Phillip Danault se souvient très bien de son premier match dans la Ligue nationale. C’était le 22 novembre 2014, à Edmonton.

Une blessure à Andrew Shaw avait forcé les Blackhawks de Chicago à le rappeler. Mais après 40 minutes, les Hawks menaient déjà 6-0, si bien que Danault a eu droit à du temps en avantage numérique. « Je me souviens, Jonathan Toews cherchait toujours à me faire des passes, il voulait vraiment que je marque ! », se souvient le Québécois.

Cinq ans plus tard, la vie a drôlement changé. Les nouveaux visages auront pour noms Nick Suzuki et Cale Fleury, qui vivront leur baptême de la LNH ce soir à l’occasion du match Hurricanes-Canadien. Et Danault, lui, est un membre à part entière d’une unité de l’avantage numérique. Après une fin de saison encourageante sur cette unité, le Québécois y a mérité une place qui est pour l’instant permanente.

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Cale Fleury

Son ajout n’est pas banal. Parmi les principaux facteurs qui expliquent pourquoi le Canadien a raté les séries par deux petits points, l’avantage numérique arrive très haut. L’équipe avait fini au 30e rang de la LNH, avec un taux de succès de 13,2 %. Mais dans les neuf derniers matchs, avec l’ajout de Danault et de Jordan Weal, l’équipe avait inscrit 5 buts en 16 tentatives. Cette fin de saison a visiblement trotté dans la tête de Claude Julien tout au long de l’été.

« Phillip récupère bien les rondelles. Il est bon aux mises au jeu et c’est toujours mieux de commencer avec la rondelle. C’est une promotion bien méritée », estime l’entraîneur-chef, rencontré après l’entraînement matinal.

« Je pense que nos joueurs en avantage numérique seront beaucoup plus à l’aise en commençant. L’an passé, Tomas Tatar, Max Domi et Jesperi Kotkaniemi étaient nouveaux. Et on n’a pas eu un bon départ. Quand tu te cherches au début, c’est dur de se rattraper. C’est revenu en fin de saison. On a tenté de faire des ajustements avec les joueurs qu’on emploie. Au camp, la finition n’a pas été très bonne, mais les chances étaient là, les entrées de zone étaient là, la récupération de rondelle aussi. Si on peut gagner en confiance pour profiter de ces occasions, notre avantage numérique sera bien meilleur. »

Les souvenirs de Drouin

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Jonathan Drouin

Comme Danault, Jonathan Drouin a lui aussi amorcé sa carrière dans des circonstances particulières. C’était le 20 octobre 2014.

« Je ne devais pas jouer. J’étais arrivé à Edmonton à 5 ou 6 h du matin le jour du match. Mais Alex Killorn s’est planté solide dans la bande au “morning skate”. J’étais sur la glace avec l’équipe, mais je ne participais même pas aux exercices, j’étais juste là pour voir c’était quoi, la Ligue nationale. »

Suzuki fera ses premiers pas par la grande porte, au sein du deuxième trio, avec Domi et Artturi Lehkonen comme partenaires. Il devrait aussi jouer en avantage numérique. Fleury le fera au sein du troisième duo de défenseurs, avec Brett Kulak comme partenaire.

Suzuki et Fleury ont toutefois la chance de disputer leur premier match dans un contexte beaucoup plus prévisible que Danault et Drouin. Leur aventure a commencé il y a quatre semaines, au camp des recrues. Depuis, ils ont franchi chacune des étapes et ont dépassé les attentes au point où il y avait plus ou moins de suspense, au terme du calendrier préparatoire, quant à savoir s’ils avaient gagné leur poste.

