Souvent, les joueurs du Canadien affirment être dans leur « zone ». Cette fois, à l’heure de leur grand retour, ils sont plutôt dans une bulle.

Telle est la réalité des joueurs de hockey de la Ligue nationale en cette période de pandémie. Alors que le baseball majeur trébuche et a du mal à présenter ses matchs – on rapportait lundi une explosion de cas chez les Marlins de la Floride, entre autres mauvaises nouvelles –, les joueurs du Canadien, eux, se préparent en vue du premier et seul match préparatoire du début du reste de leur saison, un match qui sera présenté mardi soir à Toronto.

À cet effet, le Canadien a tenu un entraînement lundi à Toronto avec les 30 joueurs de la formation actuelle, un groupe qui sera appelé à être réduit en vue de la série contre les Penguins de Pittsburgh, qui va s’amorcer samedi. L’entraîneur Claude Julien pourra employer 13 attaquants et 7 défenseurs lors du match préparatoire de mardi face aux Maple Leafs.

Bref, c’est un peu compliqué, mais au moins, dans l’immédiat, il y aura du hockey. Grâce à la bulle, entre autres.

« Je pense que c’est la seule chose qui puisse faire en sorte qu’il nous sera possible de jouer, a expliqué l’attaquant Paul Byron lors d’une visioconférence lundi midi. C’est la meilleure façon. On ne peut pas sortir, c’est un peu difficile parfois, mais c’est la meilleure façon. »

La bulle : contrôler qui entre et sort

Il faut comprendre que, des 24 équipes qui vont prendre part au tournoi éliminatoire présenté à compter de samedi, 12 sont à Toronto, emplacement de la première bulle, et les 12 autres sont à Edmonton, lieu de la deuxième. L’idée, c’est de contrôler qui en entre et qui en sort.

Il y aura peut-être des embûches, mais en attendant, la LNH s’en tire assez bien ; lundi, les dirigeants du circuit ont annoncé qu’aucun résultat positif n’a été enregistré sur plus de 800 joueurs lors de la période des tests allant du 18 au 25 juillet.

PHOTO D’ARCHIVES ROBERT SKINNER, LA PRESSE

Tomas Tatar

La bulle, ce n’est pas si mal. J’étais un peu sceptique au début, en toute honnêteté, mais jusqu’ici, ça se passe très bien.

L’attaquant du Canadien Tomas Tatar

Le plus grand défi des joueurs du Canadien dans l’immédiat, et des autres aussi, sera donc de retrouver un synchronisme qui risque de faire défaut, puisque le hockey de la LNH est arrêté depuis le 12 mars.

Du côté des Penguins, il y aura bien sûr des défis aussi, mais à tout le moins, Sidney Crosby, le joueur le plus important du club, semble prêt. « Il a pris part à un entraînement complet avec nous [lundi] », a précisé l’entraîneur Mike Sullivan.

Un autre détail à corriger sera peut-être aussi d’apprendre à mieux connaître les joueurs du Canadien ; ainsi, l’attaquant Zachary Aston-Reese, interrogé sur le défi de devoir affronter le premier trio du Canadien, a hésité un moment. « Je ne suis pas certain de qui est sur leur premier trio », a-t-il répondu avec une bonne dose d’honnêteté. Pour l’heure, le premier trio du Canadien est composé de Tomas Tatar, Phillip Danault et Brendan Gallagher, doit-on préciser.

Il faut ajouter à tout ça un autre détail assez important : cette fois, les joueurs auront à jouer devant des gradins vides… ce qui ne sera pas si mal selon Byron, qui s’est souvenu de certaines soirées sans ambiance aucune alors qu’il essayait de se faire une place dans l’organisation des Flames de Calgary, en début de carrière.

« Quand je jouais dans la Ligue américaine, il y avait 25 ou 30 personnes à Abbotsford ! On sait que les fans vont regarder les matchs à la télé. »

Romanov à Toronto

Dans une entrevue avec la publication VseProSport de Russie, l’espoir Alexander Romanov a expliqué qu’il se trouve dans une chambre d’hôtel de Toronto et qu’il a hâte que sa quarantaine se termine. « Des conditions excellentes, j’ai une vue sur toute la ville depuis ma fenêtre, raconte le jeune défenseur. Il y a un homme devant ma chambre qui s’assure que je respecte les règles de la quarantaine et que je n’aille nulle part […]. Des membres du Canadien m’ont fait parvenir une liste d’exercices qui peuvent être faits dans une chambre […]. Je compte les jours et les heures en attendant que ce soit terminé. »