Pour les jeunes hockeyeurs talentueux, la LHJMQ était autrefois la seule option. Ils sont maintenant de plus en plus nombreux (ainsi que leurs parents) à regarder du côté des États-Unis, à la recherche de stabilité… et d’un diplôme assuré. 

L'autre option

Elles étaient des dizaines de familles entassées dans une pièce qui n’était, de toute évidence, pas conçue pour en accueillir autant. Un vestibule d’aréna, comme tous les autres, avec sa machine à café, sa distributrice de Gatorade, son fond d’odeur d’équipement de hockey pour ajouter la touche d’authenticité.

On lisait la fébrilité des parents, qui contrastait avec l’assurance désinvolte des jeunes joueurs. Sur la glace d’à côté, une centaine d’entre eux allaient essayer, à tour de rôle, de se faire remarquer par les entraîneurs et les dépisteurs de la NCAA.

Tout ça, bien souvent avec le rêve d’aller jouer quelque part aux États-Unis. Bienvenue au camp Apex.

On s’approche d’un couple, Daniel et Stéphanie. Les parents accompagnent leur garçon, Émérick, 17 ans. Il jouait l’an dernier au séminaire Saint-Joseph de Trois-Rivières, dans la Ligue de hockey préparatoire scolaire (LHPS, pour les intimes). Un de ses amis s’est déjà engagé à aller jouer au Nebraska.

Pourquoi la NCAA ?

L’éducation. La réponse vient spontanément. Elle reviendra souvent, d’ailleurs. Le père craint que son fils finisse le hockey à 20 ans, sans diplôme, s’il opte pour la LHJMQ. Dans la NCAA, hockey et éducation vont de pair, juge-t-il. À défaut d’une carrière dans le hockey, il y a un diplôme à la clé. Intégrer l’équipe de hockey couvre les frais scolaires, très élevés, grâce à des bourses dites « athlétiques ». D’où le jeu de séduction entre joueurs et entraîneurs.

Daniel raconte l’histoire d’un ami de son fils qui s’était inscrit au cégep. Il a été échangé dans les Maritimes. L’éducation a pris le bord, ou presque. Il se désole : « C’est une business. »

Émérick, lui, est issu de cette génération qui pense sans frontières. Baie-Comeau ou le Nebraska, quelle différence ? « Tu ne connais personne de toute façon. Tu vas te faire des amis. »

On aborde une mère un peu plus loin, Andrée. Son fils Samuel, 16 ans et déjà costaud, prépare ses bâtons derrière. Il va déjà dans une prep school du Maine, la Hebron Academy. Une école de 300 élèves, où les frais de scolarité atteignent les 60 000 $US. L’endroit est sublime, avec ses bâtiments de l’après-révolution et ses grands espaces.

Samuel n’y a pas été admis sans effort. Avec l’aide d’un conseiller, la famille a préparé une liste d’écoles qui correspondaient à ses valeurs. Puis, elle a contacté les entraîneurs pour connaître leurs besoins. Elle a ensuite préparé une vidéo de faits saillants. L’école a passé Samuel en entrevue, puis ses parents, avant de lui ouvrir ses portes.

La NCAA, c’est dans deux ans. Mais déjà, il espère attirer l’attention. Sa voie est tracée, et elle passe, encore, par les États-Unis.

Pourquoi la NCAA ?

« Si, à la fin, il finit dans la LNH, tant mieux, mais on doit être réalistes. Au moins, tu sors avec un diplôme. Et ton hockey te permet d’avoir une bourse, raconte Andrée. Tu deviens bilingue, tu as une expérience de vie. Dans la LHJMQ, c’est le manque d’accompagnement en ce qui concerne les études. J’ai un cousin enseignant au cégep et il accompagne une équipe. Il dit qu’ils sont tellement sur la route qu’ils ne peuvent pas bien faire leurs études. C’est la base de la réflexion. »

Une relation à bâtir

Ce camp est l’idée de Claude Morin, directeur athlétique au cégep André-Laurendeau. Il le tient depuis neuf ans. Il a lui-même opté pour la NCAA comme joueur dans les années 90, il veut aujourd’hui faire partager son expérience (positive, évidemment) avec les nouvelles générations.

