(Ottawa) Le commissaire de la Ligue nationale de hockey a répliqué aux suggestions visant à interdire toutes sortes de coups à la tête au hockey, déclarant mercredi devant un comité parlementaire qu’un tel règlement serait impossible à appliquer et mènerait à la fin des mises en échec au hockey.

La LNH fait face à plusieurs demandes visant à pénaliser tout coup porté à la tête, dans l’espoir d’éliminer de potentielles commotions cérébrales. La liste de personnes qui exigent une règle stricte à ce sujet inclut Ken Dryden, un ancien gardien du Canadien de Montréal durant les années 1970 et ex-ministre libéral au sein du cabinet de Paul Martin au début des années 2000.

« Si vous éliminez tous les contacts à la tête, chaque fois qu’un joueur de plus grande taille — ce qui serait le cas pour la majorité des joueurs — me frapperait, a donné Gary Bettman en exemple, il y aurait obligatoirement un contact à la tête, ce qui entraînerait chaque fois une punition. Il n’y aurait plus de mises en échec. »

Bettman a affirmé que le sport qu’il gouverne est différent et plus sécuritaire pour les joueurs que le football, où il y a des coups à la tête de façon répétée, au niveau des contacts physiques.

Bettman a aussi remis en question tout lien direct entre les commotions cérébrales multiples au hockey et l’encéphalopathie traumatique chronique (ETC), une forme d’affection cérébrale associée aux coups répétés à la tête. L’ETC peut être une maladie profondément débilitante et ses symptômes incluent des problèmes de mémoire, des changements de personnalité, un comportement agressif et de la dépression.

« Je ne crois pas qu’il y ait eu, selon tout ce que l’on m’a dit — et si des gens ont des informations contraires, nous serons heureux d’en prendre connaissance — à part quelques cas anecdotiques, ce lien définitif. »

Lorsqu’il s’est fait demander s’il procéderait à quelque changement de règlements que ce soit pour réduire les contacts à la tête, Bettman a déclaré au comité qu’il aime la façon dont est pratiqué le hockey professionnel.

« En ce moment, a-t-il ajouté, je ne crois pas que nous puissions faire grand-chose. »

Le sous-comité fédéral étudie les commotions cérébrales, notamment les options de traitements, la façon de les prévenir et ce que le gouvernement canadien devrait faire au sujet des blessures à la tête en liant avec les sports, s’il doit faire quoi que ce soit.

Les députés ont entendu jusqu’ici le commissaire de la Ligue canadienne de football, Randy Ambrosie, et l’ex-joueur de la LNH Eric Lindros, dont la carrière a pris fin prématurément en raison des plusieurs commotions qu’il a subies.

Bettman et le commissaire adjoint Bill Daly étaient les derniers témoins du comité avant qu’il ne publie son rapport au cours des prochaines semaines. Bien que l’attention soit dirigée vers les sports amateurs, le comité pourrait recommander des protocoles liés aux commotions cérébrales dans les sports professionnels.

« J’espère que ça ne sera pas le cas », a déclaré Bettman après la rencontre, au sujet de cette possibilité.

La LNH a été la cible de critiques pour sa gestion des blessures à la tête — malgré une longue liste de règlements, d’études et de comités joueurs-dirigeants portant sur la sécurité dont Bettman a parlé — et l’ETC après la découverte de cette maladie chez Steve Montador et Derek Boogaard, deux anciens joueurs de la ligue.

Montador a perdu presque un an de sa carrière pour se rétablir d’une grave commotion cérébrale et est mort soudainement à l’âge de 35 ans en 2015. Boogaard a succombé une surdose de drogue à l’âge de 28 ans, en 2011, pendant qu’il se remettait d’une commotion.

Dans un récent texte publié sur le site internet « The Player’s Tribune », Nick Boynton, un ancien joueur de la LNH a déclaré que les batailles pendant sa carrière ont eu des répercussions sur sa santé mentale.

Au sujet des bagarres, Bettman a déclaré qu’il ne « manquait pas d’opinions à ce sujet » et ajouté que les bagarres décourageaient les joueurs à s’en prendre à ceux possédant de plus grandes habiletés sur la glace.