Bruce Cassidy vient de signer une prolongation de contrat de quelques années, ont annoncé les Bruins de Boston tôt ce matin. 

Cassidy ouvre son camp d’entraînement demain dans un contexte défavorable, après des séries printanières grisantes.

PHOTO STEVEN SENNE, ARCHIVES ASSOCIATED PRESS

Bruce Cassidy

Deux de ses quatre meilleurs défenseurs, Charlie McAvoy et Brandon Carlo, deux droitiers, sont toujours dans une impasse contractuelle avec la direction. 

Ils se retrouvent parmi le groupe de joueurs autonomes avec compensation inadmissible à l’arbitrage, parmi lesquels figurent Patrik Laine, Mitch Marner, Mikko Rantanen, Matthew Tkachuk, Brock Boeser, Brayden Point et Kyle Connor. 

Le contrat de trois ans pour 15 millions signé cette semaine par Zack Werenski à Columbus pourrait servir de point de référence pour McAvoy. Par contre, Werenski était éligible à recevoir une offre qualificative en raison de ses trois saisons d’expérience, contrairement à McAvoy, qui en compte deux.

McAvoy, 21 ans, avait des airs de Drew Doughty en séries. Il a été employé en moyenne 24:30 par match, deux minutes de plus que le second à ce chapitre, Torey Krug. Carlo, un défenseur format géant, résolument défensif, venait au troisième rang à 21:31. 

Les Bruins et McAvoy ont intérêt à s’entendre d’ici la fin du camp d’entraînement, mais les deux camps discutent prolongation de contrat depuis plus d’un an sans parvenir à s’entendre. 

La pression repose sur Boston, dont la défense est toujours amochée. Zdeno Chara, 42 ans, soigne toujours des blessures à la mâchoire et au coude et pourrait rater le début de la saison. John Moore et Kevan Miller ont terminé la saison sur la liste des blessés et pourraient y demeurer en octobre. 

Sans oublier l’incertitude entourant Krug, admissible à l’autonomie complète à la fin de la saison. Krug, un favori de l’entraîneur Cassidy, un pilier en séries avec 18 points en 24 matchs, voudra améliorer sa condition salariale. Il touchera 5,2 millions cette saison.

Boston n’a pas l’habitude de jeter son argent par les fenêtres. Cette organisation gère son plafond salarial avec doigté. Le plus haut salarié à l’attaque, David Krejci, gagne 7,2 millions, tandis que le salaire des membres du gros trio ne dépasse pas 6,5 millions. En défense, Krug est le seul à obtenir plus de 3 millions par année.

On peut bien vanter les jeunes défenseurs Urho Vaakanainen, premier choix de l’équipe en 2017, Connor Clifton et Jeremy Lauzon, on ne remplace pas autant de réguliers d’un seul coup.

À l’attaque, le noyau ne rajeunit pas. Le premier centre de l’équipe, Patrice Bergeron, a désormais 34 ans, David Krejci en a 33. Ils ont subi leur part de blessure au cours de leur carrière. Brad Marchand a entamé la trentaine lui aussi. Sans compter David Backes, 35 ans, dont le rôle devrait être très limité cet hiver, comme en séries éliminatoires. 

Les Bruins repêchent généralement bien, mais ont-ils des espoirs de premier plan à l’attaque pour prendre éventuellement la relève de Bergeron et Krejci dans un avenir rapproché ? 

Depuis 2012, ils ont repêché parmi les 15 premiers en 2015 et 2016 seulement. Ils ont été privés de choix de première ronde en 2013 et 2018. 

Le repêchage de 2015 reviendra les hanter tôt ou tard. On l’a évoqué souvent ici, les Bruins repêchaient au 13e, 14e et 15e rang de l’une des plus belles cuvées de l’histoire. Jakub Zboril (13e) et Zach Senyshyn (15e) ont déjà 22 ans et disputé deux petits matchs dans la LNH. Seul Jake DeBrusk a percé. Il a compté 27 buts l’an dernier. 

Mathew Barzal, Kyle Connor, Thomas Chabot, Brock Boeser, Colin White, Travis Konecny et Sebastian Aho étaient pourtant toujours disponibles. 

Les Bruins n’en ont pas souffert à court terme. Mais ils auraient réglé leur problème de relève à l’attaque s’ils avaient au moins mis la main sur Barzal, désormais centre numéro un à Long Island et un choix logique parmi les 15 premiers à l’époque. 

Au moins, Boston aura mis la main sur Brandon Carlo en deuxième ronde, mais produire seulement deux joueurs de la LNH avec six choix parmi les 52 premiers dans un repêchage aussi riche demeure un échec. 

Échec demeure évidemment un grand mot quand on vient d’atteindre la finale de la Coupe Stanley. Mais le déclin s’amorcera, tôt ou tard.

*Pour les curieux, le Canadien détenait seulement cinq choix en 2015. Noah Juulsen a été repêché au 26e rang, Lukas Vejdemo au 87e rang, en troisième ronde. Les choix de deuxième ronde, au 57e rang, et de quatrième ronde, au 117e rang, ont été cédés aux Oilers d’Edmonton pour obtenir Jeff Petry. Les Oilers ont ensuite échangé le choix de deuxième ronde aux Rangers pour obtenir Cam Talbot et repêché Caleb Jones en quatrième ronde. Les trois autres joueurs repêchés par la suite, Matt Bradley (5e ronde), Simon Bourque (6e ronde) et Jeremiah Addison (7e ronde) n’appartiennent plus à l’organisation.

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