Bill Guerin a surpris bien des observateurs il y a quelques semaines en déclarant qu’il songeait peut-être donner une dernière chance à son groupe de gagner avant de procéder à une reconstruction.

Le Wild et ses joueurs vieillissants croupissaient alors au 30e et avant-dernier rang de la LNH avec seulement six victoires en 17 matchs. 

L’équipe semblait en pleine déconfiture. Après une défaite gênante de 4-0 à Montréal, en octobre, l’attaquant Jason Zucker avait même osé déclarer que son entraîneur Bruce Boudreau devait lui aussi «en donner plus». 

Or à ses dix derniers matchs, le Wild n’a pas perdu un seul match en temps régulier (7-0-3). Le Minnesota a perdu deux matchs en temps règlementaire à ses 15 derniers. 

Le Wild se retrouve désormais à deux points des Canucks de Vancouver et de la dernière place donnant accès aux séries éliminatoires, avec un match de plus à disputer. 

Zach Parise semble avoir retrouvé l’élan des beaux jours. Il a marqué huit buts et obtenu trois aides à ses dix derniers matchs, à la gauche du jeune Luke Kunin et de Kevin Fiala. Celui-ci n’est pas en reste. Il a 13 points à ses 15 derniers matchs. On avait beaucoup critiqué le prédécesseur de Guerin, Paul Fenton, pour cet échange survenu à la date limite des transactions, mais Mikael Granlund, envoyé à Nashville en retour de Fiala, continue d’en arracher avec les Predators. 

Le premier trio formé de Jason Zucker, Eric Staal et Mats Zuccarello fonctionne lui aussi à plein régime. Zucker a 15 points à ses 18 derniers matchs. Après avoir amassé un point à ses sept premiers matchs, Staal en a obtenu 18 à ses 21 derniers. Zuccarello s’est lui aussi mis en marche.

La relance du Wild est attribuable au réveil des vétérans et à une amélioration de son jeu collectif, mais aussi aux gardiens. Devan Dubnyk en arrachait au moment où il a quitté le club pour se rendre au chevet de sa femme. On peut le comprendre d’avoir manqué de concentration dans ces moments difficiles.

Alex Stalock, 32 ans, un réserviste de carrière, a été fumant en relève. Il a accordé deux buts ou moins dans quatre de ses six derniers départs. Il n’a pas perdu en temps règlementaire depuis le 29 octobre. Le jeune Kaapo Kahkonen, lui, a gagné ses deux matchs récemment et accordé seulement quatre buts. 

Certains osent déjà faire un parallèle entre la renaissance du Wild et celle des Blues de St. Louis l’hiver dernier. Attendons. 

Mais les bonnes performances du Wild, si elles persistent, placent le DG devant un dilemme. Le noyau du club sera toujours vieillissant à la fin de la saison. Le Wild a-t-il vraiment le club pour imiter les Blues en séries éliminatoires? 

Le créneau de succès favorable est très restreint en raison de l’âge de ses meilleurs joueurs. Guerin aurait une chance unique d’échanger certains de ses vétérans, dont Mikko Koivu, joueur autonome sans compensation à la fin de la saison, et regarnir la banque d’espoirs. 

Il peut tenter le tout pour le tout. Mais si le club échoue dans sa tentative de participer aux séries ou si le Wild perd dans les premières rondes, Guerin aura raté une belle occasion de procéder à une réinitialisation au moment opportun. Des histoires à la Cendrillon comme celle des Blues surviennent aux 30 ans. Et encore. 

Déjà, la banque d’espoirs ne déborde pas. Il y a bien sûr Kiril Kaprizov, le coéquipier d’Alexander Romanov au CSKA Moscou. Guerin et Marc Bergevin ont peut-être cassé la croûte ensemble en Russie cette semaine puisque les deux y étaient pour surveiller leurs poulains. Kaprisov, 22 ans, un choix de cinquième ronde en 2015, a 30 points en 31 matchs cette saison. Il semble enfin vouloir venir en Amérique du Nord après la conclusion de la saison en Russie.

Jordan Greenway et Joel Eriksson Ek, 22 ans chacun, font le travail au sein du troisième trio, mais il ne faut pas s’attendre à une grande éclosion offensive de leur part. 

Le choix de première ronde en 2019, Matthew Boldy, repêché au 12e rang devant Cole Caufield, Alex Newhook et Peyton Krebs, inquiète. Il a seulement deux points à ses 13 premiers matchs à Boston College. C’est inhabituel pour un jeune repêché aussi tôt. Au moins, il obtient de bonnes occasions de marquer, dit-on. Newhook a 11 points en 13 matchs au sein de la même équipe, Caufield a déjà 18 points, dont 10 buts, en 16 matchs à Wisconsin.

L’entraineur Bruce Boudreau, lui, ne se préoccupe pas de la relève pour l’instant. Il se bat pour un nouveau contrat. Il n’a toujours pas reçu d’offre pour une prolongation à son entente actuelle. 

Boudreau devra d’abord permettre au Wild d’atteindre les séries, et ensuite de remporter au moins une ronde. Il a réussi à le faire seulement quatre fois en treize ans, même s’il dirigeait des équipes puissantes comme les Capitals et les Ducks. 

Guerin ne demandera pas mieux que de mettre un de ses hommes de confiance en poste si Boudreau ne réalise pas une percée en séries.

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