De Rafaël Harvey-Pinard à Otto Leskinen, en passant par Nick Suzuki, plusieurs espoirs du Canadien auront une première chance de se mesurer à de la « vraie » compétition au niveau professionnel. Ce soir, ils affrontent les recrues des Sénateurs d’Ottawa.

À l’avant, un trio du Tricolore retiendra assurément l’attention : celui de Ryan Poehling, flanqué de Suzuki et Harvey-Pinard. Poehling a laissé une première impression mémorable à son unique match professionnel en avril dernier en marquant trois buts. Mais ses deux ailiers n’ont toujours pas joué chez les pros. Suzuki vient de connaître des séries folles dans les rangs juniors et a participé à la Coupe Memorial.

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Nick Suzuki

Harvey-Pinard aura quant à lui la chance de jouer avec ces deux attaquants hautement prometteurs. C’est là une belle marque de confiance pour un joueur repêché sur le tard, au 201e rang.

« Je joue avec deux joueurs qui ont un talent incroyable. Ça facilite les choses pour l’exécution, a estimé le Québécois, à l’issue de l’entraînement matinal. Leurs passes sont toujours sur la palette, donc pour jouer plus rapidement, c’est plus facile. »

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Rafaël Harvey-Pinard

Joël Bouchard, lui, a fait ce que tout bon entraîneur fait dans une telle situation : il a répondu aux journalistes de ne pas trop accorder d’importance à la composition des trios. « Il n’y a pas une grande science. On essaie de se balancer, mettre des vétérans avec des jeunes », a-t-il dit, tout en reconnaissant les qualités de Harvey-Pinard.

« Il peut jouer à gauche, à droite, en avantage numérique, en désavantage. C’est un couteau suisse, pour un coach. […] C’est un joueur de hockey. Il n’a pas été repêché pour ses beaux yeux ! Il a joué de gros matchs, il a été capitaine des champions de la Coupe Memorial, il a 20 ans, pas 18. Il est capable de prendre la pression. »

L’adaptation de Leskinen

En défense, Otto Leskinen en est un autre que l’on aura à l’œil. Jamais repêché, il a été embauché comme joueur autonome le printemps dernier. Ce petit défenseur gaucher tentera de se démarquer par sa mobilité et son talent offensif.

À 22 ans, il sera parmi les joueurs les plus vieux du match, ce qui n’assure pas qu’il va se moquer de la compétition. C’est qu’il a très peu joué sur des patinoires de dimensions nord-américaines.

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Otto Leskinen

« Je n’ai pas joué beaucoup, peut-être cinq ou six matchs dans ma carrière. Le jeu est beaucoup plus rapide », a dit l’homme de peu de mots.

« Il est venu au camp de développement l’an passé, on l’a apprécié, a ajouté Bouchard. Notre groupe de recruteurs et Marc l’ont suivi toute la saison, on a eu des discussions, on s’est assuré qu’on serait une option lorsqu’il serait prêt à venir. Il était convoité par plusieurs équipes. On a bâti une relation avec lui au camp de développement. On va le voir en situation de match, c’est toujours différent. »

Leskinen a par ailleurs admis que le contingent finlandais déjà en place à Montréal faisait partie des facteurs qui ont motivé son choix d’organisation. Il dit avoir notamment consulté Jesperi Kotkaniemi, qu’il connaissait au préalable.

Si on se fie aux exercices de ce matin, Leskinen formera un duo avec Cale Fleury. À l’amorce de sa deuxième saison chez les professionnels, Fleury fait partie de ceux qui pourraient causer une surprise au camp, car la situation à droite est encore fluide derrière Shea Weber et Jeff Petry. Sur papier, Noah Juulsen est le favori pour décrocher le troisième poste, mais le jeune Josh Brook, qui amorce sa carrière professionnelle, tentera lui aussi d’être dans le portrait, sans oublier le vétéran Christian Folin.

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Cale Fleury

Fleury a pris les grands moyens pour se donner une chance, affirmant avoir perdu 10 lb depuis le camp de développement. Le joueur de 6 pi 1 fait maintenant osciller la balance à 205 lb. « 365 jours plus tard, ce n’est pas le même individu. Ce n’était pas un mauvais kid, mais il était jeune, a décrit Bouchard. Il a tout fait ce qu’on lui a demandé. Il absorbe, il est facile à coacher, il a perdu du poids, il est devenu un meilleur athlète. »

Un partenaire de choix pour Guénette

Les Sénateurs joueront quant à eux un deuxième match en deux soirs. Hier, ils ont liquidé les Jets 8-1.

L’équipe dirigée par Troy Mann tenait un exercice optionnel ce matin, mais les joueurs qui disputent les deux matchs en 24 heures avaient l’option de s’abstenir. C’est ce qu’a fait Maxence Guénette, défenseur repêché au 7e tour (187e au total) en juin dernier.

Guénette a droit à une belle audition, pour un jeune de 18 ans repêché aussi tardivement. Son partenaire est Erik Brannstrom, meilleur espoir des Sénateurs à la ligne bleue, qui a amassé 32 points en 50 matchs dans la Ligue américaine la saison dernière.

« C’est incroyable de voir un joueur aussi talentueux, intelligent. C’est un jeune qui va peut-être jouer avec les Sénateurs bientôt. J’apprends de lui, je le regarde aller sur la patinoire », expliquait le Québécois, ce matin.

« C’est le fun de voir qu’ils me jumellent avec lui, mais je dois me prouver mes choses à moi, de montrer ce que je peux faire comme joueur de hockey. »

Guénette a pleinement saisi sa chance hier, récoltant trois passes. Le produit des Foreurs de Val-d’Or tentera de remettre ça ce soir. En espérant cette fois que l’annonceur maison cesse de l’appeler « Gwenette »… « Avec les années, avec le monde qui massacre mon nom, je commence à être habitué, ça ne me dérange pas vraiment ! », lance le jeune homme.

Trios du Canadien ce matin

Harvey-Pinard-Poehling-Suzuki
McShane-Evans-Alain
Fonstad-Verbeek-Guay
Cox-Hillis-Hawel
Pezzetta-Houde-Marleau

Fairbrother-Brook
Leskinen-Fleury
Crevier-Morin-York
LeGuerrier-Plouffe

Formation des Sénateurs ce soir (confirmée)

Formenton-Brown-Batherson
Abramov-Gruden-Veronneau
Kelly-Kastelic-Davidsson
Trépanier-Todd-Capannelli

Brannstrom-Guénette
Aspirot-McDonald
Gendron-Welsh

Melancon
Daccord