(QUÉBEC) Samuel Girard est l’un des plus récents millionnaires du hockey. Il l’est devenu 35 fois en fait, en l’espace d’une seule journée. Son nouveau contrat de sept ans et 35 millions prendra effet à la fin de la prochaine campagne.

« J’étais le gars le plus heureux sur Terre quand Joe Sakic m’a appelé », a-t-il lancé quand on l’a rencontré à l’événement Boot Camp à Québec, il y a une dizaine de jours.

Un contrat comme celui-là doit être remis en perspective. Trente-cinq millions, c’est à la fois beaucoup et peu d’argent.

C’est beaucoup pour Samuel Girard, le petit gars de 21 ans de Roberval. Un petit gars dont on sait qu’il n’est pas né avec une cuillère d’argent dans la bouche. Son frère a d’ailleurs abandonné tôt le hockey, faute d’argent, pour permettre à Samuel Girard de vivre son rêve.

En signant ce contrat, Girard a vu l’occasion d’assurer son avenir jusqu’à la fin de ses jours. « La sécurité » est d’ailleurs le premier argument qu’il a servi en faveur du pacte. Il se promet aussi de penser à ses proches qui lui ont permis de se rendre là où il est. Et qui l’empêcheront certainement de perdre la tête devant les millions.

J’en ai parlé avec mes parents et mes frères, tout le monde est content pour moi. Je vais penser à eux aussi quand je vais commencer à recevoir cet argent-là. C’est juste agréable d’avoir signé ça, mais c’est aussi un travail d’équipe. Sans mes parents, sans mes frères, je ne serais pas ici en train de te parler de ça.

Samuel Girard

Girard aborde déjà son nouveau contrat avec beaucoup de maturité. Il se promet « d’acheter ce qu’il doit acheter » et de placer tout le reste pour son après-carrière.

À l’inverse, 5 millions par année, c’est aussi très peu pour une équipe de hockey. D’ici quelques années, ce contrat pourrait représenter l’une des plus fabuleuses aubaines de la LNH et un véritable coup de génie du directeur général Joe Sakic.

Défenseur numéro un ?

Déjà la saison prochaine, Samuel Girard pourrait avoir des allures de défenseur numéro un chez l’Avalanche du Colorado. Il est devenu le prototype parfait de ce que doit être un petit défenseur dans la LNH, à la fois rapide, habile en défense et avec l’instinct offensif aiguisé.

Il jouait déjà presque 20 minutes par match l’an dernier en moyenne, avec un peu plus de deux minutes en avantage numérique. Mais voilà, Sakic a envoyé son pilier de l’attaque à cinq, Tyson Barrie, aux Maple Leafs de Toronto dans une transaction monstre. Le geste n’est pas innocent, il sait qu’il compte en Girard sur celui qui pourra ramasser une partie de ces minutes. Le défenseur, lui, veut jouer beaucoup et dans toutes les circonstances.

« J’essaie de faire comme chaque été [en prévision de son rôle accru qui s’en vient]. Je m’entraîne avec Mark Lambert à Châteauguay. Je m’entraîne aussi sur glace avec Julie Robitaille à Trois-Rivières et à Québec. Juin, juillet, c’est un peu plus tranquille, mais en août, c’est quatre ou cinq fois par semaine pour retrouver les jambes sur la glace et arriver prêt au camp. On s’entraîne fort l’été pour ça, je ne devrais pas avoir trop de misère. »

Girard occupera ce rôle central par son talent brut, évidemment, mais aussi parce qu’il se retrouvera au cœur d’une brigade défensive extrêmement jeune. Et elle le sera encore plus avec l’arrivée de Cale Makar, qui a déjà laissé une forte impression en séries l’an dernier, et si le quatrième choix du dernier repêchage Bowen Byram devient un incontournable.

« J’ai 21 ans, Nikita Zadorov a 24 ans, Makar n’a pas encore 21 ans. Erik Johnson a 31 ans, il est un peu plus vieux et c’est bon pour nous. Le futur est brillant pour l’Avalanche. On l’a vu l’an passé. Makar a 20 ans et il a joué en séries comme s’il était dans la ligue depuis longtemps. Il n’avait pas l’air d’un gars qui venait d’arriver des universités. Il est vraiment bon. »

Sakic a aussi été très actif cet été pour changer le visage d’une équipe qui s’est rendue au deuxième tour en séries, mais qui a quand même traversé une séquence horrible de 3 victoires en 21 matchs en cours de route. Il a ajouté du punch à l’attaque avec Andre Burakovsky et Nazem Kadri, acquis par transactions, et l’arrivée de Pierre-Édouard Bellemare, Joonas Donskoi et Colin Wilson le 1er juillet.

« J’ai hâte de recommencer, de voir les nouveaux gars. Quand un directeur général fait beaucoup de mouvements comme ça, c’est juste la preuve qu’il croit en nous et en notre équipe. Notre travail est d’arriver prêts pour la prochaine saison. »