Il y aura au moins deux recrues dans l’avion quand le Canadien s’envolera pour la Caroline, mercredi, afin d’y disputer son premier match de la saison. Lesquelles ? Pourrait-il y en avoir trois ? Analyse.

Plus que 24

Sans grande surprise, le Canadien a soumis les noms de l’attaquant Charles Hudon et du gardien Charlie Lindgren au ballottage, hier midi. Les 30 autres équipes de la LNH ont jusqu’à ce midi pour les réclamer. Techniquement, ils ne sont pas encore retranchés ; la procédure du ballottage permettra simplement au Canadien de les céder au Rocket de Laval s’ils ne sont pas réclamés. En les enlevant de l’équation, l’équipe se retrouve avec 24 joueurs (14 attaquants, 8 défenseurs, 2 gardiens). La limite permise par la LNH est de 23, et les équipes ont jusqu’à demain à 17 h pour s’y conformer. Si le dernier joueur à retrancher doit passer par le ballottage, l’équipe devra donc l’y soumettre ce midi, afin qu’il soit admissible à une rétrogradation dans la Ligue américaine demain.

Une recrue ?

Parmi les 24 « finalistes », on retrouve trois recrues : les attaquants Nick Suzuki et Ryan Poehling, ainsi que le défenseur Cale Fleury. Ils n’ont pas à passer par le ballottage, tout comme Jesperi Kotkaniemi. La solution facile serait donc de céder un de ces quatre joueurs à Laval. Cela dit, on ne voit pas dans quel univers parallèle Suzuki amorcerait la saison avec le Rocket, étant donné ses performances au camp d’entraînement, qui ne variaient pas, peu importe sa position et ses partenaires de trio. Kotkaniemi ? Il a connu un camp très quelconque et a vu son temps d’utilisation fondre sous les 10 minutes samedi. À moins que l’équipe ait des choses à lui reprocher qui nous échappent, il y a toutefois lieu de croire que son travail de l’an passé lui vaudra une chance de se racheter en début de saison. Fleury a été très constant et a été largement supérieur à Christian Folin et Mike Reilly au camp ; l’envoyer à Laval signifierait de faire jouer un de ces deux vétérans jeudi. Poehling a été ralenti par une commotion cérébrale. S’il est en uniforme jeudi, ce sera seulement son deuxième match en deux semaines. Ne serait-ce que pour cette raison, l’Américain nous apparaît comme la recrue la plus vulnérable à un renvoi.

Décision prévisible

La saison dernière, Hudon n’a disputé que 32 matchs et a été limité à trois buts et deux mentions d’aide. La fin du calendrier a été particulièrement pénible ; l’entraîneur-chef Claude Julien l’a laissé de côté pour les 22 derniers matchs. C’est donc dire qu’il était sur la passerelle le 6 avril, quand l’équipe était éliminée et que plusieurs réservistes participaient au dernier match du calendrier. Trois jours plus tard, au bilan de saison, c’est un Hudon émotif qui s’est présenté devant les caméras, après avoir eu sa rencontre avec la direction de l’équipe. Malgré le fait que la relation semblait tirer à sa fin, Hudon et le CH se sont entendus en juillet sur les termes d’un contrat à un volet d’un an, à un salaire de 800 000 $. Le Québécois a aussi eu droit à une audition de cinq matchs au camp, et il a livré de bonnes performances, à défaut d’inscrire des points. Mais Suzuki s’est virtuellement emparé de l’unique poste d’ailier à pourvoir.

Destinations possibles

À première vue, les chances qu’il soit réclamé au ballottage sont minces. Aucun joueur n’y a encore été réclamé depuis le début du camp, et plusieurs pourraient y être soumis ce midi, à la veille de la date limite. Les Maple Leafs de Toronto, par exemple, ont offert aux autres équipes l’attaquant Pontus Aberg, un ailier de 26 ans auteur d’une campagne de 25 points en 59 matchs la saison dernière, et personne ne l’a réclamé. De plus, Hudon possède un contrat à un volet, ce qui signifie qu’il touchera son plein salaire de la LNH même s’il est cédé dans la Ligue américaine. Cela dit, certaines équipes demeurent aux prises avec des problèmes de profondeur. Dans leurs 13 premiers attaquants, les Flyers de Philadelphie, par exemple, ont actuellement trois recrues (dont le prometteur Joel Farabee), de même que le vétéran Chris Stewart, qui a un contrat d’essai. Mais les Flyers sont bien nantis en défense et pourraient bien se servir de leurs ressources à la ligne bleue pour obtenir un attaquant.

Ballottage 101

En vertu de la convention collective de la LNH, un joueur ne peut pas être échangé pendant les 24 heures où il est au ballottage. Si plus d’une équipe réclame un joueur au ballottage, la priorité va à celle qui a amassé le moins de points la saison dernière, car la campagne n’est pas encore commencée. À partir du 1er novembre, c’est le classement de la saison en cours qui détermine l’ordre de priorité.