’est pas l’idéal pour un jeune qui doit déménager et s’installer dans un autre pays. Ça devient souvent un obstacle et un frein pour les jeunes joueurs québécois qui ont un beau potentiel. »

On aura donc l’opportunité d’aller chercher tous ces joueurs afin qu’ils puissent poursuivre leur développement sans devoir quitter le Québec. Et ça nous permettra également de bâtir une équipe à l’image de nos partisans, à saveur très québécoise. On veut qu’ils se reconnaissent dans leur équipe.

Mark Weightman, président et chef des opérations de l’équipe de Trois-Rivières

Weightman a rappelé qu’un grand nombre de joueurs de la LNH avaient amorcé leur carrière professionnelle dans l’ECHL avant de passer à l’étape suivante dans la Ligue américaine. Ce fut le cas de Ben Chiarot, Francis Bouillon, François Beauchemin, David Desharnais, Tim Thomas, Jaroslav Halak, Brett Kulak, Michael Ryder et Mark Streit, pour n’en nommer que quelques-uns.

« Les joueurs qui auront besoin d’une année de développement supplémentaire en sortant de la LHJMQ vont pouvoir jouer dans l’ECHL, mais au Québec. Il y a près de 900 joueurs qui ont joué dans la Ligue nationale qui sont passés par l’ECHL. »

Les gouverneurs des équipes de l’ECHL devront voter afin que Trois-Rivières et le groupe Deacon Sports and Entertainment puissent officiellement obtenir leur équipe, une simple formalité.

L’équipe disputera sa première saison en 2021-2022 dans le nouveau Colisée de Trois-Rivières, un édifice qui appartient à la Ville et qui aura coûté approximativement 60 millions. La capacité sera de 5000 personnes et il y aura deux glaces, comme à la Place Bell, à Laval. La pandémie a occasionné des retards, mais les travaux auront été achevés bien avant le premier match de l’équipe.

PHOTO FRANÇOIS GERVAIS, ARCHIVES LE NOUVELLISTE

Aperçu de l’avancement des travaux au nouveau Colisée de Trois-Rivières, l’hiver dernier

Le nouveau Colisée de Trois-Rivières accueillera d’autres évènements que le hockey de l’ECHL. Selon Weightman, des galas de boxe et de l’UFC, et d’autres types de spectacles pourront y être présentés.

« Ne serait-ce qu’en raison de son emplacement, à mi-chemin entre Montréal et Québec, il y a beaucoup de potentiel. Pour le hockey, mais aussi pour d’autres évènements. Shawinigan, Drummondville et Victoriaville sont toutes des villes à distance raisonnable de Trois-Rivières qui ont des populations considérables. »

Ce qui est très important pour nous, c’est que ce soit un produit abordable. Notre objectif, c’est d’être l’équipe professionnelle la plus abordable au Québec.

Mark Weightman

Vote des gouverneurs

Bien que ce ne soit pas encore officiel, le Canadien sera presque assurément l’équipe de la LNH qui sera affiliée avec celle de Trois-Rivières, qui n’a par ailleurs toujours pas de nom – un concours sera bientôt organisé afin de permettre au public de soumettre des propositions.

« On a eu des discussions avec plusieurs équipes, dont le Canadien, qui fait partie de celles qui ne sont pas encore affiliées avec un club de l’ECHL, a précisé Weightman. Mais par respect pour tous les gens qui sont impliqués dans le processus, on ne peut pas en dire davantage pour le moment. »

De toute façon, aucune annonce d’affiliation avec une équipe de la LNH ne pourra être faite avant que les gouverneurs de l’ECHL aient officiellement approuvé la nouvelle équipe. Ce vote aura lieu lors de la prochaine réunion des gouverneurs, dont la date n’est toujours pas fixée.

Mais d’après Weightman, ce n’est qu’une question de temps avant que chacune des 32 équipes de la LNH (en comptant le Kraken de Seattle) soit associée à une équipe de l’ECHL, en plus d’une de la Ligue américaine.

Selon moi, d’ici cinq ou six ans, les 32 équipes auront une équipe dans la Ligue américaine et une dans l’ECHL, ce sera donc comme ce que l’on voit au baseball avec le AAA et le AA.

Mark Weightman

Bonne relation avec le groupe CH

Avant d’être embauché par le groupe Deacon Sports and Entertainment, une société de Terre-Neuve, Weightman travaillait pour le groupe CH, pour lequel il était le responsable de l’unité d’affaire du Rocket de Laval et de la Place Bell. Son titre officiel était celui de vice-président au développement et aux opérations, mais son rôle était essentiellement celui de président du Rocket.

Après un peu moins de deux ans avec l’organisation, l’ancien président des Alouettes a annoncé son départ en janvier dernier.

« C’était ma décision. Comme vous le savez, il y a eu beaucoup de changements au niveau de la structure organisationnelle du groupe CH au cours des derniers mois et ces changements-là ont eu un impact sur mon rôle à Laval. J’ai donc décidé de [partir]. Ça s’est fait à l’amiable et on a encore une très bonne relation. »