Presque tout le monde y est passé chez les Oilers d’Edmonton.

– Deux entraîneurs, d’abord Todd McLellan, puis son remplaçant par intérim Ken Hitchcock;

– Le directeur général Peter Chiarelli, puis son remplaçant par intérim Keith Gretzky (Gretzky est retourné à son rôle d’adjoint au DG);

– Les entraîneurs adjoints Trent Yawney et Manny Viveiros;

– Le vice-président principal des opérations hockey Craig MacTavish (devenu entraîneur dans la KHL);

– L’entraîneur au développement Paul Coffey.

Sont arrivés : 

– Dave Tippett comme entraîneur;

– Ken Holland comme directeur général;

– Tom Anselmi comme président;

– Jim Playfair comme entraîneur associé. 

Ça fait beaucoup de changements, très rapidement. L’organigramme des Oilers a été rebrassé une première fois en cours de saison, puis plus en profondeur l’été venu.

Darnell Nurse était à Montréal pour une journée seulement, invité dans une soirée par l’agence qui le représente. Pour le meilleur défenseur des Oilers, c’était le destin inévitable d’une équipe qui a connu de cruelles sous-performances. Une équipe devenue habituée à faire moins bien que la somme de ses talents.

Il s’est d’abord réjoui de voir la stabilité revenir dans l’organisation.

Nurse juge d’ailleurs qu’il y a beaucoup à apprendre dans l’adversité. La gifle de la dernière saison a créé selon lui un groupe plus affamé que jamais. Un groupe qui veut se battre pour regagner le respect.

Tu apprends à quel point c’est pénible de traverser une saison où tu perds ton entraîneur et ton DG. Il y a tellement de changements. Comme équipe, tu dois jouer au sommet de ton talent et nous ne l’avons pas fait.

Darnell Nurse

« Nous pouvons tous l’admettre. Nous devrons être meilleurs », poursuit Nurse.

Évidemment, tous les départs lui laissent un goût amer. Nurse avait développé une belle relation avec l’entraîneur responsable des défenseurs, Trent Yawney. Il se réjouissait aussi de pouvoir communiquer de temps à autre avec la légende Paul Coffey pour lui demander son avis sur certains des aspects du métier de défenseur.

« Tu t’ennuies de tout le monde quand les changements surviennent. On avait un excellent entraîneur des défenseurs. Je parle au nom de tous en reconnaissant le travail qu’il a accompli. En même temps, c’est l’occasion d’un départ à neuf. Nous avons hâte de nous attaquer aux défis à venir. 

« Comme l’organisation évolue, tu dois avoir en place des gens de hockey en qui tu as confiance. C’est ainsi que ça fonctionne. »

Tippett et Holland

Les changements frappent les Oilers un peu partout, mais on peut les résumer essentiellement à deux noms : Dave Tippett et Ken Holland.

Les deux hommes se présentent avec un CV assez garni. Tippett a été entraîneur-chef durant 14 saisons dans la LNH, avec les Stars de Dallas d’abord, puis avec les Coyotes de l’Arizona. C’est avec les Coyotes qu’il a remporté en 2010 le trophée Jack-Adams, remis à l’entraîneur de l’année, après une saison de 50 victoires, la seule de l’histoire de l’équipe. Il a aussi mené les Coyotes à leur seule finale d’association, en 2012.

C’est vers Sam Gagner, dont Tippett a été l’entraîneur en 2014-2015, que les joueurs se sont tournés pour un premier avis.

Sam Gagner a joué pour [Dave Tippett] en Arizona. J’ai quelques amis qui ont joué pour lui en Arizona aussi. Tout le monde n’a que de bonnes choses à dire à son sujet. Peu importe à qui tu parles, ce n’est que du positif. C’est motivant pour nous.

Darnell Nurse

Puis il y a Holland, DG à Detroit de 1997 jusqu’en avril dernier, qui a su monter quelques-unes des meilleures équipes de l’histoire du hockey. Malgré les dernières années en dents de scie, il compte à son palmarès trois conquêtes de la Coupe Stanley, et il a poussé à 25 saisons la séquence de présence en séries des Red Wings. 

« Comme dirigeant, il a tout vu. Pour nous, c’est très excitant. Il a fait partie d’un groupe qui a connu beaucoup de succès à Detroit, pendant longtemps. C’est merveilleux de l’avoir à la barre de l’équipe parce qu’on sait qu’il a tout vu. »

Cette saison, les Oilers ont été exclus des séries pour la deuxième année de suite, la 12e fois en 13 ans. À savoir maintenant comment il pouvait expliquer qu’une équipe comptant dans ses rangs l’un des meilleurs joueurs de sa génération en Connor McDavid puisse se retrouver dans une telle position, Nurse avait ceci à dire.

« On doit jouer comme une unité de cinq. On doit être plus difficiles à traverser. Offensivement, on a deux joueurs de 100 points [McDavid et Leon Draisaitl] et nous sommes très chanceux. On doit être meilleurs en défense. Nous pouvons rivaliser offensivement avec n’importe qui. Mais nous devons jouer en unité de cinq et être difficiles à traverser. Nous avons les bons éléments, mais nous devons les emboîter ensemble. On peut bien tout changer, il reste qu’on doit faire notre travail sur la glace. »