Evgeny Kuznetsov, la vedette des Capitals de Washington, ne sera pas suspendu par la Ligue nationale de hockey, même s’il a échoué à un test antidopage à la cocaïne lors du Championnat mondial de hockey sur glace le printemps dernier.

La consommation de cocaïne n’est d’ailleurs pas passible de suspension dans la LNH, même si plusieurs spécialistes la considèrent comme un stimulant et une drogue liée à la performance.

Kuznetsov sera banni des compétitions internationales pour quatre ans, mais ne ratera pas de match de la LNH.

« [La cocaïne] est plutôt considérée comme une drogue récréative pour laquelle une intervention, une évaluation et un traitement obligatoire peuvent être appropriés dans un tel cas, a expliqué le commissaire adjoint Bill Daly, par l’entremise d’un communiqué. M. Kuznetsov a volontairement demandé de l’aide par l’intermédiaire du programme d’éducation et de consultation prévu dans la convention collective entre la LNH et l’AJLNH et il a également accepté de rencontrer le commissaire Gary Bettman pour discuter de sa situation avant l’ouverture du camp d’entraînement. »

On voit mal comment la Ligue nationale aurait pu suspendre elle aussi Kuznetsov, puisqu’il n’y a pas d’entente à ce chapitre entre la Fédération internationale et la Ligue nationale.

Il n’en demeure pas moins que la LNH est nettement moins sévère au chapitre du dopage que des ligues professionnelles comme la NFL ou le baseball majeur.

Comparons les politiques antidopage dans les quatre sports majeurs en Amérique du Nord.

LNH

PHOTO KIM KLEMENT, ARCHIVES USA TODAY SPORTS

Nate Schmidt avait été suspendu pour 20 parties la saison dernière pour violation à la politique antidopage de la Ligue nationale de hockey.

Depuis la saison 2016-2017, tous les joueurs de la Ligue nationale de hockey sont soumis à des tests de dépistage de drogues récréatives comme la cocaïne ou la marijuana, mais ils n’encourent pas de suspensions et les résultats ne sont pas rendus publics. Les clubs sont néanmoins avisés.

Depuis la signature de la dernière convention collective, la LNH a durci ses règlements concernant les drogues liées à la performance. Les joueurs peuvent finalement subir des tests au cours de la saison morte, ce qui n’était pas le cas auparavant, mais pas plus de 60 tests au total. La première infraction pour usage de produit dopant interdit entraîne 20 matchs de suspension, la deuxième, 60 matchs et la troisième, une suspension à vie.

La LNH inscrit à sa liste les produits interdits par l’Agence mondiale antidopage (AMA), mais se permet quelques variantes.

Chaque équipe reçoit une fois la visite d’un agent lors du camp d’entraînement et une fois en saison pour un test inopiné. Les tests ont lieu uniquement sur les lieux de travail, jamais le jour d’un match. Difficile, dans ces circonstances, de coincer un joueur pour utilisation de stimulant. Il y a eu seulement cinq suspensions depuis 2013 pour dopage dans la LNH.

NFL

PHOTO JAMES KENNEY, ASSOCIATED PRESS

Taylor Lewan est suspendu quatre parties usage de substances améliorant la performance.

À la différence de la LNH, la NFL interdit l’usage de la cocaïne. Les joueurs pris en défaut sont passibles d’une suspension. La marijuana est aussi interdite, mais on a assoupli les sanctions au fil des ans. 

Le joueur pris en défaut doit se soumettre à un programme de réhabilitation. S’il échoue aux tests deux fois de plus, il risque alors la suspension. En revanche, les joueurs sont testés une seule fois par année pour les drogues récréatives à une période ciblée. Ils peuvent facilement contourner les règles.

Pour les drogues liées à la performance, la NFL fait subir à ses joueurs 350 tests par semaine. Dix joueurs par équipe sont soumis à des tests chaque semaine. Tous les joueurs le sont au moins une fois par année. La NFL est probablement la ligue professionnelle la plus active à ce chapitre.

Les joueurs peuvent être testés jusqu’à six fois durant la saison morte ; le quart de tous les tests ont lieu au cours de cette période propice au dopage, puisque les joueurs sont au cœur de leur entraînement en prévision de la prochaine saison.

La première infraction entraîne quatre matchs de suspension, la deuxième, huit matchs et la troisième, un an.

NBA

PHOTO ADAM HUNGER, USA TODAY SPORTS

Joakim Noah a été suspendu pour 20 matchs en 2017.

Tous les joueurs de la NBA sont sujets à quatre tests inopinés durant la saison et à deux tests inopinés au cours de la saison morte. 

Comme dans la NFL, un joueur peut être suspendu pour usage de marijuana s’il est coincé deux fois après avoir adhéré au programme de réhabilitation. Contrairement à ce qui se passe dans la LNH, la cocaïne fait partie des substances interdites dans la NBA. 

Les joueurs ne subissent pas de tests au cours de la saison morte. 

Depuis 2013, seulement 13 basketteurs ont été suspendus pour dopage, dont Joakim Noah, le fils de l’ancien joueur de tennis Yannick Noah. C’est huit de plus que dans la LNH, mais beaucoup moins que dans la NFL ou le baseball majeur. Certains observateurs souhaiteraient des règles plus sévères. En 2014 seulement, la NFL a suspendu 29 joueurs pour dopage dès l’ouverture de sa saison.

MLB

PHOTO DAVID J. PHILLIP, ASSOCIATED PRESS

Tim Beckham a écopé d'une suspension de 80 matchs cette saison après avoir été contrôlé positif à un produit stimulant.

Les baseballeurs subissent des tests au moins deux fois par année. Plus de 600 joueurs subissent des tests trois fois annuellement. Le baseball majeur dit soumettre ses joueurs à 10 000 tests par saison.

Une première infraction pour des drogues liées à la performance est passible d’une suspension de 50 matchs, une seconde, de 100 matchs et une troisième entraîne une suspension à vie.

On est plus tolérant en matière de stimulants. Le joueur coincé une première fois doit se soumettre à une thérapie. Il devra ensuite subir six tests au cours de l’année. Il sera suspendu 25 matchs s’il se fait prendre à nouveau, 80 matchs en cas de troisième infraction.

Depuis 2012, le baseball a suspendu une cinquantaine de joueurs pour dopage.

Le baseball majeur ne teste pas ses joueurs pour les drogues récréatives, à moins d’avoir une bonne raison de le faire.