(St.Louis) Il aurait fallu beaucoup plus que la pluie pour venir gâcher le défilé en l’honneur des Blues.

Des centaines de milliers de personnes ont envahi les rues du centre-ville de St. Louis et bravé la pluie samedi pour célébrer la victoire de leurs favoris en finale de la Coupe Stanley. Les festivités se sont conclues devant une énorme foule sous la porte de l’Ouest.

Les Blues ont mis fin à l’une des plus longues disettes de l’univers sportif mercredi, battant les Bruins de Boston 4-1 lors du septième match de la finale de la Coupe Stanley. L’équipe a ainsi gagné un premier championnat depuis son arrivée dans la LNH, il y a 52 ans.

Les partisans ont vécu de grandes émotions grâce à ce championnat, eux qui pleuraient toujours le départ des Rams, dans la NFL, en 2016. Le départ de leur équipe de football a semblé renforcer les liens des partisans envers les Blues et les Cardinals, au baseball.

« Je suis tellement content pour la ville et les partisans, a dit l’entraîneur Craig Berube. Ils le méritent. Mais je suis encore plus content pour nos joueurs, parce qu’ils ont travaillé tellement fort. Ils ont démontré du caractère pour gagner la coupe. »

Ryan Korte, un facteur âgé de 56 ans originaire de Belleville, en banlieue de St. Louis, n’était pas certain de voir un jour les Blues soulever la coupe Stanley.

« Je commençais à en douter, a dit Korte, qui agitait une serviette en bordure du défilé. Nous avons vécu beaucoup de moments décevants. Nous avons déjà eu de bonnes équipes, mais elles nous avaient toujours laissés tomber. »

Pas cette fois-ci.

« C’est encore plus spécial qu’une Série mondiale », a insisté Korte.

Ce commentaire peut paraître étrange à St. Louis, où les Cardinals ont une riche histoire avec 11 titres de la Série mondiale. Samedi, St. Louis était une vraie ville de hockey. Les partisans scandaient « Let’s Go Blues ! » et dansaient sur l’air de « Gloria », un succès de Laura Branigan en 1982 qui est devenu la chanson non officielle des Blues après chaque victoire.

L’attaquant Ryan O’Reilly, qui a gagné le trophée Conn-Smythe en tant que joueur par excellence des séries, a transporté la coupe Stanley devant les partisans le long de Market Street pour les laisser la toucher.

« Les Blues ont des partisans phénoménaux, a dit Michael DeHeer, un résident de St. Louis âgé de 52 ans. Ils sont prêts à exploser de joie. »

Le parcours des Blues vers ce titre a été très long. L’équipe a fait partie de la première expansion de la LNH en 1967. Les six équipes originales composaient une section, et les six nouvelles équipes, l’autre, assurant la participation d’une nouvelle équipe à la finale de la Coupe Stanley.

Les Blues ont mis la main sur de nombreux vétérans, ce qui leur a permis de jouer pour les grands honneurs lors de leurs trois premières saisons. Toutefois, ils n’ont jamais gagné un seul match, compilant un dossier total de 0-12 dans ces trois séries.

Au cours des 49 années suivantes, les Blues n’ont jamais atteint la finale — une disette encore plus étrange quand on pense que l’équipe a raté les séries seulement neuf fois au cours de cette période.

La saison 2018-19 ne semblait pas être très prometteuse. L’équipe a connu un début de campagne catastrophique et l’entraîneur Mike Yeo a été congédié en novembre.

Berube a pris la relève de manière intérimaire — une portion du titre qui devrait être bientôt enlevée. Le 3 janvier, les Blues occupaient le dernier rang du classement général de la LNH. Quelques jours plus tard, un jeune gardien nommé Jordan Binnington a gagné son premier départ par jeu blanc.

L’équipe a ensuite gagné 11 matchs de suite et a continué sur cette lancée jusqu’en séries.

Reconnu pour son calme, Binnington a finalement évacué ses émotions samedi.

« Vous voulez voir de l’émotion ? Nous sommes les champions de la coupe Stanley ! », s’est-il exclamé devant la foule.