Geoff Molson insiste : il ignore totalement à quoi ressemblera la prochaine saison. Ce qu’il sait, par contre, c’est que si un quelconque système de bulles est de nouveau mis en place, il lèvera la main.

« Si on joue dans des bulles et que la LNH nous donne la chance de soumettre notre candidature, c’est sûr qu’on sera là, affirme le président et propriétaire du Canadien. Est-ce qu’on sera choisi ? Je ne le sais pas. »

On devrait en savoir plus sur la saison 2020-2021 au cours des prochains jours. Vendredi, les directeurs généraux du circuit se réuniront pour en discuter. Si on se fie à ce qui s’est passé le printemps dernier, la ligue pourrait bien lancer quelques ballons d’essai avant une annonce officielle.

Au repêchage, il y a deux semaines, le commissaire de la LNH, Gary Bettman, a dit que l’objectif était maintenant un début de saison le 1er janvier, mais ce n’est qu’un souhait pour le moment.

Quant au retour des bulles, comme l’été dernier à Toronto et à Edmonton, les chances semblent minces, du moins pour une expérience à long terme. Joueurs et entraîneurs ont assez explicitement souligné à quel point l’isolement pendant plusieurs semaines était dur mentalement, surtout pour les équipes qui ont fait un long parcours. Reste à voir si des bulles à plus court terme – disons, à coups de deux ou trois semaines – seraient plus acceptables.

« On discute et bientôt, il va falloir décider : qu’est-ce qu’on vise ? Le 1er janvier ou le 1er février ? 82 matchs ou 60 matchs ? Est-ce que ce sont des bulles dans l’Ouest, au Canada ? Est-ce que c’est ouvert comme au baseball, si la frontière rouvre ? On n’est pas loin de prendre une décision, mais je ne peux pas répondre. »

Croit-il que Montréal a les installations nécessaires pour accueillir plusieurs équipes ?

Je ne connais pas la réponse. Mais si la ligue dit qu’on a sept bulles, et qu’il y en a une au Canada, c’est sûr qu’on va lever la main. Les six autres équipes feront la même chose.

Geoff Molson

Si on se fie à l’été dernier, la maîtrise de la pandémie dans les différents marchés dictera les décisions. Vegas semblait destiné à accueillir une des deux bulles, mais la COVID-19 y a pris de l’ampleur dans les semaines qui ont précédé la prise de décision.

Au Québec, le nombre de cas du printemps dernier rendait évidemment impossible un tel évènement. On devine que le rythme actuel de 1000 cas par jour devra diminuer afin d’inciter la LNH à écouter la proposition du Canadien.

Et la division canadienne ?

La semaine dernière, le propriétaire des Golden Knights de Vegas, Bill Foley, a laissé entendre que la LNH tablait sur le scénario d’une division canadienne.

L’idée n’est pas farfelue du tout, car elle éviterait aux sept équipes canadiennes les problèmes vécus par leurs consœurs des autres sports.

Au baseball majeur, les Blue Jays de Toronto ont disputé leurs matchs à domicile à Buffalo, tandis qu’en MLS, les trois équipes canadiennes (l’Impact, le Toronto FC et les Whitecaps de Vancouver) ont seulement joué les unes contre les autres à la maison. Tous leurs matchs contre des clubs américains ont eu lieu aux États-Unis, généralement à coups de voyages de trois matchs, avec de brefs retours à la maison entre ces voyages.

« Personne ne connaît la réponse, et c’est ça qui nous inquiète le plus. Bill Foley a peut-être parlé, mais je ne pense pas qu’il connaisse la réponse, a indiqué M. Molson. […] On étudie tout et c’est une des solutions potentielles. »

Geoff Molson assure que la possibilité de jouer dans une division canadienne n’a pas orienté les récentes décisions de Marc Bergevin.

« Non. La seule chose dont Marc a parlé, c’est de la nécessité d’avoir un bon deuxième gardien, si on joue un calendrier complet dans un horaire plus serré. »

En vrac

Sur Brendan Gallagher

PHOTO FRANÇOIS ROY, ARCHIVES LA PRESSE

Brendan Gallagher

Les négociations entre Marc Bergevin et Brendan Gallagher n’ont pas été simples, un « malentendu » ayant interrompu les démarches peu avant la signature du contrat. M. Molson est-il intervenu ? « Non. Je m’implique avec Marc. Mais je n’ai jamais forcé la main de Marc avec un joueur. Quand Marc a parlé de Gallagher, c’était assez clair qu’il voulait le garder, parce qu’il l’aime tellement. Il s’implique dans la communauté, il en fait beaucoup. Aucun doute qu’on voulait garder Gallagher, aucun doute que Gallagher voulait rester avec nous. Dans une négociation, mon rôle, c’est d’aider Marc, de lui donner confiance, de lui donner des idées. Mais la responsabilité de signer le contrat, c’est à lui. »

Sur les joueurs mécontents

Max Domi, Charles Hudon, Karl Alzner… Plusieurs joueurs qui ont quitté le Canadien au cours des dernières semaines ont déploré un manque de communication dans l’organisation. « Ce sont des enjeux de communication qui se passent dans l’équipe, au niveau du vestiaire. Ce ne sont pas de stratégies de communication que je gère, a rappelé M. Molson. […] Je vous encourage à en parler avec Claude, car c’est très spécifique dans la relation entre le joueur et le coach, et avec Marc quand ça s’applique. Ça me déçoit d’entendre ça, parce que ça ne [donne pas une bonne image de] l’organisation. Mais je connais Claude, il a de l’expérience. Il a connu beaucoup de succès. On entend des critiques de temps en temps, mais je serais surpris s’il n’était pas un bon communicateur. »