Pour le spectacle, on va s’entendre, ce ne fut pas super. Mais pour se sortir d’une très mauvaise série de défaites ? Alors là, c’était le plan presque parfait.

Ainsi, de manière pas du tout spectaculaire et peut-être un peu trop tendue vers la fin, le Canadien a (enfin) mis fin à sa série de huit défaites, avec une victoire de 4-2 au Centre Bell, mardi soir, contre des Islanders de New York qui avaient joué la veille et qui n’avaient pas vraiment envie d’être là.

Mais peu importe. On ne se sort pas d’une série de huit défaites en faisant dans la dentelle, et c’est de toute évidence le message que l’entraîneur-chef Claude Julien avait choisi de marteler à ses joueurs avant le match.

« C’était important de faire circuler la rondelle en zone offensive, parce que les Islanders emploient un système homme à homme, et ils le font très bien, a expliqué le coach. Nos gars ont fait du bon travail en zone offensive, mais aussi en défense. Ça s’améliore. On va continuer à travailler en espérant que ça pourra aller de mieux en mieux. »

Victoire nécessaire

On a bien entendu quelques cris de joie dans ce vestiaire en fin de soirée, et c’était sans doute à prévoir. Car cette victoire, on va se le dire, elle était nécessaire. Pour freiner la déprime et l’hystérie collective, mais aussi pour montrer au reste du monde que l’équipe n’a pas abandonné l’entraîneur.

Ainsi, le plan a été exécuté à merveille : les joueurs du Canadien ont fermé le jeu, congestionné les lignes de passe, et bloqué des tirs aux bons moments. Au fait, combien de chances de qualité les visiteurs ont-ils obtenu lors des 40 premières minutes ? On aurait probablement assez des doigts d’une seule main pour les compter.

L’idée, c’était de jouer un match solide et de contrôler le rythme. Il fallait jouer un match pour retrouver notre confiance, et je dirais que le plan, ça tournait pas mal autour de ça.

Phillip Danault

Un excellent plan, on en conviendra, d’autant plus qu’il pourrait servir à relancer le gardien et aussi à lui redonner confiance. Carey Price, il faut bien le rappeler, avait accordé cinq buts ou plus à quatre de ses six derniers départs avant le match de mardi soir.

Les fans peuvent bien rêver à Cayden Primeau tant qu’ils le veulent, mais en attendant, le gardien numéro un de cette équipe demeure Price. Et vu la fragilité du numéro 31 ces jours-ci, un match tranquille et somme toute assez facile comme celui de mardi soir — les Islanders ont eu 9 tirs dans les 35 premières minutes de jeu, incluant un dégagement de près de 200 pieds qui a atteint le filet —, c’était sans aucun doute le remède tout indiqué.

Le Canadien vient donc de mettre fin à sa gênante série de défaites. Bravo. Maintenant, ça va prendre à cette équipe une série de victoires. Ça va prendre à cette équipe une enfilade de performances convaincantes, ce qu’elle n’a pas vraiment réussi à faire depuis le début de la saison.

Surtout, ça va prendre à cette équipe de comprendre ce qu’elle est : une équipe qui doit « garder ça simple », comme on le dit en langage de hockey. Ce n’est pas très bon pour le spectacle, mais au moins, c’est bon pour la colonne des points.

Prochain match : Avalanche du Colorado c. Canadien, jeudi soir (19 h) au Centre Bell

En hausse: Nick Suzuki 

Certes l'un de ses bons matchs de la saison, sinon son meilleur. Il a conclu sa soirée avec un point, mais avec un peu de chance, ça aurait pu être trois points. 

En baisse: Gustav Oloffson

Il n'a pas même pas été sur la glace pendant six minutes (5:59 pour être très précis), et de toute évidence, Claude Julien en a vu assez. 

Le chiffre du match: 11

Le nombre de buts de Brendan Gallagher cette saison. Il est en voie de réussir une troisième saison d'au moins 30 buts en carrière. 

