Après une saison un peu tranquille selon ses propres critères, Max Pacioretty est en voie de retrouver ses repères. Analyse en trois temps et petit retour en arrière sur un joueur parfois difficile à saisir.

1. Le renouveau

On a souvent dit que Max Pacioretty fonctionne par secousses, et ces jours-ci, l’attaquant de 30 ans s’affiche dans une très bonne secousse. Il a récolté quatre buts et six mentions d’aide en quatre matchs depuis le début de la série de premier tour face aux Sharks de San Jose. Ce réveil arrive à point nommé pour celui qui avait dû se contenter d’un seul point à ses cinq derniers matchs de saison, mais ce réveil vient aussi très bien résumer une carrière souvent composée de hauts et de bas. Ainsi, après avoir récolté deux points lors des 14 premiers matchs de la saison, Pacioretty a ensuite obtenu 13 points lors des 10 matchs suivants avec sa nouvelle équipe. Les présentes séries représentent sans doute un soulagement pour ce joueur qui avait été limité à seulement une aide lors de son dernier tour de piste en éliminatoires, en six matchs avec le Canadien de 2016-2017.

2. Une mauvaise réputation injustifiée?

À Montréal, on a souvent parlé d’un Pacioretty qui disparaissait lorsque la « vraie » saison s’amorçait, en avril, et les séries de 2016-2017 n’ont rien fait pour effacer cette mauvaise réputation. 

Mais il importe ici de rappeler que Pacioretty n’avait pas été le seul membre du Canadien à tomber en panne lors de la série de premier tour contre les Rangers de New York, il y a deux ans. De fait, les joueurs du Canadien n’avaient pu faire mieux que 11 buts en six rencontres, avec notamment une défaite par blanchissage et deux autres défaites avec un seul but au compteur. Lors des séries du printemps 2014, Pacioretty avait récolté 11 points en 17 rencontres, sa meilleure performance en éliminatoires. Il avait marqué deux buts lors de la finale d’Association de l’Est face aux Rangers, que le club de New York allait finir par remporter en six rencontres.

Il importe aussi de rappeler que c’est Pacioretty qui a marqué le but le plus significatif de l’histoire récente du club en séries, le 14 mai 2014 lors d’un septième match d’une série de deuxième tour à Boston, avec le but victorieux qui allait mener à l’élimination des Bruins en sept matchs… et mener à la présence du Canadien en finale d’association.

3. Les bons compagnons

Il y a des joueurs un peu moins à l’aise sous le feu intense des projecteurs, et Pacioretty, en plus avec un C cousu à son chandail, avait parfois du mal à composer avec cette pression à Montréal, lui qui pouvait à l’occasion paraître mal à l’aise autant sur la glace que devant les caméras, surtout quand venait le temps d’expliquer ses moins bons moments. Et puis, qui peut oublier cette malaisante poignée de main avec le directeur général Marc Bergevin lors de son tournoi de golf, à peine quelques semaines avant la transaction que l’on sait entre le Canadien et les Golden Knights ? 

À Vegas, les Golden Knights ne lui demandent pas d’assumer un rôle de leader qui le mettait jadis mal à l’aise, et aussi, ils ne lui demandent pas non plus d’être le leader offensif qu’il devait être à Montréal. Il y a de plus cet autre léger détail: il y a très longtemps que Pacioretty n’a pu miser sur des compagnons de trio de talent comme Mark Stone (73 points cette saison) et Paul Stastny (42 points en 50 matchs), ses partenaires du moment à Vegas. S’il continue comme ça au cours du présent printemps, cette transaction fera un peu moins bien paraître le Canadien… pour le moment, du moins.