(Montréal) Les impôts. La passion des partisans. Les médias. La culture et la langue. Autant de raisons souvent invoquées pour expliquer pourquoi les joueurs autonomes de la Ligue nationale de hockey boudent Montréal. Ben Chiarot ne craint rien de tout ça.

« Les gars ont leurs raisons de ne pas venir. À mes yeux, il s’agit d’une grande ville qui adore le hockey et d’une équipe qui s’approche d’une participation aux séries. Il n’y avait rien qui pouvait me faire hésiter à venir à Montréal », a-t-il déclaré aux représentants des médias venus le rencontrer au Complexe sportif Bell de Brossard.

« Je connais Joel Armia, qui est devenu un ami quand j’ai joué avec lui à Winnipeg, et Nate Thompson m’a aussi contacté, a confié le nouveau venu. Ils n’ont pas eu à me vendre la ville : quand on vous offre l’occasion de jouer pour le Canadien, c’est enivrant. Je n’ai pas eu à me faire convaincre pour venir jouer ici. »

Le nouveau no 8 du Tricolore — il a revêtu son nouveau chandail pour la première fois — avait bien peu de critères quant au choix de sa nouvelle destination.

PHOTO ANDRÉ PICHETTE, LA PRESSE

« Ce que je voulais avant tout, c’était une bonne équipe, a dit le défenseur de 28 ans. C’était important pour moi. De pouvoir jouer dans une ville comme Montréal, une équipe parmi les six équipes originales, c’était une excellente occasion pour moi, mais également pour ma famille.

« C’était important de me retrouver dans un gros marché de hockey, où ça compte, a-t-il renchéri. J’adore la pression. Il n’y a rien comme jouer un samedi soir au Centre Bell. C’est l’une des principales raisons qui m’ont fait venir ici. »

Chiarot est souvent revenu sur la qualité de la formation du Tricolore, notamment sur les présences de Carey Price et de Shea Weber dans la formation.

« Quand je suis venu jouer ici avec les Jets, ils nous avaient complètement dominés. Je pense qu’ils nous avaient battus lors des deux rencontres la saison dernière. C’est une équipe rapide, qui compte sur le meilleur gardien au monde devant le filet, et je vais tenter de faire ma part en défense. C’est une équipe qui se dirige assurément vers les séries ; elle est passée vraiment près l’an dernier avec 96 points. […] Ça me rappelle un peu la situation dans laquelle nous nous trouvions à Winnipeg il y a quelques années, avec plusieurs jeunes joueurs et quelques bons leaders, comme Shea Weber et Price. »

L’arrière gaucher de six pieds, trois pouces et 219 livres a pris du galon au cours des dernières campagnes avec les Jets, si bien qu’il avait un temps de glace moyen de tout près de 20 minutes par rencontre, malgré la présence de défenseurs comme Jacob Trouba, Tyler Myers et Dustin Byfuglien. Il a bien eu quelques discussions avec Claude Julien, mais son rôle avec le CH reste à être défini.

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« Il n’y a rien de précis à ce stade-ci. Je crois fermement que tu dois mériter ce que tu reçois. Quand tu es nouveau dans un club, il n’y a rien de garanti. Tu dois mériter ton temps de jeu et je ne ferai pas exception à cette règle. Nous avons discuté vaguement de mon rôle avec Claude et Marc, mais je préfère garder ces discussions entre nous. Nous le verrons une fois que la saison commencera.

« Quand tu obtiens plus d’occasions de te faire valoir, tu peux prouver que tu peux élever ton jeu d’un cran, a-t-il ajouté au sujet de sa dernière saison à Winnipeg, où il a établi des sommets personnels avec cinq buts et 15 aides dans un rôle défensif. En parlant avec Claude, c’est ce dont je lui ai fait mention : que je voulais jouer, car je ne crois pas avoir plafonné. Je peux apprendre d’un gars comme Shea Weber. Je ne crois pas qu’il y ait meilleur candidat à épier pour moi. »

Les Jets appréciaient d’ailleurs suffisamment son travail pour lui faire une nouvelle offre de contrat. Pourquoi a-t-il quitté alors ?

« Nous avions un excellent groupe de défenseurs à Winnipeg : Trouba va probablement être le no 1 à New York et Myers fera partie de la première paire à Vancouver. Alors il faut profiter de chaque occasion qui se présente — ce que j’ai fait au cours des deux années précédentes. L’an dernier, j’ai finalement obtenu un rôle plus important. Ceci étant dit, l’occasion offerte par le Canadien était très attirante à mes yeux, et c’est pourquoi je l’ai choisie. En plus, elle me permettait d’évoluer pour une grande ville et au sein d’une équipe en ascension. »

Ben Chiarot en détails

• Défenseur gaucher • 28 ans (9 mai 1991) • 6’3’’, 219 lb • Choix de 3e tour, 120e au total, par les Thrashers d’Atlanta en 2009 • 12 buts, 52 aides, 64 points, 192 minutes de pénalités en 305 matchs avec les Jets de Winnipeg • Contrat de 3 ans, 10,5 millions US (3,5 millions/saison)