Ils ont dit

C’était bien de revoir les gars sourire. C’était assez spécial de porter ces noms-là sur nos chandails pendant l’échauffement. Ces joueurs ont fait en sorte que c’est maintenant spécial de jouer pour le Canadien. On voulait les représenter le mieux possible. C’était important de recommencer à sourire, car on est très choyés de pratiquer ce métier.

Brendan Gallagher

Ce genre de moment contribue à bâtir ton caractère, collectivement et individuellement. On s’en souviendra longtemps, comment ça a commencé, comment on a développé de mauvaises habitudes et comment ç’a été difficile de s’en défaire. Les prochains matchs sont importants, car on ne veut pas revivre ce sentiment.

Brendan Gallagher

Des fois, tu gagnes, tu gagnes, mais tu ne joues pas de la bonne façon. Ça finit par te rattraper. Là, c’était l’inverse. On a bien joué contre Philadelphie et Boston, et on savait que ça s’en venait. On a un bon défi devant nous. Nos quatre prochains matchs sont des situations de deux matchs en deux soirs. On n’est pas sortis du bois.

Claude Julien

Je n’aime pas trop penser à ce genre de choses pendant que je joue, car ça peut me déconcentrer. Mais je sais à quel point c’est spécial d’être capitaine dans cette ville. Je dois toutefois me concentrer sur mon travail.

Shea Weber, au sujet des cérémonies avec les anciens capitaines

Ç’a été vraiment plaisant de voir tous les capitaines des équipes du passé ici sur la glace avant le début du match. C’est important que les jeunes joueurs comprennent l’héritage qu’ils ont laissé.

Carey Price

Dans le détail

Peca de retour

Matthew Peca a été rappelé lundi après avoir commencé la saison à Laval. L’attaquant de 26 ans n’avait pas disputé un seul match avec le Canadien depuis le 30 mars de la saison dernière et il n’a pas vraiment été occupé à son retour au Centre Bell, avec seulement 9 min 8 s de temps de jeu contre les Islanders de New York. L’autre jeune homme rappelé de Laval lundi, Cayden Primeau, a évidemment passé la soirée sur le tabouret du réserviste, mais il devrait obtenir son premier match dans la LNH sous peu, soit jeudi au Centre Bell contre l’Avalanche du Colorado ou vendredi soir à New York face aux Rangers. Au moins, Primeau a choisi son moment pour débarquer au Centre Bell et il a pu prendre part à la photo d’équipe avec les anciens capitaines du Canadien lors de la cérémonie d’avant-match. C’est ce qu’on appelle être à la bonne place au bon moment…

Olofsson en arrache

On peut se demander si on va voir Gustav Olofsson encore bien longtemps comme ça dans le maillot du Canadien. Le jeune défenseur n’a presque pas joué de la soirée (5 min 59 s de jeu en tout) et il n’a effectué que trois présences après la fin de la première période. Pis encore, il n’a effectué qu’une seule présence lors de la troisième période, et ce fut lors du premier but des Islanders, celui de Scott Mayfield. Rappelons que lors de ses deux premiers matchs avec le club, le jeune homme avait dû se contenter d’un total de 18 min 20 s de jeu, et avec tout ça, il se retrouve avec un joli - 4 à sa fiche en seulement trois rencontres. Pas idéal. On peut probablement présumer que son billet de métro en direction de Laval a déjà été acheté.

Chiarot travaille beaucoup

Victor Mete est blessé, et les Olafsson, Kulak et Fleury n’inspirent pas vraiment confiance, alors les vétérans défenseurs se font demander d’en donner plus, et c’est assurément le cas de Ben Chiarot, qui a été sur la glace pendant 30 min 47 s mardi soir. Ça fait maintenant trois matchs au cours desquels Chiarot est employé pendant 30 minutes de jeu ou presque, et on devine que cela ne va pas durer. En plus des 30 minutes de Chiarot, Shea Weber a été employé pendant 29 min 49 s face aux Islanders. « On en parlait et on se disait qu’on ne peut pas leur demander de disputer autant de minutes comme ça, a admis Claude Julien après la rencontre. Il va falloir effectuer des modifications en défense et c’est ce qu’on va faire. »