(Québec) Alex Chiasson a enfin gagné un peu de stabilité. Après quatre saisons à ne signer que des contrats d’un an, pour des salaires modestes, voici qu’il peut enfin poser ses valises chez les Oilers d’Edmonton.

Il a signé le 1er juillet un pacte de 2 ans et 4,3 millions, de loin le plus lucratif de sa carrière. Chiasson réagit avec fierté à ce signe du destin qui tardait à venir.

« S’il y a quelqu’un qui a cru en ses moyens, c’est bien moi. J’en suis un des bons exemples dans la LNH. Je ne suis pas toujours tombé à la bonne place au bon moment. »

Son histoire récente a de quoi inspirer. Chiasson a profité d’une simple invitation au camp des Oilers pour finalement soutirer un contrat de l’équipe. Sur le tard, dramatiquement tard en fait, le 2 octobre. Quelques jours seulement avant le début de la saison, à un moment où les formations ne bougent à peu près plus.

Chiasson est le premier à admettre que les dernières années ont été éprouvantes, malgré sa conquête de la Coupe Stanley avec les Capitals de Washington en 2018.

Avec les Oilers, il a toutefois trouvé un nouveau souffle, souvent aux côtés de Leon Draisaitl et de Connor McDavid, les deux vedettes incontestées du club albertain. Dans une équipe qui manquait cruellement de profondeur, sa fougue lui a permis d’attirer l’attention. Si bien qu’il a terminé la saison avec 22 buts et 38 points, des sommets personnels.

« Cette année, j’ai su créer ma niche et faire preuve de caractère avec la saison que j’ai connue. On se fixe toujours des objectifs comme joueur et je m’étais toujours fixé celui d’avoir une saison de 20 buts. Pour moi, retourner à Edmonton était primordial. »

Pour la saison prochaine, l'attaquant de 28 ans se permet deux objectifs personnels. Le premier est sur la glace : offrir à ses patrons le même rendement statistique que l’année dernière. Logique. Le deuxième est dans le vestiaire.

Je suis rendu à un stade dans ma carrière où je crois être capable d’exercer plus de leadership.

Alex Chiasson

« Tu l’acquiers au fil des années, en gagnant la Coupe Stanley, ces choses-là. Les jeunes respectent ce côté-là. Je pense que ce sont les choses que je peux apporter. En mettre un peu plus sur mon assiette, sans exagérer non plus. »

Table rase

On a répertorié récemment dans les écrans de La Presse les spectaculaires bouleversements vécus dans l’entourage des Oilers, dans les derniers mois.

En voici un résumé, pour la postérité.

Sont partis : 

• Deux entraîneurs, d’abord Todd McLellan, puis son remplaçant par intérim Ken Hitchcock (qui reste toutefois comme conseiller) ;

• Le directeur général Peter Chiarelli, puis son remplaçant par intérim Keith Gretzky (Gretzky est retourné à son rôle d’adjoint au DG) ;

• Les entraîneurs adjoints Trent Yawney et Manny Viveiros ;

• Le vice-président principal des opérations hockey Craig MacTavish (devenu entraîneur dans la KHL) ;

• L’entraîneur au développement Paul Coffey.

Sont arrivés : 

• Dave Tippett comme entraîneur ;

• Ken Holland comme directeur général ;

• Tom Anselmi comme président ;

• Jim Playfair comme entraîneur associé ;

• Brian Wiseman comme entraîneur adjoint.

« J’ai eu quelques conversations avec Dave Tippett durant l’été, a confirmé Chiasson. L’organisation est en bonnes mains. On a besoin d’un entraîneur pour qui ça va être blanc ou noir. On est une jeune équipe. C’est quelqu’un avec beaucoup d’expérience. Bien des personnes que je connais l’ont eu comme entraîneur. Elles n’avaient que de bons mots à dire à son propos. »

Chiasson pourrait fort bien être appelé à jouer un rôle de soutien dans un trio offensif l’année prochaine. Il aura du pain sur la planche, comme toute l’équipe d’ailleurs. Les Oilers n’ont participé aux séries qu’une seule fois depuis qu’ils ont atteint la finale… en 2006.

Une aberration pour une équipe qui compte dans ses rangs deux des six marqueurs de 100 points de la dernière saison, McDavid et Draisaitl, et l’excellent défenseur Darnell Nurse.

« On a du travail à faire en tant qu’équipe. On n’est peut-être pas au même niveau que certaines autres équipes de la ligue. C’est sûr qu’on doit être meilleurs. C’est sûr que quand les choses ne vont pas dans la bonne direction, il y a des changements. Ce qui est important cette année est de commencer du bon pied. Avec la qualité des joueurs que l’on a, le reste va suivre. »