Bien que courte, la séquence de trois défaites que traverse présentement le Canadien est jusqu’ici la plus pénible de la saison.

Elle tombe surtout à un très mauvais moment, puisque ces trois rencontres étaient disputées contre des équipes – New Jersey, Columbus et Ottawa – qui se trouvent derrière le Tricolore dans la course aux séries éliminatoires. Sur six points «prenables», Montréal a dû se contenter de deux, hérités des défaites en prolongation contre les Devils et les Sénateurs.

Les quelques joueurs qui se sont adressés aux médias jeudi matin n’avaient pas vraiment d’explication transcendante à offrir pour justifier cette mauvaise passe, pas plus qu’ils ne débordaient d’idées pour s’en sortir.

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Josh Anderson des Blue Jackets et Joel Armia se disputent la rondelle mardi à Columbus.

C’est peut-être Joel Armia qui a eu les mots les plus justes. Interrogé à savoir ce que ses coéquipiers et lui devaient faire afin de marquer plus de buts, le Finlandais a simplement répondu : «Marquer plus de buts.» C’est noté.

Nick Cousins a été plus loquace. Au cours des trois derniers matchs, le Canadien s’est chaque fois retrouvé avec l’avance en deuxième période, mais n’a pu s’y accrocher. Il s’était même donné un coussin de deux buts face aux Devils.

«Si on prend l’avance, il faut l’accroître. Il faut faire du meilleur travail sur ce plan», a souligné Nick Cousins.

«Nous avons chaque fois obtenu plus de chances de marquer que l’adversaire, a fait remarquer le numéro 21. On l’a vu mercredi soir, [les Sénateurs] ont été chanceux de se rendre en prolongation, et après ça, c’est chacun pour soi. Nous devons mieux profiter de nos chances.»

Un Victor Mete très enrhumé a par la suite confirmé que les joueurs suivaient le classement de près et convenu que ces points gaspillés pourraient coûter cher avant longtemps. Le Canadien occupe toujours le troisième rang de la division Atlantique, mais profite sans conteste des déboires du Lightning et des Maple Leafs pour se maintenir à flot.

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L'attaquant des Devils Jesper Bratt face à Victor Mete lors du match du 16 novembre au Centre Bell.

«Nous sommes contents de notre position, mais il nous manque des points», a dit Mete.

«Les points sont aussi importants à ce stade-ci qu’à la fin de la saison. Nous voulons évidemment revenir plus fort samedi», a-t-il ajouté.

Seuls les réservistes ont sauté sur la glace du complexe Bell de Brossard jeudi matin. Les défenseurs Christian Folin et Mike Reilly ont patiné une trentaine de minutes avec Keith Kinkaid et l’entraîneur des gardiens Stéphane Waite. Tous les autres joueurs ont obtenu congé d’entraînement après avoir disputé deux matchs en deux soirs.

Toute la formation retournera au boulot vendredi matin, à la veille de son prochain duel à domicile contre les Rangers de New York.

Bon travail à court d’un homme

Malgré la défaite, les deux unités d’infériorité numérique du Canadien ont particulièrement bien fait mercredi soir, n’accordant aucun but et limitant les Sénateurs à trois tirs en pareilles circonstances.

Les plus cyniques rappelleront qu’Ottawa présente le pire avantage numérique de la ligue, mais comme le Canadien fait figure de cancre à court d’un homme, il faut trouver les bons coups quand ils passent.

«On en a parlé avant le match : on voulait sortir avec l’énergie du désespoir, a raconté le défenseur Ben Chiarot. Écouler des punitions est un boulot difficile, mais nous tirons de la fierté à le faire. C’est une part importante pour gagner en tant qu’équipe. Mercredi soir était un bon début.»

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Ben Chiarot face à Wayne Simmonds au Centre Bell samedi dernier.

Chiarot a par ailleurs vanté le jeu robuste de son coéquipier Cale Fleury, qui a un peu surpris tout le monde en y allant d’une percutante mise en échec sur Vladislav Namestnikov, des Sénateurs.

À 6 ’1, Fleury est l’un des plus petits défenseurs du club, et ses 205 livres ne font pas le poids contre les gabarits de Chiarot ou de Shea Weber.

«Il ne faut pas s’arrêter à son visage enfantin : Fleury peut être sournois!, s’est exclamé Chiarot. Il est fort et costaud, et il n’a que 21 ans. En vieillissant, il deviendra une force sur la patinoire.»

Sur le jeu, Namestnikov a quitté le match, blessé, bien que le contact était tout à fait légal.

«Le pauvre joueur ne s’attendait pas à ça…», a dit Victor Mete.

Lui-même s’est permis un solide contact au premier vingt, mercredi. À 5 ’9, le petit défenseur a toutefois choisi une cible à sa portée. Tyler Ennis n’a d’ailleurs pas tellement apprécié et a cherché noise à son adversaire sur les séquences suivantes, avant de le laisser tranquille.