Officiellement, les Ducks d'Anaheim ne devaient pas s'entraîner ce matin.

Puis, subitement, l'entraîneur Randy Carlyle a convoqué ses joueurs pour un entraînement facultatif. Il jure toutefois que ça n'a rien à voir avec la raclée d'hier, une défaite de 6-1 face aux Maple Leafs de Toronto. On peut en douter, connaissant l'individu.

« Nous avons toujours cette option, a expliqué Carlyle. Si le match avait été à 19h, nous n'aurions probablement pas eu d'entraînement. À 19h30, c'était un meilleur choix. Les gars jouent au basket-ball en ce moment, certains sont sur la glace. Nous sommes arrivés à l'hôtel à 1h30, ce n'est pas si mal. »

Neuf joueurs ont patiné, dont certains vétérans comme Patrick Eaves, Rickard Rakell ou Jakob Silfverberg. À la fin de la séance sur glace, les joueurs ont tenu une réunion d'équipe.

C'est vrai que l'heure est grave chez les Ducks. Le 17 décembre dernier, ils étaient au 5e rang dans l'Ouest, au 2e rang dans la division Pacifique. Depuis, ils ont compilé une fiche désastreuse de 2-12-4... Dans 10 de ces 18 matchs, ils ont marqué un but ou moins...

Corey Perry est de retour depuis seulement deux matchs d'une opération à un genou. Il a assisté impuissant à cette spectaculaire dégringolade. Un seul de ses coéquipiers compte plus de 10 buts cette saison, Silfverberg à 12. Ryan Getzlaf, le visage de la franchise, est à seulement 33 points, dont 10 buts, en 47 matchs. Adam Henrique et Rakell sont coincés à 9 buts.

« J'aimerais avoir la réponse pour régler le problème, a dit Perry. [...] On a eu nos réunions, on en a parlé, maintenant on doit exécuter et être sur la même longueur d'onde. On doit réussir à rester ensemble, sans montrer les autres du doigt, et s'entraider. »

Les Ducks sont en ce moment pris dans une séquence de quatre matchs sans victoire, au cours desquels ils ont été déclassés 23-5 au tableau. Ils ont notamment été corrigés 9-3 par les Jets de Winnipeg à leur retour de pause, samedi dernier.

« Après une pause de neuf jours, nous avions assurément un pas de retard sur les Jets, a dit l'entraîneur. Pour le dernier match contre les Leafs, nous étions meilleurs, mais ce n'était même pas proche du niveau où nous devons nous situer. Nous devons jouer un style de hockey où nous limitons les revirements et les punitions. »

Brasser la cage ?

Sauf que, incroyablement, les Ducks sont quand même à trois points d'une place en séries. Malgré le marasme qui leur confère un différentiel de buts catastrophique de-44, le pire de la ligue.

« Si nous pouvons partir sur une série de victoires, nous reviendrons au plus fort de la lutte. C'est le message à notre équipe. Même si nous ne jouons pas bien dernièrement, il y a toujours de la lumière au bout du tunnel. »

Reste que le temps presse. Est-il donc le temps d'un brassage des cartes ? Randy Carlyle a fait les manchettes il y a quelques semaines en qualifiant de « stupide » une question au sujet de son avenir à la barre de l'équipe. Dans tous les cas, son patron Bon Murray a réitéré il y a deux semaines qu'il ne considérait pas de changement de personnel. Mais l'équipe ne va pas mieux depuis.

Plus que l'entraîneur, on peut se demander si le modèle sur lequel les Ducks sont bâtis a fait son temps. À 205 lb en moyenne, ils sont l'une des équipes les plus lourdes de la ligue. Sept joueurs dépassent les 210 lb. Perry décrit d'ailleurs le Canadien, nouvelle mouture, en ces termes élogieux : « Ils sont bons, talentueux, rapides, jeunes. C'est la nouvelle LNH. Ils ont une bonne saison et on devra patiner et jouer de la bonne manière. »

À savoir maintenant s'il considère que les Ducks sont désormais tout l'inverse de la « nouvelle LNH », il refuse évidemment de s'avancer. « Je ne pense pas. On a des jeunes joueurs rapides et talentueux. Notre équipe peut compétitionner avec n'importe qui. »

« Cette équipe a ce qu'il faut pour participer aux séries, a poursuivi Perry. On a déjà vécu ça. On doit s'assurer que tout le monde soit sur la même longueur d'onde pour accomplir ce qui nous a donné du succès. Si on le fait, nous allons reprendre confiance et ça va se répercuter sur toute l'équipe. »