Le directeur général des Maple Leafs, Kyle Dubas, a passé une bonne partie de sa jeune carrière comme patron dans la LNH à songer à la loterie du repêchage.

Il s’est joint aux Leafs comme adjoint au directeur général quand l’équipe était en reconstruction et il faisait déjà partie de la direction quand l’équipe a sélectionné Mitch Marner au quatrième rang en 2015. Un an plus tard, les Leafs ont gagné le tirage et ont pu choisir Auston Matthews au premier rang.

Numéro 1 à la direction sportive depuis deux ans, Dubas se concentre sur la préparation de l’équipe lors du retour au jeu, si la campagne peut reprendre avec un tournoi à 24 équipes malgré la pandémie de coronavirus.

Mais comme 15 autres directeurs généraux, Dubas se retrouve dans l’inconnu. Nous voici en juin et les Leafs peuvent toujours espérer remporter la coupe Stanley. À l’inverse, ils ont aussi des chances de gagner le premier droit de parole au repêchage.

PHOTO D’ARCHIVES NATHAN DENETTE, PRESSE CANADIENNE

Le DG des Maple Leafs, Kyle Dubas (à g.), et le président de l’équipe, Brendan Shanahan, observant un entraînement en avril 2019.

« C’est dur d’anticiper ce qui va arriver, a dit Dubas. Il y a beaucoup de choses à préparer. Ce ne serait pas une catastrophe de gagner le premier choix, mais je préfère être optimiste. »

Selon le plan de relance de la LNH dévoilé la semaine dernière, les équipes classées entre le cinquième et le 12e rang de chaque association selon le pourcentage de points disputeront une qualification trois-de-cinq avant de commencer les quarts de finale d’association.

« Je pense qu’il pourrait y avoir beaucoup de résultats intéressants pendant la qualification, a dit Dubas. C’est normal : les équipes seront différentes en raison de la pause, qui a permis à certains joueurs de panser leurs blessures. »

L’enjeu de toutes les convoitises : Alexis Lafrenière

Les huit équipes éliminées lors de la ronde de qualification pourraient recevoir un prix de consolation inattendu : le droit de choisir Alexis Lafrenière au premier rang du repêchage.

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Alexis Lafrenière durant un entraînement durant les Mondiaux juniors de hockey en République tchèque le 27 décembre 2019.

Un système byzantin, mais « juste pour toutes les équipes »

La LNH tiendra trois tirages le 26 juin pour déterminer les trois premiers droits de parole. Les choix des sept équipes exclues – Red Wings de Detroit, Sénateurs d’Ottawa (qui possèdent aussi le choix des Sharks de San Jose), Kings de Los Angeles, Ducks d’Anaheim, Devils du New Jersey et Sabres de Buffalo – seront dans le boulier, en compagnie de huit choix représentants les perdants de la ronde de qualification.

Le nombre de boules varie selon la position au classement et favorise les équipes exclues. Cependant, les huit équipes qui perdront en ronde de qualification ont des chances de se retrouver dans le top-3.

Je pense que la décision a été réfléchie. Je crois que c’est un plan juste pour toutes les équipes.

Ken Holland, DG des Oilers d’Edmonton.

Si les trois boules tirées n’appartiennent pas aux équipes exclues, un deuxième tirage aura lieu au terme de la ronde de qualification pour déterminer à qui ira ou iront ce ou ces choix.

Le DG des Jets de Winnipeg, Kevin Cheveldayoff a admis qu’il avait dû réviser ses notes pour s’assurer d’avoir bien compris le processus.

« Ça démontre à quel point ils sont entrés dans les détails pour choisir la meilleure formule », a-t-il dit.

Il aurait été impossible de faire plaisir à toutes les équipes puisqu’il restait 189 matchs au calendrier régulier quand le jeu a été suspendu le 12 mars.

La pandémie a tout changé

Certaines équipes qui étaient en position confortable pour participer aux séries devront maintenant disputer la ronde de qualification. D’autres étaient résignées à ne pas être du tournoi printanier puis obtiendront un second souffle si le jeu reprend.

« Je ne songe pas au passé. Je cherche plutôt à maximiser nos chances de réaliser notre plein potentiel basé sur le talent au sein de notre équipe », a dit Dubas.

Le DG des Predators de Nashville, David Poile, a affirmé que le plan le rendait optimiste après quelques mois passés à douter de la possibilité que la coupe Stanley soit remise à une équipe en 2020.

« Il y a un plan, a dit Poile. Nous avons l’impression de travailler vers quelque chose. »

En réalité, le chemin est encore long avant la reprise des activités dans la LNH.

La ligue souhaite pouvoir rouvrir les centres d’entraînement pour des exercices en petits groupes au cours des prochaines semaines. Les camps suivraient en juillet et si tout se passe bien, le tournoi à 24 équipes commencerait vers la fin juillet ou le début août. Les enjeux en matière de santé sont nombreux et deux villes-bulles devront être choisies.

Mais si le chemin est encore semé d’embûches, il y a au moins un peu de lumière au bout du tunnel.

« Je pense qu’il faut attaquer ce défi de face et voir ça comme une expérience unique, mais aussi une belle occasion, a dit Dubas. Je me concentre là-dessus.

« Et j’espère ne plus avoir à parler de la loterie ! »