Claude Morin n’est pas anti-LHJMQ. Il a d’excellentes relations avec la Ligue, explique-t-il, et plusieurs amis en position de pouvoir. Il est plutôt pro-hockey scolaire. La distinction est importante. Il rêve d’un réseau québécois fort, semblable à celui du football, avec plusieurs équipes universitaires au sommet (il n’y en a que trois au Québec : UQTR, McGill et Concordia). En attendant, il organise ce camp.

« Je suis un fervent croyant du hockey à l’école, dit-il, entre deux poignées de main. Cette option est moins connue au Québec, à cause de la culture francophone. Comme j’ai joué dans la NCAA, on a développé un réseau de contacts. Je veux donner l’occasion de venir prendre l’information. Je ne dis pas d’aller jouer aux États-Unis, je veux qu’ils voient toutes les options. Il y a de bonnes options au Canada, il y en a aussi là-bas. Les gens veulent cette information et on est là pour la donner. »

Les coachs de la NCAA aiment venir à Montréal. Premièrement, il y a du très beau talent, deuxièmement, c’est un territoire moins recruté qu’ailleurs. Ça leur permet de voir de nouveaux joueurs et faire connaître ce qu’ils ont à offrir.

Claude Morin, directeur athlétique au cégep André-Laurendeau

Parce que c’est en effet une relation à travailler. Si les jeunes tentent de séduire les entraîneurs, l’inverse est aussi vrai. Dave Noël-Bernier est entraîneur adjoint à l’Université du Nebraska. Il explique que pour un recrutement québécois, il essuie une douzaine de refus. La LHJMQ est ancrée dans les mœurs, selon lui, et il est à Montréal pour apaiser les craintes.

L’ancien de la LNH Ben Guité, aujourd’hui entraîneur associé à l’Université du Maine, était sur place. Son objectif : guider les joueurs pendant les quelques années qui séparent le midget AAA québécois des universités américaines (il suggère les prep schools, la USHL ou le réseau collégial québécois). C’est crucial à son recrutement : dès qu’un joueur signe un contrat de la LHJMQ, il n’est plus admissible pour la NCAA.

« Chacun a son propre chemin, dit Guité. Ça fait peur à certains Québécois. La LHJMQ, c’est facile. Tout le monde connaît ça. Certains joueurs sont sur la voie rapide, pour entrer à l’université à 18 ans. D’autres, c’est peut-être à 20 ou 21 ans. Comment trouver ce chemin-là ? »

Développement et éducation

On parle à d’autres familles. Toutes les histoires sont différentes mais semblables à la fois. Un jeune vient du Réseau du sport étudiant du Québec. Un autre vient du junior A canadien. Un autre du réseau collégial québécois. Un autre de la LHPS. On revient toujours à l’éducation. On dirait que tout le monde, ou presque, a son histoire d’horreur d’un jeune qui a bâclé ses études à cause du hockey.

« Un joueur au Québec à 19 ans, si tu n’es pas repêché, tu es fini, raconte Stéphane, père de Mathis. Il n’y a plus d’options. Il reste l’universitaire canadien. Dans l’universitaire américain, ils les développent jusqu’à 24 ans. Le jeune a plus de temps. Si mon garçon était un espoir de la LNH, tu vas all-in dans le junior majeur. Il y a plus de matchs, ils sont plus enlignés vers la LNH. Sinon, non. Je ne suis pas pour cette ligue-là si tu n’es pas un espoir de la LNH. J’aime mieux le côté développement et éducation. »

Jean est le père de Mathieu, 16 ans. Le jeune a eu des discussions avec plusieurs équipes de la LHJMQ. Le père n’en revient pas que le programme scolaire soit si peu expliqué lors des entrevues avec les équipes (sauf par l’Armada, convient-il).

Un autre père se désole que des jeunes puissent être échangés en cours de trimestre scolaire, avec tous les bouleversements qui accompagnent un tel changement. La NCAA et les prep schools assurent la stabilité. Le hockey et l’école sont au même endroit et il n’y a pas de transactions. L’argument revient souvent. Tout comme celui du développement des jeunes, avec moins de matchs que dans la LHJMQ et plus de séances d’entraînement.

Cent jeunes, cent histoires, cent raisons de regarder ailleurs que la LHJMQ. La Ligue a du pain sur la planche si elle veut endiguer l’exode.

« On a à cœur nos joueurs »

Bruce Richardson, entraîneur de l’Armada de Blainville-Boisbriand, réplique aux reproches formulés à l’endroit de la LHJMQ.

