Le rythme de jeu et l’excitation des prolongations à 3 contre 3 ne font pas que le plaisir des amateurs de hockey — les joueurs de la LNH adorent aussi la formule.

Un sondage de La Presse canadienne/Associated Press auprès des représentants de l’Association des joueurs de la LNH (AJLNH) des 31 équipes révèle que 97% des répondants apprécient le format actuel de la prolongation.

L’enquête démontre toutefois que d’autres règlements ont moins la faveur des athlètes, comme la pénalité pour avoir retardé le match ou la confusion engendrée par l’obstruction sur les gardiens.

Et si la prolongation à 3 contre 3 est populaire, le défenseur Kevin Connauton des Coyotes de l’Arizona a indiqué que le pire règlement du hockey consiste à déterminer l’issue d’un match aux tirs de barrage lorsque la prolongation n’a pas fait un vainqueur.

«Je n’aime pas trop la fusillade, a-t-il confirmé. Je pense qu’en jouant simplement à trois contre trois, quelqu’un finira par marquer.»

Le sondage a révélé que 30 joueurs aiment le format 3 contre 3, tandis qu’un seul a prétendu qu’il était en défaveur.

Disputer une période de cinq minutes à trois contre trois offre un moyen équitable de mettre fin au match tout en permettant aux amateurs de voir le talent pur s’exprimer, a déclaré le centre John Tavares des Maple Leafs de Toronto.

«(C’est) excitant et vous voyez les meilleurs joueurs au monde dans cette période de temps et l’espace disponible, a-t-il expliqué. Cela démontre que c’est un bon moyen de mettre fin aux matchs. Il n’y a pas de science parfaite dans ce domaine. Nous voulons un gagnant, mais nous ne pouvons pas jouer indéfiniment. C’est un excellent moyen de mettre en valeur le talent, les habiletés.»

Mais le rythme de jeu peut être difficile à suivre pour les gars sur la patinoire, a observé le gardien Cory Schneider des Devils du New Jersey.

«Je déteste ça en tant que gardien, mais j’aime ça en tant qu’amateur de hockey, a-t-il reconnu. Je pense que c’est mieux que les tirs de barrage, c’est certain. Et je sais que ce n’est pas parfait, mais cela rend un verdict, suscite l’enthousiasme des amateurs, permet d’apprécier des habiletés incroyables et, de la façon dont la ligue évolue maintenant, c’est une excellente vitrine pour ce que les gars peuvent faire.»

La LNH a modifié sa formule de la prolongation à 4 contre 4 lors de saison régulière 2015-16 dans le but de créer plus d’espace sur la patinoire, d’offrir plus de buts et de réduire le nombre de fusillades. En séries éliminatoires, la prolongation se déroule en période de 20 minutes à 5 contre 5 jusqu’à ce qu’un but soit marqué. Il n’y a pas de tirs de barrage.

Radko Gudas appréciait davantage la précédente formule à 4 contre 4, soulignant que la formule actuelle ressemblait trop à du «hockey estival».

«Vous travaillez fort pendant 60 minutes à 5 contre 5 puis, tout d’un coup, c’est le 3 contre 3, c’est pratiquement toujours le plus rapide qui l’emporte, a mentionné le défenseur des Flyers de Philadelphie. Je pense que 4 contre 4 serait plus conforme au hockey que le 3 contre 3.»

Dylan DeMelo des Sénateurs d’Ottawa adore le 3 contre 3, mais il a ajouté qu’il aimerait y apporter quelques modifications. Le défenseur souhaite un règlement qui empêcherait les joueurs de prendre la rondelle au-delà du centre de la patinoire, puis de revenir pour se regrouper.

Ce changement rendrait la prolongation encore plus divertissante, a soutenu DeMelo.

Il y a un certain nombre d’autres règlements que les joueurs aimeraient modifier, notamment le 63.2 qui stipule que tirer la rondelle par-dessus la baie vitrée entraîne une pénalité automatique pour avoir retardé la rencontre.

«Je ne pense pas que cela devrait entraîner une pénalité. Je pense que ça devrait être comme pour un dégagement. On arrête le jeu, on procède à la mise en jeu dans votre zone, aucun changement de joueurs, a avancé le défenseur Ian Cole de l’Avalanche du Colorado, l’un des cinq joueurs (16%) qui prétend que c’est le pire règlement du hockey.

«Une pénalité pour un jeu qui a de grandes possibilités de se produire au cours d’un match ou en désavantage numérique, ça semble un peu extrême.»

Pour les autres joueurs, l’interprétation confuse autour du règlement de l’obstruction sur le gardien est particulièrement irritante.

Trois joueurs (10%) ont déclaré qu’une incohérence ou une «zone grise» autour de ce règlement constitue l’élément qu’ils aiment le moins du livre des règlements de la LNH.

«Qu’est-ce qu’une obstruction du gardien et qu’est-ce qui ne l’est pas? a questionné le défenseur Darnell Nurse des Oilers d’Edmonton. Il faudrait peut-être avoir une ligne de conduite plus claire, mais lorsque vous abordez un aspect du jeu, les choses se passent si vite que chaque fois qu’on doit faire appel au jugement, ce n’est pas évident.»

Selon la ligue, il n’y a que deux situations où l’obstruction sur le gardien peut infirmer la décision où un but a été accordé : si un attaquant a empêché le gardien de se déplacer librement dans son demi-cercle ou de défendre son filet, ou si un attaquant entre en contact délibérément avec le gardien.

Mais certains joueurs prétendent que ce qui est considéré comme une obstruction un certain soir ne l’est pas le lendemain.

Vendredi, le gardien Cam Talbot des Flyers a fait connaître sur Twitter son mécontentement au sujet de l’application de ce règlement à la suite de la victoire 2-1 des Leafs contre les Bruins de Boston.

«Encore une fois, la révision de l’obstruction sur le gardien dans la LNH est imparfaite, a écrit Talbot. Quelqu’un qui a joué dans le demi-cercle devrait être consulté. Des matchs sont perdus en séries éliminatoires et ce n’est pas correct. #Incohérent»

Trois joueurs (10%) ont souligné que la révision des hors-jeu est ce qui les contrarie le plus. Neuf joueurs de la LNH ont cité un autre règlement, notamment faire trébucher en parallèle à plongeon/exagération et l’interdiction d’un temps d’arrêt à la suite d’un dégagement.

Onze autres n’ont pas voulu se prononcer à la question du pire règlement au hockey.

Anders Lee des Islanders de New York a simplement répondu qu’il ne savait tout simplement pas.

«Les règlements sont les règlements. Je ne fais que les suivre», a confié l’ailier gauche.