Les Sharks de San Jose se posent des questions ce matin.  

Trois matchs ne font pas une année, évidemment, mais ils se retrouvent néanmoins dans la cave du classement avec les Stars de Dallas après trois défaites pour ouvrir la saison.

Ils ont été battus clairement par les Golden Knights de Vegas, 4-1, puis 5-1, avant de s’incliner à nouveau hier soir 3-1 aux mains des Ducks d’Anaheim, un club en pleine restructuration.

La vengeance était probablement douce pour Vegas, éliminé en sept matchs par San Jose au printemps à la suite d’une décision douteuse de l’arbitre. 

Non seulement les Sharks ont-ils accordé 12 buts, ils en ont marqué seulement 3. Deux de ces trois buts ont été marqués par des joueurs de soutien, Marcus Sorensen et Barclay Goodrow. 

Il s’agit de leur pire départ depuis 1993-1994, rappelle le quotidien San Jose Mercury News. L’équipe était dirigée par Kevin Constantine et les gloires soviétiques Sergei Makarov et Igor Larionov jouaient encore dans la LNH. 

Il leur reste 79 matchs pour se reprendre, mais ils auront besoin d’une victoire à Nashville mardi. À pareille date ou presque l’an dernier, les cancres étaient déjà dans la cave du classement : Rangers de New York, Panthers de la Floride, Oilers d’Edmonton, Red Wings de Detroit, Coyotes de l’Arizona. Les Blues n’avaient pas encore commencé à perdre. 

Idem l’année précédente. Les Sabres de Buffalo, le Canadien, les Rangers, les Coyotes et les Stars de Dallas avaient tous connu un lent départ. Aucun n’a participé aux séries.

Les Sharks ont perdu leur capitaine Joe Pavelski sur le marché des joueurs autonomes cet été. Pavelski a marqué 38 buts l’an dernier, mais à 35 ans, San Jose n’était pas prêt à lui offrir 21 millions pour trois ans comme les Stars l’ont fait. 

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Joe Pavelski (16)

Un autre ailier droit, Joonas Donskoi, n’amassait pas les points comme Pavelski, mais il constituait un soldat utile, capable d’obtenir une trentaine de points par saison. L’Avalanche l’a attiré avec un joli contrat de 15,6 millions pour quatre ans. Gustav Nyqvist, lui, s’était amené en fin de saison, mais il avait obtenu 11 points en 19 matchs de saison régulière et autant de points en 20 rencontres éliminatoires. Il a lui aussi signé un généreux contrat, avec les Blue Jackets de Columbus.

La perte de ces trois ailiers, combinée avec la suspension de trois matchs subie par Evander Kane, n’a pas aidé les Sharks. Des attaquants comme Danil Yurtaikin, Lean Bergmann et Lukas Radil se sont retrouvés sur les deux premiers trios. 

Yurkaikin, 22 ans, a été embauché ce printemps après une saison de 19 points en 40 matchs en KHL. Bergmann, 21 ans, a obtenu un contrat quelques semaines plus tard après un bel hiver en Allemagne. Radil, 29 ans, a lui aussi été déniché d’Europe, mais un an plus tôt. 

Le DG Doug Wilson tablait sans doute surtout sur l’émergence de ses jeunes premiers, Tomas Hertl, Timo Meier et Kevin Labanc. Hertl a obtenu 77 points, Meier 66 et Labanc 56. Ils sont tous âgés de 23 ans ou moins. 

Une perte moins spectaculaire, mais néanmoins importante, a été subie en défense. Justin Braun, le partenaire régulier de Marc-Edouard Vlasic ces dernières années, a été échangé aux Flyers pour des choix de deuxième et troisième rondes. Braun jouait en moyenne 20 minutes par match. 

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Justin Braun

Mais Braun touche en moyenne 3,8 millions par année et va devenir joueur autonome sans compensation à la fin de la saison. Avec le retour d’Erik Karlsson, dont la moyenne salariale est passée de 6,5 à 11,5 millions, Braun devait être sacrifié, d’autant plus qu’il est droitier comme Karlsson et Brent Burns. 

Il est encore trop tôt pour paniquer à San Jose avec un tel noyau. Peut-être ramèneront-ils leur fiche à 3-3 lundi prochain après leurs matchs contre Nashville, Calgary et Chicago. Mais on comprendrait néanmoins la direction de s’inquiéter en ce moment.

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Quelle histoire que celle du jeune cycliste Charles Waddell, le fils de l'ancien champion Ivan Waddell, qui a survécu par miracle cet été à un accident de vélo. Mon collègue Simon Drouin est l'un des meilleurs raconteurs de notre journal. Il relate l'histoire avec brio une fois de plus. J'ai appris à connaitre Ivan Waddell dans une autre vie alors que je couvrais les courses cyclistes. Il était président du Grand Prix de Beauce. Ivan est l'un des grands gentlemen qu'il m'a été permis de croiser. Je lui souhaite tout le bonheur qui lui revient, sa famille et lui.