Bruce Richardson a répondu en quelques minutes à peine. Le lendemain, on s’assoyait pour prendre un café. C’est dire l’importance qu’il accorde à sa ligue, la Ligue de hockey junior majeur du Québec (LHJMQ), où il est l’entraîneur de l’Armada de Blainville-Boisbriand. C’est dire aussi à quel point il veut communiquer sa version de ce qu’est le hockey junior québécois.

PHOTO YAN DOUBLET, ARCHIVES LE SOLEIL

Bruce Richardson est l'entraîneur de l’Armada de Blainville-Boisbriand.

C’est que la LHJMQ vit une situation sans précédent. Un exode qui s’accélère des meilleurs jeunes talents québécois vers les États-Unis et, ultimement, vers la National Collegiate Athletic Association (NCAA). Martin Leclerc, de Radio-Canada Sports, l’a illustré dans son billet du 9 mai, dont voici un passage : « Des équipes de l’USHL, le circuit junior américain, qui est en quelque sorte l’antichambre du hockey universitaire de la NCAA, ont sélectionné 9 joueurs du Québec et des Maritimes que la centrale de recrutement de la LHJMQ place parmi ses 21 meilleurs espoirs en vue du repêchage junior de juin prochain. »

Le collègue Alexandre Pratt suit aussi le dossier de près. Il a répertorié 13 joueurs au total nés en 2003, qui étaient donc admissibles au dernier repêchage de la LHJMQ, sélectionnés par la United States Hockey League (USHL). C’est un record. Et ce ne sont pas les moins talentueux, évidemment, qui sont convoités. Le phénomène ne ralentit pas pour les joueurs nés en 2004. Avec pour preuve l’exceptionnel Tristan Luneau qui s’est déjà engagé, malgré ses 15 ans, auprès de l’Université du Wisconsin en vue de la saison 2022.

À la parution de l’article de Martin Leclerc, Bruce Richardson a tweeté ceci : « Je ne comprends pas pourquoi les jeunes hockeyeurs québécois veulent aller aux États-Unis. Est-ce que leurs parents pensent que les jeunes de la LHJMQ ne vont pas à l’école ? Pensent-ils que les diplômes américains sont faits en or ? » Il a ensuite donné la liste des 59 anciens de Hockey Québec qui avaient joué dans la Ligue nationale de hockey (LNH) cette saison ; 54 provenaient de la LHJMQ.

Pourquoi a-t-il choisi de s’exprimer si publiquement, si rapidement ?

J’ai trop de respect pour ma ligue. Je ne veux pas que les gens nous ignorent, je veux qu’ils sachent que ça a changé.

Bruce Richardson, entraîneur de l’Armada de Blainville-Boisbriand

« Je suis un bon père, un bon citoyen, j’ai appris mes valeurs en jouant dans la LHJMQ. Je veux que les gens sachent la vérité. On a à cœur nos joueurs, c’est une belle ligue compétitive et on a besoin de ces joueurs pour que la ligue s’améliore. Tu es au Québec, tu es québécois, donne-nous la chance. »

Après la rencontre des parents au camp Apex, il semble, de toute évidence, que l’éducation soit perçue comme le maillon faible de la LHJMQ. Ce pour quoi plusieurs optent pour un chemin qui mènera vers le réseau universitaire américain. Richardson y prend ombrage.

« Au Centre d’excellence Sport-Rousseau, un local sert de classe. L’organisation engage deux professeurs qui sont là de 8 h à midi du lundi au jeudi pour travailler avec les jeunes. Les gars qui vont à l’école par correspondance sont à l’aréna chaque jour de 8 h à midi. Ce sont surtout les anglophones. Les gars au cégep, c’est lundi toute la journée. Mardi, mercredi, jeudi, ils ont le droit de suivre des cours de 8 h à midi. À partir de midi, ils viennent avec moi, comme un sport-études. Le vendredi, on ne met pas de cours. Souvent on a le voyagement et des matchs le soir. On leur dit de suivre quatre ou cinq cours par session, selon ce qu’ils sont capables de faire. »

« Tout est relié à l’éducation. Les jeunes ont deux choses à faire : jouer au hockey et aller à l’école. Est-ce difficile ? Oui, c’est difficile. Tu joues 68 matchs. Mais quand tu vas à Val-d’Or, est-ce que tu dois jouer à Fortnite ou être sur ton téléphone tout le long ? Non, tu as des choix à faire. C’est à toi de décider. »

Richardson ignore toutefois si chaque équipe offre un tel encadrement. Dans tous les cas, la situation actuelle pourrait avoir de bon qu’elle tirera tout le monde vers le haut.

