Une ère vient de prendre fin à San Jose. Peter DeBoer, le seul entraîneur à mener les Sharks en finale de la Coupe Stanley, il y a deux ans, a été congédié mercredi soir.

Après avoir gagné seulement quatre de leurs 15 premiers matchs, les Sharks semblaient s’être replacés en novembre. Mais ils viennent de perdre leurs cinq derniers matchs, dont les trois derniers par un score combiné de 15-3.

Longtemps dominantes, les équipes de la Pacifique sont devenus les cancres de la Ligue. Un seul club, les Coyotes de l’Arizona, contre toute attente, figure dans le top 10 du classement général. San Jose, Los Angeles et Anaheim sont parmi les huit pires formations de la LNH.

Et ainsi va la durée de vie de ses entraîneurs. Avec le congédiement de DeBoer, mercredi soir par les Sharks de San Jose, Gerard Gallant, des Golden Knights de Vegas, devient le doyen. Il n’a même pas complété sa troisième saison.

Un autre entraîneur de la Pacifique, Bill Peters à Calgary, a aussi été congédié cette saison pour des raisons d’ordre personnel, mais il en était à sa deuxième année seulement.

La déconfiture des Sharks cette saison constitue une surprise. Mais pour retenir Erik Karlsson et se conformer au plafond salarial, DeBoer et les Sharks ont subi des pertes.

Le capitaine Joe Pavelski, Joonas Donskoi et Gustav Nyqvist, trois attaquants, ont profité de leur autonomie pour changer de camp.

Un défenseur sous-estimé, Justin Braun, fidèle partenaire de Marc-Edouard Vlasic, a été échangé aux Flyers de Philadelphie pour des choix de deuxième et troisième rondes.

Malgré les circonstances atténuantes, le DG Doug Wilson a voulu agir pour sauver la saison. Les statistiques ne sont pas reluisantes.

Brent Burns et Erik Karlsson demeurent de formidables défenseurs offensifs, mais pas toujours responsables défensivement.

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Brent Burns et Erik Karlsson

Burns a déjà une fiche de -21. D’ailleurs les Sharks ont accordé 30 buts de plus qu’ils n’en ont marqués à cinq contre cinq. Marc-Edouard Vlasic est le seul défenseur régulier dont la fiche n’est pas négative.

Les Sharks se sont souvent tirés d’impasse l’an dernier grâce à une efficacité de 23,6% en supériorité numérique, pour le sixième rang dans la LNH.

Mais leur force est devenue une lacune. Ils ont marqué une seule fois à leurs 30 dernières tentatives et occupent le 23e rang de la Ligue à ce chapitre. Curieusement, ils sont premiers dans la LNH au chapitre des infériorités numériques avec un taux de succès de 88%.

Les départs de Pavelski, Donskoi et Nyqvist ont affecté la profondeur des Sharks. Un seul attaquant, Evander Kane, a marqué plus de dix buts. Aucun attaquant des troisième et quatrième trios n’a atteint la marque des 12 points. Joe Thornton est d’abord un passeur, mais il n’a toujours pas compté.

DeBoer n’est pas le seul à être passé dans le tordeur. Ses adjoints Steve Spott, Dave Barr et l’entraîneur des gardiens Johan Hedberg ont aussi été congédiés.

Bob Boughner prend la relève. Il avait rejoint les Sharks à titre d’assistant après deux saisons infructueuses à titre d’entraîneur-chef avec les Panthers de la Floride.

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Le nouvel entraîneur-chef des Sharks, Bob Boughner.

Doug Wilson a tout misé sur le court terme avec les Sharks. On le comprend de viser des résultats immédiats. Il a cédé son choix de première ronde en 2019 pour Evander Kane. Erik Karlsson lui a coûté un choix de première ronde en 2020, un choix de deuxième ronde en 2019, un choix de deuxième ronde en 2021 et son espoir Josh Norris, un jeune centre repêché en première ronde en 2017, au profil similaire à celui de Ryan Poehling. Norris a 20 points en 23 matchs à Belleville à sa première saison dans la Ligue américaine.

Les Sharks n’avaient donc pas de choix de première ronde en 2016, ils ont échangé le joueur repêché en première ronde en 2017, ils n’ont pas repêché en première ronde en 2019 et ils ne comptent déjà plus sur leurs choix de première ronde en 2020.

Le seul choix de première ronde depuis 2015 encore avec l’organisation, le défenseur Ryan Merkley, a beaucoup de talent, mais de sérieux problèmes de comportement dans les rangs juniors.

On comprend Wilson de sentir la pression. L’avenir, c’est maintenant à San Jose…

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