Tout le monde le disait depuis quelques jours : le Canadien avait besoin d'aide pour participer aux séries. Cette aide n'est finalement pas venue, puisque les Blue Jackets de Columbus ont battu les Rangers vendredi à New York, éliminant ainsi le Tricolore.

N'allez pas dire ça à Brendan Gallagher. Le petit ailier droit s'est forgé une réputation en n'acceptant pas les demi-mesures. Et c'est avec cette même attitude qu'il a analysé la fin de saison du CH, quand il lui a été suggéré que l'équipe ne contrôlait plus sa destinée.

« On avait le contrôle. Il y a un mois, on contrôlait notre situation, a martelé le numéro 11, après l'entraînement de ce matin. C'est probablement ce qui est frustrant.

« Tu repenses à des moments où t'aurais aimé amasser des points, mais toutes les équipes peuvent dire ça. En général, on s'est battus jusqu'au bout. »

C'est bien vrai, les Montréalais contrôlaient leur sort il y a quelques semaines. Prenez le 7 février, après une convaincante victoire de 5-2 sur les Jets de Winnipeg. Le Canadien jouissait alors d'un coussin de huit points sur les Hurricanes, première équipe exclue. Si on prend le classement de ce jour-là, le Tricolore est la seule équipe qui était alors qualifiée et qui ne participera pas aux séries.

Mais une baisse de régime qui a essentiellement duré du 9 février au 16 mars a coulé cette équipe, la contraignant à sortir les poupées vaudous des Blue Jackets vendredi.

La grande majorité des joueurs sondés ont dit avoir regardé la rencontre, au moins en partie. Jordan Weal l'a fait avec sa soeur, son beau-frère et un ami. « C'est drôle, ils étaient aussi intenses que moi. C'est vraiment dur, parce que tu n'as aucun contrôle. Tu es beaucoup plus nerveux quand tu regardes, tandis que quand tu joues, tu peux contrôler ce qui se passe. »

Claude Julien, lui, a suivi le pointage, mais n'a pas regardé le match. « Je n'ai pas besoin de me stresser pour rien. Je suivais le pointage. Je me croisais les doigts, mais on n'a pas reçu d'aide. »

Difficile, dans les circonstances, de ne pas repenser à des moments ici et là, des avances perdues en fin de match, un mauvais but par ci, une décision douteuse par là.

« Tu peux y repenser, mais tu vas devenir fou, car tu peux penser à 1000 choses que tu aurais pu faire différemment, a admis Weal.

« Quand tu ne fais pas partie des séries, tu vas toujours chercher ces choses-là. On aurait dû gagner ce match-là. Même les équipes en séries, si elles les avaient ratées, feraient la même chose. C'est une réaction normale. Il en échappe à toutes les équipes à un moment donné. »

Et Max Domi, lui ? Toujours aussi volubile... « C'est du hockey. On va en reparler dans deux jours. »

La motivation

Avec une victoire samedi soir, le Canadien conclurait la saison avec 96 points, ce qui égalerait la marque des Panthers de l'an dernier et des Bruins de 2014-2015 pour le plus haut total de points d'une équipe exclue des séries.

« Ça va peut-être nous donner une petite motivation supplémentaire pour ce soir », a admis Weal.

Il est intéressant de noter que Julien se fait jouer le tour pour une deuxième fois, lui qui était à la tête des Bruins il y a quatre ans. On sent l'entraîneur-chef agacé par la situation.

« Tu regardes où tu es situé dans le classement général, on est 14e. Il y a trois équipes derrière nous qui n'ont pas une aussi bonne saison, mais qui font partie des séries. C'est difficile à avaler. C'est la façon que c'est structuré et tu dois l'accepter. »

Agacé, mais pas de là à remettre en question le système en place.

« Je ne suis pas ici pour critiquer. Les décisions sont prises avec un groupe de personnes. Quand tu es du mauvais côté d'une décision, c'est facile de critiquer. Quand tu es du bon côté, tu l'acceptes. »