Il est encore un peu tôt, on en convient, pour commencer à soumettre des noms chez le Canadien pour le titre de retour de l’année. Mais déjà, il y en a un qui se profile parmi les favoris dans cette course : Shea Weber.

En 17 matchs cette saison, le Canadien a marqué 61 buts, ce qui est assez étonnant en soi. Mais ce qui est encore plus étonnant se cache derrière ce léger détail : de tous ces buts, 13 ont été marqués par des défenseurs.

C’est exact. Avant les matchs d’hier, le Canadien se classait donc au deuxième rang des buts marqués dans l’Association de l’Est, et cela revient un peu, beaucoup, au flair offensif des défenseurs… et en particulier au jeu inspiré d’un certain Shea Weber.

À 34 ans, Weber fait parfois son âge… et parfois pas. Ce matin, la page des statistiques nous informe que le gros défenseur se retrouve déjà avec une récolte de 13 points pour la saison. C’est assez inespéré dans la mesure où le principal intéressé cherche à disputer une première saison complète depuis 2016-2017 ; ralenti par une blessure au genou droit il y a un an, il n’avait amorcé sa saison 2018-2019 que le 27 novembre, et il avait dû attendre au 15 janvier avant de récolter son 13e point de la saison.

Cette fois-ci, le 13e point est arrivé beaucoup plus vite, de toute évidence.

« Y’a pas beaucoup d’équipes qui lui permettent de s’élancer […], c’est pas compliqué : on lui a donné la rondelle et on l’a laissé lancer », a expliqué l’attaquant Jonathan Drouin après la victoire de samedi soir, 3-2 sur les Kings de Los Angeles, une soirée où Weber a récolté deux buts.

On ne peut jamais rien garantir dans cette ligue, comme n’importe où par ailleurs, mais à ce rythme, le capitaine du Canadien pourrait obtenir la meilleure saison de sa carrière. Pour le moment, sa meilleure saison remonte à 2013-2014, quand il avait réussi une récolte de 56 points alors qu’il était un membre des Predators de Nashville. Petit détail intéressant : il avait dû attendre au 7 décembre avant de récolter son 13e point de la saison, jour du 27e match de son calendrier cette saison-là.

Ce sont les prouesses offensives de Weber qui font parfois oublier les carences en défense. En début de saison, par exemple, c’est souvent lui qui était sur la glace quand l’adversaire marquait ; lors des six premiers matchs, il était sur la glace pour 60 % des buts ennemis. Ça s’est replacé depuis – cette proportion a chuté à 40 % lors des matchs suivants –, et l’entraîneur-chef Claude Julien a profité du match de samedi soir pour le tenir très occupé, avec 25 minutes et 7 secondes de temps de jeu, troisième total de la saison à ce chapitre.

Reste à voir s’il pourra tenir le rythme… et le coup. Le vétéran n’a disputé que 84 matchs lors des deux saisons précédentes, et le passé récent dans son cas nous indique qu’il peut être hasardeux d’augmenter sa charge de travail pendant une trop longue période.

En attendant, Shea Weber se dirige vers la meilleure saison de sa carrière. Et par ici, plus personne, ou presque, ne parle de P.K. Subban.