La Ligue nord-américaine de hockey renforcera la sécurité dans ses arénas à partir de ce week-end. Le commissaire du circuit, Jean-François Laplante, en a fait l'annonce ce matin, en réaction aux gestes racistes subis par le joueur Jonathan Diaby et sa famille, samedi dernier, à Saint-Jérôme.

La soirée a rapidement viré au cauchemar. Des hooligans installés derrière le banc des Marquis s'en sont pris à Jonathan Diaby, qui est noir.

À compter de demain, ces nouvelles règles seront implantées dans tous les arénas :

-Sécurité renforcée 

-Expulsion immédiate des contrevenants

-Directive aux officiels d'interrompre un match jusqu'à l'expulsion de toute personne qui enfreint les règles concernant la discrimination

-Diffusion d'un message rappelant la tolérance zéro avant chaque partie.

« Nous condamnons tout comportement ou propos raciste, sexiste ou homophobe à l'égard d'un joueur, d'un entraineur ou d'un officiel et nous ne les tolérerons pas », a indiqué le commissaire Jean-François Laplante.

Pour la ministre déléguée à l'Éducation, Isabelle Charest, les mesures annoncées par la LNAH représente « un bon premier pas, définitivement ».

« Mais ça n'empêche pas que je veux quand même les rencontrer. Et l'objectif de cette rencontre, ce n'est pas de leur taper sur les doigts », a-t-elle affirmé à La Presse. Elle veut que la ligue, mais aussi les autres circuits seniors, luttent contre la violence et l'intimidation dans les gradins, mais aussi sur la glace. Les bagarres sont une préoccupation pour elle.

Pas de sanction

Le communiqué ne fait toutefois pas mention de sanction envers le club des Pétroliers du Nord, chargé de la sécurité du match de samedi à Saint-Jérôme.

Dans un entretien avec La Presse, lundi, le commissaire Jean-François Laplante avait reconnu qu'il y avait eu des problèmes de sécurité pendant le match. Il avait toutefois déjà indiqué son opposition à une sanction contre les Pétroliers du Nord. En Europe, les clubs incapables de maîtriser leurs partisans racistes sont punis. Ils doivent jouer un match à domicile à huis clos.  

« On n'a pas les ressources pour faire ça. Saint-Jérôme, c'est un nouveau club. Les propriétaires ont accepté de perdre plusieurs dizaines de milliers de dollars en commençant l'année sans commanditaire. L'organisation a un rôle au niveau de la sécurité, mais au niveau des propos racistes, non. On ne peut pas cibler une population », avait déclaré M. Laplante.

Le lendemain, dans une entrevue à Radio-Canada, un coactionnaire de l'équipe, Robert Chevrier, avait refusé de blâmer les agents de sécurité pour les débordements. « On sait qu'il n'y a pas eu de coups qui ont été échangés. Donc, ça veut dire que le travail, pour moi, de la sécurité, c'était de séparer les gens. [...] Pour moi, le travail a été fait. »