Parmi les dossiers importants du nouveau DG des Oilers d’Edmonton, Ken Holland, figure évidemment le cas Milan Lucic.

Le gros ailier surpayé des Oilers a fait les manchettes récemment, en n’écartant pas l’éventualité de terminer sa carrière avec les Canucks de Vancouver : comme un cri du cœur pour s’extirper des Prairies et retrouver sa ville d’origine.

Lucic a connu une autre saison décevante à Edmonton, pire que la précédente, avec 6 buts et 20 points en 79 matchs. Son temps d’utilisation a été réduit à 13 minutes en moyenne par rencontre.

Dans un contexte où les Oilers sont déjà coincés par le plafond salarial, le départ de Lucic serait salutaire. Sa moyenne salariale se situe à 6 millions annuellement pour les quatre prochaines saisons (on lui doit encore 19 millions en salaire).

Malheureusement pour Holland, la structure du contrat offert par son prédécesseur Peter Chiarelli n’incite pas à un rachat. Ce colosse de 30 ans touchera seulement 7,5 millions en salaire de base pour le reste de son contrat et 11,5 millions en bonis garantis. L’équipe sauverait ainsi seulement 2,5 millions sur une somme totale due de 19 millions.

PHOTO JASON FRANSON, ARCHIVES LA PRESSE CANADIENNE

Ken Holland

Seul un échange demeure envisageable. Mais qui voudra de Lucic ? Le chroniqueur du quotidien Edmonton Journal, David Staples, avait des arguments étoffés hier en faveur d’une transaction, et le Canadien devrait y prêter oreille.

À un salaire raisonnable, écrit-il, Lucic demeure utile à une équipe, comme le sont Ryan Reaves à Vegas, Matt Martin à Long Island ou même Patrick Maroon à St. Louis. Lucic constitue toujours un joueur craint par ses adversaires même s’il a ralenti.

En retenant une partie de son salaire dans une transaction, et en offrant à une organisation adverse un jeune joueur de talent comme incitatif, les Oilers parviendraient ainsi à réduire leur masse salariale de 3 ou 4 millions tout en se débarrassant d’un mal-aimé.

Le Canadien, on le rappelle, a mis la main l’été dernier sur un joueur utile, Joel Armia, en acceptant aussi Steve Mason et son année de contrat à 4 millions. L’équipe a aussitôt racheté le contrat de Mason et étalé son salaire sur deux saisons. Il occupera 1,3 million de la masse salariale pour une dernière fois cet hiver.

Le cas Lucic est évidemment plus complexe en raison de la durée du contrat. Le CH a 8 millions de disponibles sur sa masse salariale et pas de grandes augmentations salariales à pourvoir ces prochaines saisons, si ce n’est Max Domi en 2020-2021.

Tout dépend du joueur dont Holland serait disposé à offrir. David Staples évoque les noms des attaquants Jesse Puljujarvi et Kailer Yamamoto ou du défenseur gaucher Caleb Jones. Il serait étonnant que le nouveau DG sacrifie de tels espoirs, même si un attaquant comme Puljujarvi déçoit, mais si l’occasion se présente, le Canadien se trouve dans une position favorable pour accueillir Lucic.  

S’il ne veut pas sacrifier d’espoir ou de choix au repêchage, Holland peut aussi échanger son « problème » et accueillir celui d’un autre dans l’espoir qu’un changement d’air soit profitable aux deux joueurs transigés.

Loui Eriksson est l’un de ceux-là et il joue justement à Vancouver. Il a marqué seulement 10 buts la saison dernière et son salaire occupera 6 millions de la masse salariale de son équipe pour les trois prochaines années. Son contrat est difficile à racheter lui aussi et comme Lucic, il devra donner son aval à une transaction puisqu’il détient une clause de non-échange.

PHOTO ANNE-MARIE SORVIN, ARCHIVES USA TODAY SPORTS

Loui Eriksson

Holland peut aussi garder Lucic, mais un tel scénario, comme celui d’un échange pour Eriksson, ne règle pas son problème de plafond salarial.

Un nouveau DG aime bien mettre son empreinte rapidement sur son équipe. Holland a déjà assisté, mercredi, à un match de séries éliminatoires du club-école de Bakersfield, où se trouvent les jeunes Caleb Jones, Ethan Bear, Evan Bouchard et Tyler Benson.

Holland a répété lors de sa conférence de presse de présentation ces derniers jours qu’il croyait au développement des jeunes joueurs et qu’il ne fallait pas précipiter leur arrivée dans la LNH. Voyons maintenant s’il acceptera d’en sacrifier quelques-uns.

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