(Uniondale) Max Pacioretty a marqué beaucoup de buts dans sa carrière. Mais celui qu’il a inscrit la semaine dernière à Nashville a pour lui une importance particulière.

Après avoir bousillé une avance de 2-0, les Golden Knights de Vegas se dirigeaient tout droit vers une défaite, une 10e en 13 matchs au cours d’un mois de novembre catastrophique. Or, avec moins d’une seconde à écouler au cadran en troisième période, le numéro 67 a accepté une passe de Mark Stone et créé l’égalité grâce au tir balayé qui a fait sa renommée.

Les Knights ont finalement remporté le match en prolongation et n’ont plus perdu depuis, alignant quatre gains consécutifs.

Pacioretty estime que ce but a été ce dont son équipe avait besoin pour se relancer. « On craignait de ne jamais se sortir de cette situation », a-t-il avoué jeudi.

C’est l’étincelle dont tout le monde avait besoin pour retrouver sa confiance, pour se rappeler qu’on pouvait gagner des matchs serrés. Depuis, les gars sur les quatre trios jouent à un tout autre niveau.

Max Pacioretty

Un journaliste de Las Vegas lui a demandé si l’ambiance était meilleure dans le vestiaire après ces quatre victoires. « Demandez à ce gars-là ! », s’est exclamé Pacioretty en désignant du menton le représentant de La Presse, preuve que l’ancien capitaine du Tricolore n’a rien raté du psychodrame qui s’est déroulé au cours des dernières semaines en raison des insuccès du Canadien.

« On savait qu’on jouait du bon hockey, mais ça ne fonctionnait pas comme on voulait, a-t-il encore dit. Cette nouvelle confiance nous permet d’être plus relax sur la glace. »

Maîtrise de soi

Pacioretty n’a pas fait partie du groupe d’anciens capitaines du Canadien qui ont été honorés sur la glace du Centre Bell mardi soir.

Pour des raisons assez évidentes, il n’apparaît pas sur la photo officielle de cette soirée, aux côtés des Brian Gionta, Saku Koivu, Serge Savard et compagnie. D’une part, il aurait été inconfortable pour lui de se présenter dans l’uniforme tricolore alors qu’il est toujours actif et qu’il joue à Las Vegas. Et d’autre part, les Knights se trouvaient au New Jersey ce soir-là pour y affronter les Devils.

L’occasion était toutefois bien choisie pour discuter de leadership avec Pacioretty, qui a été capitaine du CH pendant trois saisons avant d’être échangé.

De son expérience dans l’un des marchés de hockey les plus effervescents de la ligue, l’Américain affirme avoir avant tout appris la maîtrise de soi, une force qu’il tente de mettre à contribution avec ses nouveaux coéquipiers – il est adjoint au capitaine dans cette équipe où personne ne porte le « C ».

« On n’a pas les montagnes russes d’émotions de Montréal ici [à Vegas], a-t-il expliqué. Mais quand des gars ne se sentent pas bien, se sentent fragiles, je suis là pour les aider à demeurer stables, à ne pas tomber bas. »

Évidemment, à Montréal, il y a eu des choses incroyables, d’autres, pas du tout. J’ai appris à croire en moi, à rester concentré, à maîtriser mes émotions.

Max Pacioretty

Succès

Cette paix d’esprit semble porter ses fruits, autant pour Pacioretty que pour son équipe. Vu leurs récents succès, les Knights se retrouvent là où les observateurs les attendaient, dans la course pour le premier rang de la division Pacifique.

Quant à Pacioretty, avant le match de jeudi contre les Islanders, il dominait les Knights avec 26 points en 30 matchs, un rythme qui pourrait lui permettre d’atteindre les 70 points pour la première fois de sa carrière s’il reste en santé. Ses 119 tirs laissent présager qu’il pourrait renouer avec le plateau des 300, caractéristique de ses meilleures années chez le Canadien.

PHOTO DAN HAMILTON, USA TODAY SPORTS

Avant le match de jeudi contre les Islanders, Max Pacioretty (67) dominait les Golden Knights de Vegas avec 26 points en 30 matchs.

Son rôle offensif tend par contre à changer. Depuis ses débuts dans la LNH, Pacioretty marque généralement plus de buts qu’il ne récolte de mentions d’aide. C’est le contraire qui se produit en ce moment : 10 buts, 16 aides.

Par ailleurs, ses entraîneurs l’ont retiré du poste de bumper en avantage numérique : plutôt que de traîner dans le haut de l’enclave dans l’espoir de décocher un tir sur réception, il patrouille désormais à l’aile droite, où il conserve tout de même une position de tir privilégiée comme gaucher.

Les résultats sont au rendez-vous, puisque Pacioretty revendique déjà 10 points avec l’avantage d’un homme.

Tous ces succès tranchent avec la saison dernière, pendant laquelle il a été limité à 66 matchs et 40 points.

« Je me sens plus à l’aise, a admis le principal concerné. Je joue sur un trio stable [avec Paul Stastny et Mark Stone], je n’ai pas été blessé. C’est plaisant de voir mes statistiques, mais ça ne veut rien dire si l’équipe ne gagne pas. Mais en ce moment, ça va bien pour l’équipe, alors je peux en profiter. »