La question brûle les lèvres depuis le début de l’été: le Canadien a-t-il une formation améliorée par rapport à l’an dernier?

Marc Bergevin a ajouté un peu de profondeur en défense avec l’acquisition de Ben Chiarot, une version légèrement supérieure de Jordie Benn. Le gardien auxiliaire Keith Kinkaid pourra difficilement faire pire qu’Antti Niemi. 

Sinon, Andrew Shaw, un ailier droit robuste, et surprenant l’an dernier avec 47 points, a été échangé pour des choix de deuxième et troisième rondes. Nick Cousins, un attaquant de soutien, viendra combler un certain vide, mais son potentiel offensif est limité. 

Marc Bergevin table sans doute sur la progression des jeunes pour espérer une participation aux séries. Ryan Poehling deviendra-t-il dès cette saison un attaquant d’impact? Jesperi Kotkaniemi doublera-t-il sa production ou vivra-t-il la guigne de la deuxième année? Victor Mete mettra-t-il à profit son travail pour améliorer son tir au but et ainsi devenir un défenseur offensif de premier plan? Nick Suzuki méritera-t-il un poste dès octobre? 

La clé demeure Kotkaniemi. Il est déjà familier avec la LNH. À 6 pieds 2 pouces, il possède le physique de l’emploi. Il aurait ajouté du muscle cet été. S’il poursuit sa progression, il pourrait devenir dès cette année le véritable centre numéro un tant espéré. 

Mais à 19 ans, peut-il améliorer de façon importante sa production de 34 points? Comparons avec certains centres du même profil. 

PHOTO KEVIN HOFFMAN, USA TODAY SPORTS

Aleksander Barkov

On a souvent établi un parallèle entre Kotkaniemi et son compatriote finlandais Aleksander Barkov, des Panthers de la Floride. Barkov, deuxième choix au total en 2013, a obtenu 24 points en 54 matchs à sa première saison dans la LNH. Il a amélioré sa moyenne de points par match de façon minime la saison suivante, avec 36 points en 71 rencontres. Il a décollé à sa troisième saison seulement, 66 points en 71 matchs. À sa sixième saison complète, l’an dernier, il a terminé au 10e rang des compteurs de la Ligue avec 96 points. 

Premier choix devant Barkov en 2013, Nathan MacKinnon a mis quelques saisons avant de dominer. Après une première saison de 63 points, sa production a chuté à 38 en 64 matchs l’année suivante. Il a ensuite produit à un rythme d’une cinquantaine de points par année avant de connaître deux saisons consécutives de plus de 90 points. 

PHOTO CANDICE WARD, USA TODAY SPORTS

Sean Monahan

La progression de jeunes de 19 ans demeure variable. Après une première année de 34 points, le même total que Kotkaniemi, Sean Monahan, sixième choix au total des Flames en 2013, a amassé 61 points à sa deuxième année. Il a confirmé son poste au centre du premier trio et Calgary a surpris cet hiver-là en participant aux séries et en remportant une ronde. Monahan avait cependant la chance de compter sur Johnny Gaudreau comme ailier. 

Pierre-Luc Dubois, troisième choix au total en 2016, a accédé à la LNH à 19 ans, contrairement à Monahan, Kotkaniemi, Barkov et MacKinnon. Mais il demeure un jeune centre de moins de 20 ans qui a vu sa production offensive passer de 48 à 61 points. Il est désormais l’incontestable centre de premier trio des Blue Jackets. 

Leon Draisaitl a dû patienter une année lui aussi. Il a obtenu 51 points à sa première année à Edmonton, 77 à sa seconde.

L’ailier Mikko Rantanen, un autre choix du top 10, a obtenu un poste avec l’Avalanche à 19 ans lui aussi. Il est passé de 38 à 84 points entre sa première et sa deuxième année. Tyler Seguin, lui, a obtenu 22 points avec les Bruins à 18 ans, puis 67 points l’année suivante. 

Premier choix au total en 2017, Nico Hischier, des Devils du New Jersey, a légèrement amélioré sa moyenne de points par match l’an dernier, mais il a été blessé et son ailier Taylor Hall a raté presque deux tiers de la saison.

L’exercice ne nous permet malheureusement pas de prédire la progression de Kotkaniemi. Par contre, on réalise qu’une régression à sa deuxième saison n’est pas un passage obligé. Voilà au moins de quoi se réjouir…

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