Il n’y a probablement pas de bon moment pour l’arrivée d’une pandémie, et pour ceux qui ne savent pas de quoi demain sera fait, c’est peut-être encore pire. Mathieu Joseph le dit sans hésiter: ces jours-ci, il y a des affaires pas mal pires que des matchs de hockey qui ne sont pas présentés.


Là-dessus, tout le monde s’entend.

Mais tout de même: dans le cas de joueurs comme lui, ceux qui sont sans contrat en vue de la prochaine saison, ceux qui ne font pas partie de la stratosphère des vedettes, la présente pause n’est pas ce qu’il y a de mieux.

PHOTO GREG M. COOPER, USA TODAY SPORTS

Mathieu Joseph (No 7) marquant un but aux dépens du gardien des Bruins de Boston Tuukka Rask le 17 octobre 2019.

« Quand c’est arrivé, j’étais à Syracuse avec le Crunch dans la Ligue américaine, en train de retrouver ma confiance après avoir connu des hauts et des bas avec le Lightning dans la LNH plus tôt cette saison, a expliqué le joueur québécois au bout du fil lors d’une entrevue téléphonique. Ça allait bien pour moi, mais on s’est fait dire, tous les joueurs, de ne pas venir à l’aréna le jeudi (12 mars). Alors j’ai pris la direction de Tampa ensuite, j’ai mon appartement ici jusqu’à la fin juin. Et puis là, je fais comme bien du monde et j’attends. »

Comme la plupart des joueurs, l’attaquant québécois de 23 ans tente de se tenir prêt du mieux qu’il le peut. Il le fait à la maison, il le fait en sortant un peu pour aller faire de la course. Il attend lui aussi de savoir quand seront donnés les prochains coups de patin.

PHOTO GREG M. COOPER, USA TODAY SPORTS

Mathieu Joseph (No 7) après une mise en échec au dépens du défenseur des Bruins de Boston Connor Clifton le 17 octobre 2019.

« On entend parler de différents scénarios, qu’il y aurait peut-être une reprise du jeu cet été alors il faut être prêt à tout, ajoute-t-il. Je suis en communication avec notre préparateur physique et je me tiens prêt. Il le faut. C’est seulement mon feeling, mais j’ai l’impression que la LNH veut attendre le plus longtemps possible avant de décider quoi que ce soit pour la présente saison, parce qu’il y a tellement d’argent qui est en jeu. On devine que la ligue va perdre beaucoup d’argent si ça continue et ça va avoir un impact sur les salaires des joueurs. Alors moi j’attends ici, je n’ai pas encore décidé si j’allais rentrer au Québec ou quand je vais le faire. »

Le beach party est fini

Mathieu Joseph assure par ailleurs que le party est fini en Floride et que les images des plages pleines ne vont pas revenir de sitôt.

« Je pense que ça a pris un peu de temps ici avant que les gens réalisent ce qui était en train d’arriver… Moi, je suis arrivé du nord depuis Syracuse, et avant d’arriver ici, je le disais à mes amis qui sont en Floride: vous allez voir, ça s’en vient, tout le monde comprend que c’est en train de devenir une crise assez importante… mais les gens ici ne le réalisaient pas encore.

PHOTO JULIO CORTEZ, AP

Un party durant la relâche universitaire à Pompano Beach le 17 mars 2020. C'est fini, désormais.

« Maintenant, les plages par ici sont fermées, presque tout est fermé en fait, sauf les services essentiels. On peut aller au resto, mais seulement pour chercher des plats à emporter. Les bureaux au centre-ville de Tampa sont fermés. Je suis allé courir l’autre fois sur le bord de l’eau et il n’y avait presque personne…»

Celui qui a été un choix de quatrième tour du Lightning au repêchage de 2015 garde le moral malgré tout. À la maison familiale à Chambly, tout le monde se porte bien, même si son père, qui travaille entre autres dans le milieu du voyage, a moins de boulot ces temps-ci.

Son frère Pierre-Olivier Joseph, un défenseur de l’organisation des Penguins de Pittsburgh, est d’ailleurs en route pour aller les retrouver et passer son temps en quarantaine dans le sous-sol familial. Mathieu Joseph, lui, jure qu’il sera prêt si jamais les portes des arénas finissent pas rouvrir un de ces jours.

« En attendant, je m’entraîne, je mange et je joue à Call Of Duty… je joue pas mal souvent, je dirais ! »