Les autres plaintes des parents

L’Armada, par exemple, paie les frais de scolarité du cégep. Pour promouvoir l’effort scolaire, le jeune doit même rembourser la contribution s’il échoue à ses cours.

En plus, la LHJMQ offre 6000 $ en bourse par année passée dans la ligue. En tout, la LHJMQ a remis presque 1,2 million pour l’année scolaire 2017-2018. Richardson ne comprend donc pas la crainte que les jeunes de 20 ans soient laissés à eux-mêmes à la fin des années de hockey junior. Il rappelle que le réseau universitaire canadien est aussi très intéressant, même si, statistiquement, il produit très peu de joueurs de la LNH.

« J’ai 50 noms qui sont passés par l’Armada et qui ont joué universitaire canadien et qui sont ensuite allés en Europe, ou qui ont trouvé un emploi. Ils sont allés chercher un diplôme. »

Le réseau universitaire canadien est développé, mais il doit se vendre.

Bruce Richardson, entraîneur de l’Armada de Blainville-Boisbriand

Richardson croit que cette impression des parents que l’école est secondaire dans la LHJMQ trouve sa racine dans une époque pas si lointaine où c’était probablement le cas.

« L’école n’était pas si importante quand j’ai joué, de 1993 à 1997. Ils ont mis beaucoup d’efforts et investi beaucoup d’argent pour démontrer que l’école nous tient à cœur. Il y a des écoles partout, surtout avec la technologie. Un jeune échangé à Rouyn, le programme du Ministère est le même. Après, les joueurs doivent faire les efforts. Ce n’est pas plus facile aux États-Unis, surtout pour un francophone qui n’a jamais parlé anglais. »

Au sujet du développement, que certains parents jugent plus adéquat du côté américain (moins de matchs, plus de séances d’entraînement), Richardson juge que c’est une question de philosophie. Ses joueurs sont au gym deux fois par semaine, ils ont deux ou trois séances sur glace. Pour lui, un joueur devient meilleur dans le feu de l’action.

« Je ne veux pas parler contre la NCAA, ils ont un excellent programme. Et je respecte le choix que les gens font. Je ne veux juste pas qu’ils nous négligent et qu’ils disent de mauvaises choses sur notre programme dans la LHJMQ. Ça se peut qu’un jeune, ce soit son rêve, la NCAA. Je respecte ça. Mais ne venez pas dire que nos joueurs ne vont pas à l’école, qu’on ne met pas les efforts et qu’on ne peut pas encadrer les jeunes. C’est faux. »

La tendance s’affirme

Depuis une dizaine d’années, des hockeyeurs québécois choisissent un autre parcours que celui de la LHJMQ. Mais la tendance semble s’accélérer avec les joueurs nés en 2003 et 2004, admissibles au dernier et au prochain repêchages de la LHJMQ.

2003 (15-16 ans)

Treize joueurs qui étaient admissibles au dernier repêchage de la LHJMQ avaient été sélectionnés auparavant par des clubs de la USHL. C’est un record. Cinq d’entre eux ont joué pour Équipe Québec aux Jeux du Canada : Dovar Tinling, Zachary Bolduc, James Malatesta, Jacob Guévin et Zachary L’Heureux.

Zachary Bolduc doit rejoindre le prep school de Mount Saint Charles, dans le Rhode Island.

Guillaume Richard a signé avec l’Université du Maine.

Jacob Guévin s’est engagé auprès de l’Université du Nebraska.

Ils ont tous quand même été repêchés par des équipes de la LHJMQ, la fin de semaine dernière. Les équipes ont pris un risque, car les jeunes devront maintenant faire un choix entre les parcours américains et québécois.

2004 (14-15 ans)

Le meilleur défenseur, Tristan Luneau, seul joueur né en 2004 dans Équipe Québec aux Jeux du Canada, s’est déjà engagé auprès de l’Université du Wisconsin (NCAA). Il était vu comme le premier choix au repêchage de la LHJMQ en 2020.

Deux des cinq meilleurs compteurs du bantam AAA joueront la saison prochaine aux États-Unis.

Un des meilleurs gardiens du bantam AAA jouera la saison prochaine en Nouvelle-Angleterre.

Le meilleur marqueur parmi les recrues du bantam AAA il y a deux ans a disputé la saison dernière au Minnesota.

