Une fois cette rencontre terminée, mardi soir, Alain Vigneault a très bien expliqué ce qu’il attendait de ses meilleurs joueurs. « Je m’attendais à ce qu’ils se présentent pour jouer comme des grands, et sans aucun doute, c’est ce qu’ils ont fait. »

Voilà. On n’en sort pas, mesdames et messieurs, et dans le hockey des séries éliminatoires, c’est encore plus vrai : les meilleurs doivent être les meilleurs. Bien sûr que des fois, il y a un inconnu qui sort de nulle part pour enfiler la cape du héros, mais règle générale, pour gagner, ça prend les gros canons.

Cette fois, les gros canons des Flyers de Philadelphie ont enfin été entendus, et c’est pourquoi ils ont remporté ce match par la marque de 4-3 en prolongation. C’est aussi pourquoi il y aura présentation d’un sixième match dans cette série face aux Islanders de New York, jeudi soir, dans la bulle de Toronto.

Les gros canons, disions-nous… Travis Konecny, le meilleur marqueur du club en saison, s’est offert une soirée de deux points. Claude Giroux, qui n’avait pas marqué depuis le début des séries, a enfin envoyé une rondelle au fond du filet, comme James Van Riemsdyk, lui aussi auteur de son premier but en séries mardi soir.

Enfin, à la toute fin, il y a eu aussi Scott Laughton, le gars sorti de nulle part, un décevant ancien choix de premier tour qui n’a jamais marqué plus de 13 buts lors d’une saison, mais qui a décidé d’être en feu ces temps-ci. Tenez, il a même réussi son quatrième but des séries, le but de la victoire en prolongation, en plus.

C’est bien pour dire.

« Peu importe le message envoyé [mardi soir] par notre entraîneur, je crois que nous avons bien répondu », a résumé Claude Giroux, sans trop vouloir donner dans les détails.

Ces Flyers n’ont peut-être rien de bien spectaculaire, et comme les partisans du Canadien le savent trop bien, ils aiment ralentir le jeu et gagner sans courir de risques, mais ils n’abandonnent pas si facilement. D’ailleurs, cette victoire était seulement la 7e en 23 tentatives de la part d’équipes faisant face à l’élimination dans les deux bulles cet été.

Dans le contexte que l’on sait, la plupart des joueurs préfèrent lever le pied et rentrer à la maison lorsque confrontés à l’élimination. En tout cas, c’est ce que cette statistique semble indiquer, même si personne ne le dira publiquement.

Du reste, la suite de cette série sera avant tout une question d’endurance. Mardi soir, deux joueurs importants n’ont pu conclure la rencontre en raison de blessures : Sean Couturier dans le camp des Flyers et Matthew Barzal dans celui des Islanders. Dans les deux cas, on ignorait la gravité de leur état après le match de mardi soir. Inutile de préciser à quel point une telle perte, d’un bord ou de l’autre, pourrait avoir de lourdes conséquences.

Pendant ce temps, faut-il le rappeler, les gars du Lightning de Tampa Bay attendent bien sagement en retrait, dans un autre recoin de la bulle, et ils n’auront pas à aller s’user les os sur la patinoire pendant que les Flyers et les Islanders devront au moins penser à un sixième match. Dans le contexte actuel, il s’agit d’un avantage énorme, en particulier si cette série devait se prolonger encore un peu et se rendre à la limite de sept matchs.

En attendant, les Flyers peuvent préparer le prochain match en pensant à leurs gros canons. S’ils peuvent encore tonner un peu jeudi soir, on pourrait bel et bien avoir un septième match.

Et vous savez ce qui est possible dans un septième match ? Tout. Absolument tout.