(Montréal) Le Canadien a fait du surplace au cours de la dernière année.

Malgré une nette amélioration par rapport à 2018, la formation montréalaise a raté de peu une participation aux séries éliminatoires au printemps 2019. Et à l’approche de la mi-parcours de la campagne en cours, l’équipe assemblée par Marc Bergevin se retrouve essentiellement dans la même position — une équipe compétitive avec des failles qui devrait lutter jusqu’à la fin dans l’espoir de se faufiler dans le tournoi de fin de saison.

Une fin en queue de poisson

Le Canadien est resté dans la course aux séries jusqu’à la toute fin le printemps dernier, ne disputant qu’un seul match sans importance.

Deux des attaquants les plus talentueux de l’équipe ont connu des fins de saisons difficiles, minant les chances de l’équipe de participer aux séries. Jonathan Drouin a d’abord été limité à sept points à ses 26 dernières rencontres, tandis que Jesperi Kotkaniemi a manqué de carburant et a totalisé sept points à ses 23 dernières sorties. Kotkaniemi a même été laissé de côté à trois reprises par l’entraîneur Claude Julien dans le dernier droit.

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Jonathan Drouin

Le Tricolore a aussi échoué lors de quelques duels importants en fin de saison. Il a subi des défaites contre deux de ses adversaires directs, le 24 mars face aux Hurricanes de la Caroline, puis le 28 mars face aux Blue Jackets de Columbus. Il a finalement été devancé au fil d’arrivée par deux points par les Blue Jackets.

Lors du bilan de fin de saison, Bergevin martèlera que « ce n’est que le début » pour son équipe. Souhaitant garder son noyau intact et maintenir une certaine profondeur, Bergevin offrira notamment des prolongations de contrat aux attaquants Nate Thompson et Jordan Weal, ainsi qu’aux défenseurs Christian Folin, Brett Kulak et Mike Reilly.

Un pétard mouillé

Peut-être incapable de séduire un joueur autonome sans compensation d’envergure comme le centre Matt Duchene, Bergevin a tenté un gros coup, le 1er juillet, en déposant une offre hostile de cinq saisons de plus de 42 millions US au centre Sebastian Aho, des Hurricanes.

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Sebastian Aho

Rapidement, on rapporte que la force de l’offre se trouve dans la structure du contrat, puisqu’environ la moitié du montant serait remis dans la première année, ce qui pourrait représenter un problème budgétaire pour la formation de la Caroline.

Les Hurricanes ne feront toutefois pas durer le suspense et annonceront dès le lendemain leur intention d’égaler l’offre et de garder les services du Finlandais alors âgé de 21 ans. En conférence téléphonique, le propriétaire des Hurricanes, Tom Dundon, affirmera que la manœuvre du Canadien aura été « une véritable perte de temps » et laissera entendre que Bergevin s’est peut-être laissé manipulé par l’agent d’Aho pour qu’il obtienne rapidement le contrat souhaité.

Les acquisitions de Bergevin seront finalement assez mineures pendant la saison morte. Il embauchera le gardien réserviste Keith Kinkaid, le défenseur Ben Chiarot et l’attaquant Nick Cousins.

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Même équipe, même résultat

« La folie, c’est se comporter de la même manière et s’attendre à un résultat différent », a déjà dit le scientifique Albert Einstein et cette citation décrit bien la situation du Canadien.

L’équipe a commencé la saison 2019-20 avec à peu près le même groupe que la campagne précédente et elle présentera des résultats similaires.

En date du 18 novembre, le Canadien présentait une fiche de 11-6-3 en 2018 et allait ensuite subir cinq défaites consécutives. À la même date en 2019, la troupe de Julien affichait un dossier de 11-5-4 après avoir subi le premier de huit revers d’affilée.

La comparaison est encore valable au congé de Noël. En 37 matchs avant la pause des Fêtes l’hiver dernier, le Tricolore avait compilé un dossier de 19-13-5. Cette fois, il présente un dossier de 18-13-6.

Le pari de Bergevin reposait sur la confirmation des performances de la saison précédente et la progression des jeunes joueurs de l’équipe. Une dizaine de joueurs avaient établi des sommets personnels en 2017-18 et l’émergence possible de Kotkaniemi, Ryan Poehling et Nick Suzuki devaient aider le Canadien à franchir une étape de plus dans sa croissance.

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Nick Suzuki

Cependant, Max Domi ne semble pas en mesure de répéter les exploits de sa première campagne avec le Tricolore, lui dont les projections sont à 58 points après 37 matchs, après avoir connu une saison de 72 points l’hiver dernier. Drouin connaissait un excellent début de saison avant de subir une blessure au poignet gauche à la mi-novembre qui devrait le tenir à l’écart du jeu jusqu’à la mi-janvier.

Suzuki connaît un bon début de carrière avec 19 points en 37 rencontres. Cependant, Kotkaniemi a été ralenti par des blessures et semble avoir fait un pas en arrière avec seulement cinq points en 22 matchs, tandis que Poehling a vu son camp dérailler par une commotion cérébrale avant d’être cédé au Rocket de Laval.

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Jesperi Kotkaniemi est à l'écart du jeu depuis le 5 décembre.

De plus, l’aventure montréalaise de Kinkaid a été de courte durée. Pressenti pour alléger la charge de travail de Price, il a plutôt été soumis au ballottage le 2 décembre puis rétrogradé au sein du Rocket le lendemain après seulement six sorties, dont cinq départs, avec le Canadien.

S’il souhaite éviter l’odieux de rater les séries pour une troisième année consécutive pour la troisième fois seulement depuis les débuts de la LNH en 1917, le Tricolore devra faire preuve de plus de constance au cours des trois prochains mois. Il devra aussi éviter les longues séries de défaites, comme celle vécue en novembre, alors que la parité dans la LNH rend la marge de manœuvre très mince entre le succès et l’échec.