Avec la participation d’Alexandre Pratt. Certaines informations ont été rapportées en premier dans la chronique de Martin Leclerc « Exode de jeunes talents : le hockey universitaire américain bouscule la LHJMQ ».

« C’est le meilleur des deux mondes »

PHOTO FOURNIE PAR L'UNIVERSITÉ DU NEBRASKA

Dave Noël-Bernier

Dave Noël-Bernier, entraîneur adjoint à l’Université du Nebraska, dans la National Collegiate Hockey Conference (Div. 1)

« La NCAA donne au jeune plus de temps pour se développer. Tu prends l’autre côté, 17 ans, 18 ans, tu dois être bon. Si tu n’es pas bon, tu vas passer à côté du repêchage de la LNH. En NCAA, tu as plus de temps. Tu as la chance d’aller à l’école également. Pas tout le monde va jouer au hockey dans la LNH, pas tout le monde va avoir la chance de gagner de l’argent avec le hockey. C’est bien de pouvoir faire les deux. Tu joues au hockey, dans un très gros calibre et tu peux avoir un diplôme dans tes poches. Tu es quatre ans à la même place. Ça aide à ton développement. Tu deviens familier avec l’endroit, tu as plus de sécurité. »

« La NCAA, ce n’est pas assez connu au Québec. Les gens ne connaissent pas les avenues après le midget AAA. Donc, quel est le plus facile entre les deux quand tu as grandi en voyant le junior majeur ? Tranquillement, ça grossit, mais c’est beaucoup de travail. Plusieurs pensent que tu dois être super bon à l’école. C’est faux. Une moyenne de 70 % au secondaire, c’est ce que j’avais. Ça ne m’a pas empêché d’aller jouer au collège. J’ai très bien fait, j’ai eu mon diplôme. Quand tu es très bon, ça va ouvrir plus de portes, mais plusieurs écoles donnent des bourses athlétiques et non académiques. »

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Ben Guité

Ben Guité, entraîneur associé à l’Université du Maine, dans Hockey East (Div. 1), et ancien des Bruins de Boston, de l’Avalanche du Colorado et des Predators de Nashville

« L’avantage le plus évident de la NCAA est le côté académique. Le mariage se fait très bien. L’école et le sport peuvent se faire en même temps jusqu’à un haut niveau. Tout le monde est sur le campus. Ils vont à l’école le matin ou l’après-midi, le reste de la journée est consacré au hockey, dans le gym ou sur la patinoire. Du côté hockey, avec la vague du développement personnel au niveau des joueurs, les joueurs peuvent être dans le gymnase trois fois par semaine régulièrement. Les matchs sont les vendredis et samedis. Donc les lundis, mardis, mercredis et jeudis, ils s’entraînent. Le développement physique est tellement important. Un jeune qui arrive à 6 pi 2 po et 175 lb, il peut être à 200 lb en trois ans. Ça développe leur corps pour le niveau professionnel. »

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Claude Morin

Claude Morin, directeur athlétique, cégep André-Laurendeau

« Quels sont les avantages du hockey scolaire ? Souvent, c’est plus près de chez toi. Les jeunes sont rattachés à une école plutôt qu’à un club civil souvent hors de ta région. Deuxièmement, souvent le coût est moindre. Si on prend le reste de l’Amérique du Nord, on est vraiment en retard. Ailleurs, ça fait des dizaines d’années que c’est comme ça avec tous les sports. Là, on fait la même chose avec notre hockey. Ça prend de l’ampleur. Côté académique, c’est ce qui fait la différence. Du bon hockey, il y en a partout. Comme je le dis souvent, c’est le meilleur des deux mondes. Les joueurs vont aller là pour jouer au hockey, mais souvent ils veulent aussi une éducation. Tu es capable de faire les deux à temps plein dans un encadrement incroyable. »

« On a seulement trois équipes universitaires au Québec (UQTR, McGill, Concordia). Je veux forcer les institutions québécoises et canadiennes à faire plus. Je ne comprends pas qu’on ne soit pas capables d’avoir une ligue universitaire à six ou huit équipes au Québec. On arrive au hockey junior, ils terminent à 20 ans, et après il n’y a plus d’options. Le hockey junior devient une finalité. Pourtant, on a le bassin de joueurs. Au lieu d’aller dans les ligues mineures à 21 ans, on pourrait jouer dans un encadrement académique. Surtout qu’on sait que le hockey est un sport à développement tardif. »