(Edmonton) Avant que Connor McDavid ne passe à travers la défense du CH comme un couteau chaud dans une livre de beurre, les Oilers n’avaient que deux tirs au but depuis le début de la deuxième période. En fait, les Oilers étaient tellement tout croche que Zack Kassian a cru bon inviter Ben Chiarot pour une bagarre comme dans le bon vieux temps, en espérant pouvoir faire tourner un peu le vent de bord.

Et puis c’est là que Jordan Weal a écopé d’une très mauvaise punition. Quelques instants plus tard, McDavid marquait le troisième but des Oilers.

Ce petit bout de match résume assez bien la soirée de samedi à la place Rogers d’Edmonton, là où les Oilers ont récolté une victoire de 4-3 sur le Canadien. La gaffe de Weal n’est qu’une gaffe parmi tant d’autres, qu’une autre balle que le Canadien s’est tiré bêtement dans le pied, et puis on va se le dire, ça ressemblait au Canadien d’il n’y a pas si longtemps, celui des huit matchs sans victoire, celui des mauvaises habitudes.

Résumons un peu ce que l’on a vu samedi soir : des mauvaises pénalités, des revirements, des replis défensifs pas super intenses, des deux contre un, l’échappée de McDavid, bref, des erreurs qui n’étaient pas sans rappeler de quoi le Canadien avait l’air au moment de la mauvaise série de huit matchs sans victoire. Tout ça face à un adversaire un peu épuisé qui avait joué la veille, en plus.

Vous aurez bien sûr compris que Claude Julien ne s’est pas présenté à son point de presse en sifflotant Don’t Worry Be Happy en fin de soirée.

« On a écopé de punitions et c’était mérité, a tenu à dire l’entraîneur du Canadien. À un moment donné, il faut arrêter de pointer du doigt et se regarder un peu dans le miroir. »

On ne saurait mieux dire, et après tout ça, il demeure difficile de pouvoir évaluer avec précision la valeur du Canadien, bien que nous en sommes à quelques jours de Noël. Cette équipe demeure la même, capable du bon et du moins bon, et cette équipe se retrouve avec une fiche de 17-13-6, soit 17 victoires et un total de 19 défaites. Ce n’est même pas une moyenne de ,500, ça, et nous allons en profiter ici pour citer Bill Parcells : « Vous êtes ce que votre fiche dit que vous êtes. » Tout simplement.

Le Canadien doit maintenant s’accrocher et espérer que les blessés reviennent au plus vite, en premier Jonathan Drouin, qui sera très utile en avantage numérique, et qui sera très utile tout court. On peut bien hurler sur la présence de joueurs ordinaires comme Nick Cousins et Jordan Weal et Riley Barber (au fait, le temps d’utilisation de Barber à Edmonton : 6 : 41) dans la formation, mais dans l’immédiat, s’ils sont avec le club, c’est parce que le Canadien n’a pas mieux.

Au moins, il y a quelques joueurs qui peuvent sortir d’ici avec le sentiment du devoir accompli, dont Jeff Petry, Brendan Gallagher, et Phillip Danault, qui est en train de se magasiner des votes en vue du prochain scrutin au trophée Selke. Max Domi, lui, a été égal à lui-même : un bon moment (son but), mais aussi une ribambelle de mauvais moments. Combien vaut un tel joueur, au fait, capable du meilleur comme du pire ?

La question doit probablement déjà nuire au sommeil du DG Marc Bergevin.

Dans le détail

Une rare bagarre

Ben Chiarot et Zack Kassian ont profité de la deuxième période pour se souhaiter joyeux Noël et aussi échanger quelques brèves taloches. Vous trouvez que ça n’arrive plus souvent avec le Canadien, des bagarres ? Eh bien, vous avez absolument raison. En fait, cette bagarre de Chiarot était seulement la deuxième de la part d’un joueur du CH cette saison, l’autre appartenant à la fiche de Nate Thompson. Nul doute que Kassian cherchait à changer le « momentum », comme on le dit dans le milieu, puisque les Oilers n’allaient nulle part à ce moment-là lors de la deuxième période. Est-ce que la stratégie a fonctionné ? C’est peut-être une simple coïncidence, mais Connor McDavid a fait 3-2 Oilers quelques minutes plus tard, suite à une très mauvaise punition écopée par Jordan Weal.

Grosse soirée pour Petry

On ne sait trop si Jeff Petry a toujours aimé jouer à Edmonton, mais samedi soir en tout cas, il avait l’air d’un gars parfaitement à l’aise sur la glace de la place Rogers. Ainsi, le vétéran défenseur a réussi le premier but du Canadien lors de la première période, il a obtenu une passe sur le but suivant, celui de Phillip Danault, avec un bon tir de la pointe, et puis enfin, il a obtenu une autre passe sur le troisième but de son équipe, en début de troisième période. On met tout ça ensemble, et ça donne une soirée de trois points pour le vétéran défenseur, ce qui n’est pas mauvais, on en conviendra. Au fait, ce match de trois points est le quatrième match de trois points de la carrière de Petry.

À bout de souffle…

Les joueurs du Canadien ont tout donné en fin de deuxième période, et au moment où la sirène a sonné pour signifier l’arrivée de la deuxième pause, plusieurs joueurs des Oilers étaient pliés en deux, ayant toutes les misères du monde à sortir de la patinoire. C’est que les cinq joueurs des Oilers qui étaient sur le jeu à ce moment-là, Adam Larsson, Joakim Nygard, Patrick Russell, Oscar Klefbom, et Gaetan Haas, ont tous été sur la glace pendant les dernières 2 : 20 de la période, alors que le Canadien avait l’avantage du changement en raison du banc qui était le plus rapproché. Les joueurs du Canadien, malheureusement pour eux, n’ont pas su en profiter.

Ils ont dit

Phillip Danault

Ils ont su profiter de leurs chances. Quand Connor McDavid prend sa vitesse comme ça, il n’y a pas grand-chose qu’on peut faire. Ce n’est pas comme si on a mal joué. Et aussi, certaines des punitions imposées par l’arbitre laissaient à désirer.

Phillip Danault

C’est dur de pouvoir apprécier un match de trois points dans une défaite comme ça. On a eu une chance de gagner contre une équipe qui avait joué la veille. On ne l’a pas fait. On méritait probablement un meilleur sort.

Jeff Petry

C’est un résultat qui est frustrant pour nous mais nous avons quand même bien joué.

Shea Weber

Connor McDavid est si rapide, on ne dirait pas qu’il est impliqué dans le jeu, et puis en deux secondes, il est parti. Il n’y a personne qui va le rattraper quand il part comme ça avec la rondelle.

Ben Chiarot

On s’est battus nous-mêmes cette fois.

Claude Julien

En hausse

Jeff Petry

Une soirée de trois points et un +1 pour ce défenseur qui a connu une très solide soirée.

En baisse

Max Domi

Son but s’annule par toutes les gaffes commises lors du match, incluant quand il a bêtement échappé la rondelle sur le but gagnant des Oilers.

Le chiffre

7

Le nombre de tirs réussis par Jeff Petry, un sommet parmi les joueurs des deux équipes.