Harry Howell, un défenseur qui a joué 17 de ses 21 saisons dans la Ligue nationale de hockey avec les Rangers de New York, est décédé. Il était âgé de 86 ans.

Le décès de Howell, annoncé sur le site internet de la LNH, survient seulement quelques semaines à peine après celui de son épouse Marilyn, avec laquelle il a été marié pendant 64 ans, et quelques jours après celui de l'attaquant Ted Lindsay, une autre figure légendaire de la LNH.

«Un autre...», n'a pu s'empêcher de laisser tomber l'ancien attaquant du Canadien Yvan Cournoyer, lorsque La Presse canadienne l'a informé du décès de Howell.

Cournoyer qui, la veille, avait assisté aux funérailles de Lindsay à Detroit, a joué ses premiers matchs dans la LNH en 1963-64 au moment où Howell était déjà reconnu comme l'un des meilleurs à sa position.

«Il était un gentleman, sur la patinoire et à l'extérieur. Il était un défenseur très respecté, et un joueur majeur avec les Rangers, l'un des principaux avec Rod Gilbert et Jean Ratelle», a noté l'ancien marchand de vitesse du Tricolore.

«Il était un joueur idéal pour un entraîneur, parce qu'il était régulier. Il n'avait pas de hauts et de bas. Pour un entraîneur, tu ne peux pas avoir mieux. Il était le genre de joueur qu'une équipe aime avoir.»

Né à Hamilton, en Ontario, le 28 décembre 1932, Howell s'est joint aux Rangers en 1952-53, après deux saisons avec Guelph au niveau junior, et est immédiatement devenu l'un des meilleurs défenseurs à caractère défensif dans la LNH. L'athlète de six pieds un pouce et 195 livres allait éventuellement disputer 1160 matchs dans l'uniforme des Rangers, plus que tout autre joueur dans l'histoire de l'équipe.

Il a connu sa meilleure production offensive en 1966-67, récoltant 12 buts et 40 points en 70 matchs, permettant aux Rangers de participer aux séries éliminatoires pour la première fois après une disette de quatre saisons. Les Rangers s'étaient cependant inclinés en quatre parties d'affilée face au Canadien en demi-finale.

Au passage, Howell a été nommé au sein de la première équipe d'étoiles et a remporté le trophée Norris pour la seule fois de sa carrière. Ce faisant, il allait devenir le dernier défenseur de l'époque des six équipes à se voir octroyer cet honneur, et aussi le dernier avant que Bobby Orr ne s'approprie ce trophée lors des huit saisons suivantes.

«Avant Orr, il y avait eu Doug Harvey qui gagnait toujours le Norris (dans les années 50). Ça n'a pas laissé beaucoup de place aux autres», a fait remarquer Serge Savard, l'ancien grand défenseur du Canadien.

Cette même saison, il avait terminé au cinquième rang dans le scrutin pour le trophée Hart, tout juste derrière Henri Richard, du Canadien. Le trophée avait été remis à l'attaquant Stan Mikita, des Black Hawks de Chicago.

Howell a fait partie d'une génération de défenseurs qui n'étaient pas portés vers l'attaque. Il a fallu l'arrivée d'Orr, quelques années après Harvey, pour révolutionner la position.

«C'était réellement un joueur défensif, mais c'était un bon joueur défensif», a témoigné Savard, dont l'arrivée dans la LNH, en 1966-67, a coïncidé avec la meilleure saison de Howell dans la LNH.

«Il sortait bien la rondelle, et offensivement, il était quand même bon. Mais ce n'était pas l'ère des défenseurs qui traversaient la ligne bleue. Quand je suis arrivé (dans la ligue), c'était pas mal défendu de traverser la ligne bleue adverse», de renchérir l'ancien membre du Big Three avec le Canadien dans les années 70.

Le 10 juin 1969, les Rangers échangent Howell aux Golden Seals d'Oakland en retour d'une somme d'argent. Le 5 février 1971, les Golden Seals le cèdent aux Kings de Los Angeles contre un choix de huitième ronde. Entre 1973 et 1976, il a joué avec trois équipes différentes dans l'Association mondiale de hockey avant d'accrocher ses patins à l'âge de 43 ans.

Il a été intronisé au Temple de la renommée du hockey en 1979, la même année que Orr et Richard. Les Rangers ont retiré son chandail numéro 3 le 22 février 2009.

Dans un communiqué, le commissaire Gary Bettman a rendu hommage à Howell.

«On se souviendra de lui non seulement pour sa régularité et son leadership, mais aussi pour la classe qu'il a toujours affichée. À titre de meneur chez les Rangers de New York pour le nombre de matchs en carrière, il a été un exemple de fiabilité, ratant seulement 17 matchs lors de ses 16 premières saisons dans la LNH. Il était un homme humble et gentil, et lui et son épouse Marilyn ont été des piliers des communautés dans lesquelles ils ont vécu», a déclaré Bettman.