(Calgary) Quand on demande à Carey Price de nous expliquer ce qui va mieux pour lui ces jours-ci, et puis accessoirement, à partir de quand, au juste, ça s’est mis à mieux aller, il nous offre une réponse somme toute assez simple : « On joue mieux. »

Aussi, quand on lui demande de nous expliquer un peu pourquoi il joue mieux en décembre, le gardien du Canadien fait encore dans le très concis : « Je ne sais pas. Parce qu’il faut se remettre en marche en milieu de saison, j’imagine. »

Alors voilà. Ces révélations ont été obtenues mercredi après-midi, à la suite de l’entraînement du Canadien à Calgary. Le gardien vedette du Canadien, c’est bien connu, est un homme de peu de mots, et s’il a du mal à expliquer ses récents succès, c’est peut-être parce que ses chiffres peuvent le faire à sa place.

Ainsi, depuis le début du mois de décembre, c’est une fiche de 4-2 que Carey Price s’est offert, pour aller avec une moyenne de 1,67 et un taux d’efficacité de ,944 lors de cette période. C’est tout un contraste avec son mois de novembre assez ordinaire merci, où il avait cumulé une moyenne de 3,77 et un taux de ,883 en 11 rencontres.

« J’imagine que les choses ont changé un peu avec le match chez les Rangers (à New York le 6 décembre), a-t-il ajouté. Nous étions en train de traverser une mauvaise passe, il nous fallait changer des choses, et ce fut peut-être l’un des points tournants. »

PHOTO MARY ALTAFFER, AP

Carey Price célèbre avec ses coéquipiers après la victoire des siens à New York, le 6 décembre dernier

Mais changer quoi, au juste ? Il n’y a pourtant pas grand-chose qui a changé chez le Canadien, à part peut-être le très léger détail de la rétrogradation subite d’un gardien substitut, Keith Kinkaid, envoyé à Laval en agneau sacrifié.

Ce qui a changé, c’est peut-être seulement… Carey Price lui-même, qui a de toute évidence retrouvé ses repères.

Et aussi son sourire, à ce qu’il paraît.

« En tout cas, moi, je trouve qu’il est plus heureux dans le vestiaire, a fait remarquer le défenseur Ben Chiarot. Je sais que tout le monde le critiquait au mois de novembre, que tout le monde disait qu’il éprouvait des ennuis devant son filet, mais la vérité, c’est que nous n’étions pas très bons devant lui. On accordait des chances de très grande qualité aux adversaires, on accordait des deux contre un tout le temps. À la longue, ça peut compliquer la vie à n’importe quel gardien, pas seulement au meilleur gardien de la ligue. Mais je n’ai jamais cru un seul instant que Carey ne jouait pas bien. »

On peut fortement présumer que ce sera Price de nouveau devant le filet montréalais, jeudi soir à Calgary, et ça tombe bien, puisque les Flames ne marquent plus. En fait, les Flames n’ont marqué qu’un seul but lors de leurs deux derniers matchs.

Pendant ce temps, le Canadien en a profité pour revenir à l’essentiel.

« Nous avons resserré notre jeu en défense lors des derniers matchs, a ajouté Ben Chiarot. On sait que Carey va faire les deux ou trois gros arrêts importants qui vont nous garder dans le match chaque fois. Ensuite, on sait qu’il va être capable de faire les arrêts de routine. Nous avons resserré notre jeu en défense et je pense que ça lui apporte de la confiance. »

Avec tout ça, on ne sait trop quand aura lieu la prochaine soirée de congé pour le gardien au numéro 31, qui a déjà 27 matchs au compteur depuis le début de la saison. À ce rythme, il va encore dépasser le cap des 60 matchs, un scénario que la direction du Canadien souhaitait pourtant éviter.

Remarquez, ce n’est pas Claude Julien qui va s’en plaindre.

« On a toujours eu confiance en Carey, a ajouté l’entraîneur montréalais à Calgary. Il y a des gens qui se sont mis à douter de lui lors de notre série de défaites au mois de novembre, mais beaucoup de ces résultats n’avaient rien à voir avec son jeu. Nous n’étions tout simplement pas très bons devant lui. »