Cole Caufield a disputé un meilleur match hier, contre les Russes au Championnat mondial junior.

Le premier choix du Canadien au repêchage de 2019 n’a pas été un artisan important de la victoire américaine de 3-1, il ne faut rien exagérer, mais il a obtenu quelques chances de marquer et inscrit son premier point du tournoi, une passe sur le premier but de son équipe en supériorité numérique.

Les attentes à l’endroit de Caufield étaient gonflées à l’aube du tournoi, d’où la déception de le voir si peu utilisé par son entraîneur et moins productif que prévu.

On en oublie ses 18 ans et le fait qu’il s’agit pour lui d’une première expérience à ce niveau. Même à 19 ans, Nick Suzuki a connu un tournoi très modeste l’an dernier à sa première participation à un Championnat du monde junior.

Alex Turcotte et Dylan Cozens, repêché parmi les sept premiers en 2019, connaissent un début de tournoi tranquille eux aussi. Le 14e choix au total, le défenseur Cam York, joue à peine quelques minutes par rencontre avec les Américains.

Mais chacun réagit différemment sur une telle tribune. Trevor Zegras, 18 ans lui aussi, repêché par Anaheim au neuvième rang en 2019, six places devant Caufield, a déjà obtenu sept passes en trois matchs. Il a un peu de Mike Modano dans le nez ce jeune.

Pour revenir à Caufield, les attentes montent toujours davantage quand un jeune marque 14 buts en sept matchs au Championnat mondial des moins de 18 ans le printemps précédent, amasse 20 points en 18 matchs à son année recrue à Wisconsin, dans la NCAA, après en avoir marqué 72 avec le programme de développement américain, sans oublier ses quatre buts en match préparatoire contre l’Allemagne il y a quelques jours.

Les attentes ne sont pas nécessairement gonflées artificiellement par les médias de Montréal. Son entraîneur à Wisconsin, Tony Granato, n’est-il pas celui qui a osé le comparer à Ovechkin, Stamkos et Hull ?

N’était-ce pas un journaliste d’Ornsköldsvik qui a prédit un trophée Norris à l’espoir du Canadien en défense, Mattias Norlinder ?

Heureusement, les membres de la direction du Canadien ont été sages ces dernières semaines pour modérer justement les attentes envers ses espoirs.

Les attentes demeurent toujours élevées à l’égard du défenseur Alexander Romanov, mais celui-ci ne fait rien pour calmer l’ardeur de ses fans. Le choix de deuxième ronde du Canadien en 2018 a été le meilleur joueur russe hier.

Non seulement a-t-il marqué le seul but de son club, il a sonné quelques joueurs américains avec ses mises en échec percutantes habituelles, bien appuyé l’attaque et défendu sa zone avec passion et efficacité. Il n’était sur la glace pour aucun des trois buts des États-Unis.

Infériorité numérique ? Romanov envoyé sur la glace. Supériorité numérique ? Romanov envoyé sur la glace. Début de match ? Romanov sur la glace. Fin de match ? Romanov sur la glace…

PHOTO DARRYL DYCK, LA PRESSE CANADIENNE

Alexander Romano

Ironiquement, lui faisait face lors de la mise au jeu initiale un autre espoir du Canadien, un autre défenseur gaucher, Jordan Harris, indélogeable au sein de la première paire américaine.

Harris, choix de troisième ronde du CH en 2018, a un style très différent. Patineur extrêmement rapide lui aussi, il joue tout en fluidité. Il n’a pas la robustesse de Romanov, ni sa hargne ou son enthousiasme, mais en revanche son jeu est plus raffiné.

Le jeune homme mène les défenseurs américains avec une fiche de +4 après trois matchs. Il a marqué un but. Il devra parfois apprendre à garder la rondelle un peu moins longtemps, effectuer ses passes plus rapidement.

Les Américains ont désormais une fiche de 2-1 après avoir affronté le Canada et la Russie. À l’inverse, les Russes se retrouvent avec une fiche de 1-2. Une défaite contre l’Allemagne pourrait les exclure de la ronde des médailles et les contraindre aux matchs de relégation. L’Allemagne n’est pas un adversaire battu d’avance.