Le message de l’entraîneur ? « J’aime dire aux joueurs de s’amuser, a répondu Julien. Ils y ont rêvé toute leur vie. Je leur dis qu’ils sont ici parce qu’ils le méritent, parce qu’ils font bien certaines choses. Ils doivent continuer à les faire. Mais ils doivent savourer l’expérience, faire de leur mieux. Quoi qu’il arrive, ils feront des erreurs. Nous, on est ici pour les corriger, pour les aider à s’améliorer. »

« Nick est assez calme et confiant, donc je ne pense pas qu’il va montrer qu’il est impressionné par le moment, estime Domi. Mais en dedans, je suis sûr qu’il va sentir de la fébrilité. Il a travaillé très fort et il le mérite. C’est le premier pas de ce qui sera une longue carrière. »

Notons que c’est la première fois en trois ans que le Canadien emploiera deux joueurs dont ce sera le tout premier match. La dernière fois : le 13 octobre 2016, avec Lehkonen et Mikhail Sergachev comme heureux élus.

Une jeune équipe

La jeunesse sera à l’honneur ce soir. Le Canadien emploiera deux recrues, de même que Kotkaniemi, qui n’a encore que 19 ans. Et de l’autre côté, les Hurricanes affichent une moyenne d’âge de 25,8 ans, avec un noyau dont Sebastian Aho, 22 ans, est le cœur. En comparaison, la moyenne d’âge du CH est de 27 ans.

Ce groupe de jeunes devra démontrer que le parcours jusqu’en finale de l’Est l’an dernier n’était pas un simple feu de paille.

« On a beaucoup appris collectivement des dernières séries. C’est dur à croire qu’on est plus jeunes que l’an passé, ce qui n’est pas nécessairement une bonne chose, a admis l’entraîneur-chef Rod Brind’Amour. La cohésion est très importante, on n’en parle pas assez. L’an passé, pour une raison ou une autre, ça a cliqué et ça explique pourquoi on a connu du succès. Il faudra reproduire ça cette année. »

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L’entraîneur-chef des Hurricanes, Rod Brind'Amour

Le sommeil

Le mot de la fin revient à Brind’Amour, qui a bien fait rire son auditoire à la fin de son point de presse. Un collègue lui a demandé s’il dormait mieux maintenant qu’il est entraîneur, comparativement à quand il jouait.

« Quand tu joues, tu ne dors pas à cause de tes propres erreurs. Quand t’es entraîneur, tu te préoccupes des erreurs de tout le monde ! C’est ce que je veux dire quand je parle d’essayer de bien dormir quand même. Tout le monde fait des erreurs, mais je dois cesser de m’en faire avec ça. C’est aux joueurs de jouer. Je dois garder ça en tête. Sinon, je ne durerai pas longtemps dans ce métier ! »

Formations probables

Canadien

Tatar-Danault-Gallagher
Lehkonen-Domi-Suzuki
Drouin-Kotkaniemi-Armia
Byron-Thompson-Weal

Mete-Weber
Chiarot-Petry
Kulak-Fleury

Price

Hurricanes

Svechnikov-Staal-Teravainen
Niederreiter-Aho-McGinn
Dzingel-Haula-Martinook
Foegele-Wallmark-Necas

Slavin-Hamilton
Edmundson-Pesce
Gardiner-Fleury

Mrazek

Gustav Olofsson au ballottage

Le Canadien a soumis le défenseur Gustav Olofsson au ballottage.

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Gustav Olofsson, alors qu’il jouait avec le Wild.

Les 30 autres formations de la LNH ont jusqu’à vendredi midi pour le réclamer sans quoi il sera rétrogradé au sein du Rocket de Laval, dans la Ligue américaine.

Acquis du Wild du Minnesota en retour de Will Bitten le 3 octobre 2018, Olofsson a disputé deux matchs avec le Rocket la saison dernière avant de subir une blessure à l’épaule. Le Canadien a ensuite prolongé son contrat en juin dernier.

Il est maintenant rétabli de sa blessure, ce qui explique pourquoi le Canadien l’a soumis au ballottage jeudi.

Âgé de 24 ans, Olofsson a récolté 11 aides en 56 matchs dans la LNH avec le Wild, qui l’avait sélectionné en deuxième ronde, 46e au total, du repêchage de 2013.

Le Rocket disputera un premier match cette saison vendredi, quand il accueillera les Monsters de Cleveland.