Claude Julien insiste pour dire que ce n'est qu'une coïncidence. Mais les membres de son nouveau quatrième trio rappellent un peu ceux sur qui il a compté quand il a guidé les Bruins de Boston vers les grands honneurs en 2011.

À l'époque, Julien avait rassemblé Gregory Campbell, Daniel Paille et Shawn Thornton au sein d'une unité qui s'était avérée fiable pendant la marche de l'équipe vers la Coupe Stanley. Mardi, Nicolas Deslauriers et les nouveaux-venus Dale Weise et Nate Thompson composaient le quatrième trio du Canadien.

Paille était reconnu pour son coup de patin, comme Weise. Campbell était un centre fiable plutôt efficace dans le cercle des mises en jeu, comme Thompson. Thornton ajoutait un élément robustesse à l'unité, comme Deslauriers.

«De nos jours, votre quatrième trio doit amener quelque chose à l'équipe et je pense que ma quatrième unité en 2011 serait encore bonne en 2019, a noté Julien quand il a été invité à comparer les deux trios. C'était un trio qui excellait en échec-avant et qui provoquait parfois des occasions de marquer. Je pouvais l'envoyer parfois contre les meilleurs éléments adverses et nous parvenions à embouteiller l'adversaire dans son territoire. Ça me permettait de revenir avec mes meilleurs trios contre des éléments moins dominants de l'adversaire.

«J'espère obtenir un résultat semblable, mais les choix n'ont pas été faits en fonction de ça.»

Julien a indiqué que l'équipe était à la recherche d'un joueur de centre d'expérience qui pouvait remporter des mises en jeu et écouler des punitions. Thompson présente ce profil, lui qui a disputé 672 matchs dans la LNH et qui affiche une efficacité de 53,1% dans le cercle des mises en jeu cette saison.

Pour ce qui est de Weise, Julien espère le voir redevenir le joueur qu'il a été lors de son premier séjour avec le Canadien, quand il s'est révélé plus qu'un simple joueur de soutien en fournissant 27 buts et 32 aides en 152 matchs.

Et il y a finalement Deslauriers, qui «provoque des choses quand il patine et effectue un bon échec-avant», a indiqué Julien.

Si l'on inclut aussi le défenseur Christian Folin, acquis des Flyers de Philadelphie en compagnie de Weise samedi, le Tricolore a également augmenté la taille moyenne de l'équipe puisque ses trois nouveaux éléments font au-delà de six pieds.

Encore-là, Julien a insisté pour parler des bienfaits du hasard.

«C'est analyser un peu trop les choses. Ce n'était pas la première priorité, a-t-il dit à ce sujet. Nous voulions des joueurs d'expérience. Ç'a bien adonné parce que ce sont des gros gabarits. Si nous n'avions pas eu l'occasion d'obtenir ces joueurs-là, mais plutôt un joueur plus petit avec de l'expérience, nous n'aurions pas eu peur de faire ce choix-là.»

Des retrouvailles avec Thompson

Les parcours de Julien et Thompson se sont brièvement croisés chez les Bruins, le temps de deux camps. Âgé de 23 ans à l'époque, Thompson évoluait pour les Bruins de Providence dans la Ligue américaine en 2007-08, lors de la première campagne de Julien derrière le banc des Bruins de Boston. Ces derniers ont ensuite perdu ses services au ballottage en octobre 2008, quand les Islanders de New York l'ont réclamé.

«Je l'aimais comme joueur, mais il était jeune et nous avions congestion au sein de notre formation, a raconté Julien. Nous n'avions pas le choix de le soumettre au ballottage. Je savais qu'il allait être réclamé et qu'il ne retournerait pas dans les mineures.

«J'étais déçu de le perdre, mais ç'a été bon pour sa carrière. Nous avons maintenant la chance d'être réunis sous d'autres cieux et nous avons tous les deux beaucoup plus d'expérience.»

Thompson a levé une clause partielle de non-échange pour accepter de rejoindre les rangs du Canadien, «l'occasion d'une vie», a-t-il dit.

«L'équipe connaît une bonne saison et j'aime la manière dont elle joue, a dit Thompson, maintenant âgé de 34 ans. J'ai aussi côtoyé Claude à mes débuts à Boston. C'était une belle occasion pour moi.

«Je veux rester le même, jouer du hockey fiable. Tant mieux si j'ai en plus la chance d'aider des jeunes.»

L'arrivée de Thompson devrait alléger la tâche de Phillip Danault dans le cercle des mises en jeu. Danault s'est présenté 1113 fois dans le cercle des mises en jeu depuis le début de la campagne, soit 348 fois de plus que le suivant à ce chapitre chez le Canadien.