Il y a une image qui circule de temps à autre sur les réseaux sociaux, où deux Spider-Man identiques se pointent l’un l’autre. Il s’agit d’un extrait de la série télé du célèbre personnage de Marvel, celle des années 60, où il y avait parfois des scénarios un peu loufoques qui s’enchaînaient… tenez, un peu comme lors des présentes séries dans la LNH.

On vous parle d’un Spider-Man et de son double aux mauvaises intentions parce qu’hier soir à Boston, c’est un peu ce qu’on avait l’impression de voir : deux ennemis, face à face, au visage identique et à l’image identique.

Ce ne sera pas du «beau» hockey, avaient averti les experts, et ça risque de ressembler à ça, en effet. Les Bruins ont remporté ce premier match de la série par la marque de 3-2 à force de travail et d’intensité et d’acharnement, de la même manière que les Blue Jackets ont vaincu le Lightning de Tampa Bay au premier tour. De la dentelle? Non merci, ce ne sera pas nécessaire.

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Les Bruins avaient bien besoin de celle-là. Surtout contre des Blue Jackets certes rouillés, qui n’avaient pas joué depuis le 16 avril. D’ailleurs, pendant une bonne partie de la soirée, les Bruins ont essentiellement rendu aux visiteurs un peu la monnaie de leur pièce, en fermant le jeu, en «gardant ça simple», comme on dit dans le milieu. Il n’y avait pas beaucoup d’espace sur cette glace-là, sauf à la fin, quand le jeu s’est animé un peu plus et que les coups d’épaule se sont succédé à une vitesse folle.

Grâce à Coyle et à Johansson

On a souvent parlé de l’audace des Blue Jackets et de leur directeur général, Jarmo Kekalainen, qui a mis tous ses jetons au centre de la table avant la date limite des échanges, et avec tout ça, on a peut-être un peu oublié que les Bruins avaient osé, eux aussi.

Ainsi, l’attaquant Charlie Coyle, auteur de deux buts hier soir, dont celui de la victoire en prolongation, a été acquis du Wild du Minnesota en retour de Ryan Donato et d’un choix qui deviendra un choix de quatrième tour au prochain repêchage. Marcus Johansson, auteur de la passe poétique pour Coyle en prolongation – il a aussi obtenu une aide sur le but égalisateur de Coyle en fin de troisième –, a également été déniché à la date limite, cette fois dans le cadre d’une transaction avec les Devils du New Jersey, en retour de deux choix au repêchage.

Alors voilà, mesdames et messieurs. Non seulement on a deux clubs qui se ressemblent dans cette série de deuxième tour, mais en plus, on a deux clubs qui ont osé en même temps, qui n’ont pas hésité à donner un peu du futur pour mieux renforcer le présent. En espérant gagner tout de suite parce que le hockey, vous savez, c’est parfois bien imprévisible. Une ou deux blessures, un ou deux joueurs importants qui piquent du nez lors de la même saison, et les plans les plus optimistes peuvent foutre le camp bien assez vite. Ça s’est déjà vu.

Les Blue Jackets ont assurément ce sentiment d’urgence, mais les Bruins aussi, eux dont les leaders principaux, à commencer par Zdeno Chara, approchent l’âge des plans de retraite.

John Tortorella, l’entraîneur des Jackets, a mené son club à la surprise en prenant le Lightning par surprise, et aussi en ayant à l’usure les jeunes vedettes de Tampa Bay, qui ont trop souvent perdu la tête au lieu de jouer au hockey.

Ça n’arrivera pas dans cette série. Ces vieux Bruins ont vu neiger. Personne ne va les avoir à l’usure, et surtout, personne ne va être en mesure de leur faire perdre la tête, de les intimider.

John Tortorella devra maintenant penser à autre chose. Et vite.