Cole Caufield n’a pas beaucoup de temps pour changer les plans du Canadien et convaincre la direction de l’équipe qu’il mérite déjà une place au sein de la formation montréalaise.

Seulement cinq jours après avoir été choisi par le Tricolore au 15e rang du repêchage de la LNH, Caufield a sauté sur la glace du Complexe sportif Bell pour une première fois mercredi avec 38 autres espoirs, dans le cadre d’un camp de perfectionnement. Contrairement à de nombreux d’entre eux, Caufield ne pourra pas ensuite participer aux activités du Canadien en septembre puisqu’il sera à l’Université du Wisconsin.

Caufield répète toutefois depuis vendredi dernier qu’il espère accéder à la LNH le plus rapidement possible. Il a donc jusqu’à ce vendredi pour épater suffisamment Marc Bergevin et sa bande et leur prouver qu’il est déjà prêt à faire le saut avec le grand club.

«Si ce n’est pas ce que je tente de faire, pourquoi venir ici? Mon travail est de prouver que j’ai ma place ici, a affirmé Caufield au terme de son premier entraînement. Si ça marche, tant mieux. J’essaie de faire ma part. Si ça ne marche pas, je suis encore jeune et j’aurai d’autres chances.»

Un autre récent premier choix du Canadien a vécu une situation similaire en raison de son choix d’évoluer dans la NCAA. Ryan Poehling a joué à l’Université St. Cloud State et a donc été limité à une participation au camp de perfectionnement du Tricolore pendant trois étés.

«Lors d’une saison de repêchage, vous passez du camp d’évaluation au repêchage au camp de perfectionnement, a rappelé Poehling. (Caufield) doit relaxer, s’amuser et profiter de l’expérience.»

«C’est un camp pour découvrir les nouveaux visages, rencontrer de nouveaux joueurs et c’est une occasion de jouer avec des joueurs un peu plus talentueux que ce à quoi vous êtes habitués, a renchéri l’attaquant Nick Suzuki. Dans le cas de Cole, il jouait avec une excellente équipe au sein du programme de développement américain. Mais ici, les joueurs sont un peu plus vieux.»

Le talent de Caufield n’a jamais fait de doute, lui qui a marqué 72 buts en 64 parties la saison dernière. Mercredi, son coup de patin fluide et son tir vif le faisaient ressortir du lot sur la patinoire.

Suzuki a noté qu’il avait aussi de bonnes mains, tandis que Poehling a été impressionné par la vitesse avec laquelle il sortait des coins de patinoire.

«J’ai été capable de marquer à tous les niveaux jusqu’ici, mais je dois continuer à travailler sur mon tir, a mentionné Caufield. Ça ne va que continuer à devenir de plus en plus difficile. Mais mon tir est probablement mon principal atout.

«Tout est une question d’adaptation. Le hockey reste du hockey. Les gars sont simplement plus forts au niveau supérieur. Je dois vivre avec ça depuis mes débuts. Je dois continuer à m’adapter, adapter mon jeu, et tout devrait bien se passer.»

Caufield a aussi continué de rappeler qu’il a toujours été en mesure de surmonter le handicap que pourrait représenter son petit gabarit — cinq pieds sept pouces.

Souvent comparé à l’attaquant des Blackhawks de Chicago Alex DeBrincat, Caufield avait déjà un joueur en tête quand on lui a demandé qui serait son Patrick Kane s’il devait se tailler un poste avec le Canadien.

«(Jesperi) Kotkaniemi, a-t-il répondu sans hésiter. Il est un excellent joueur que j’ai aimé suivre dès ses débuts. Ce serait génial.»

Suzuki ne veut pas sauter d’étapes

Pour sa part, Suzuki participait à un premier camp de développement avec le Tricolore, lui qui a été acquis des Golden Knights de Vegas en septembre dernier dans l’échange impliquant Max Pacioretty.

Au cours de la dernière saison, Suzuki a brillé, aidant le Storm de Guelph à remporter le championnat de la Ligue de l’Ontario. Il a aussi porté les couleurs d’Équipe Canada junior pendant le temps des Fêtes. Maintenant que son stage junior est terminé, Suzuki fera le saut chez les professionnels cet automne. Il a toutefois indiqué qu’il ne serait pas déçu s’il devait commencer la saison dans la Ligue américaine, avec le Rocket de Laval.

«Mon but est de jouer dans la LNH et je vais passer par toutes les étapes nécessaires pour y parvenir, a mentionné Suzuki. Mon but au camp en septembre sera de faire l’équipe, mais si je n’y arrive pas, je vais aller à Laval, qui représente une bonne équipe de développement. Je n’aurai pas à être déçu.»

Lors des matchs simulés en fin d’après-midi, les Rouges de Poehling et Caufield ont gagné la première partie disputée à quatre contre quatre par le score de 2-0. Les Blancs de Suzuki ont eu leur revanche lors d’une partie à trois contre trois, l’emportant 4-2.