C’est quand même drôle quand on y pense. Alex Tanguay fait partie des privilégiés qui ont atteint la Ligue nationale sans avoir eu à passer par la Ligue américaine. Sa carrière de joueur dans l’antichambre de la LNH se résume à cinq matchs en saison et cinq matchs en séries, avec les Bears de Hershey.

Le Québécois va finalement connaître la beauté des voyages en autobus entre Milwaukee, Grand Rapids et Rockford, mais il le fera en tant qu’entraîneur. Tanguay a été nommé assistant-entraîneur du Wild de l’Iowa, le club-école du Wild du Minnesota dans la Ligue américaine.

Tanguay travaillait dans les médias depuis qu’il a accroché ses patins, il y a trois ans, tout en agissant comme entraîneur au hockey mineur pour ses deux fils. « Un 2010 et un 2012 », dit-il, s’exprimant comme tout bon intervenant de hockey.

« Ça faisait deux ans et demi que je faisais de la télévision. Je voulais apprendre à communiquer tout en restant dans le monde du hockey. Mais la passion de gagner me manquait », admet Tanguay, rejoint mercredi au téléphone.

En Iowa, Tanguay a trouvé la situation idéale. L’entraîneur-chef est Tim Army, qui était adjoint au Colorado lors du deuxième séjour de Tanguay chez l’Avalanche. L’autre adjoint de l’équipe est Brett McLean, qui était compagnon de trio de Tanguay chez l’Avalanche en 2005-2006. Et le directeur gérant de l’équipe est Tom Kurvers, qui était assistant-DG chez le Lightning l’année que Tanguay a joué à Tampa Bay.

« J’avais une belle relation avec Tim au Colorado. Il est très travaillant, toujours très bien préparé. Quand on a commencé à avoir des conversations, j’ai réalisé que je voulais apprendre de lui. Il a beaucoup de connaissances. Tu ne passes pas 30 ans comme entraîneur sans avoir une bonne réputation, un bon nom. »

C’est d’ailleurs cette relation avec Tim Army qui lui a ouvert la porte pour un premier emploi officiel comme coach.

« En travaillant dans les médias, ça te met en contact avec du monde. J’appelais parfois des coachs, des DG, pour obtenir des informations. J’ai appelé Tim par hasard, je lui demandais comment ça allait, je prenais des nouvelles. Il m’a dit qu’il cherchait un adjoint. Je lui ai dit à la blague que j’en connaissais peut-être un ! J’ai fini par lui envoyer mon CV et ça a commencé comme ça. »

Quel avenir ?

Tanguay ignore où l’aventure le mènera. Mais il est bien conscient que ses succès comme joueur (863 points en 1088 matchs) ne lui garantissent aucunement qu’il deviendra un bon entraîneur. « Il faut que tu te roules les manches, illustre-t-il.

“Mais je crois que je connais bien la game. Tout le monde a ses qualités et ses défauts. Moi, je n’ai jamais été surdoué physiquement. Mais j’ai appris comment utiliser les joueurs autour de moi, comment exploiter leurs forces. J’espère appliquer ça comme entraîneur. »

Il est trop tôt, évidemment, pour prédire si ce premier emploi le mènera derrière un banc de la LNH. « À un moment donné, je voudrai avancer », prévient-il.

Il a tout de même la chance de commencer son parcours d’entraîneur dans la Ligue américaine, tandis que d’autres anciens joueurs commencent le leur dans les rangs juniors ou universitaires.

« Chaque situation est différente. Moi, je cherchais à travailler avec les bonnes personnes. Regarde Steve Ott, il vient de prendre sa retraite, Doug Armstrong l’a embauché comme entraîneur-adjoint et il vient de gagner la Coupe Stanley. D’autres joueurs retournent dans le junior. Il n’y a pas une seule bonne façon de procéder. L’important était d’être bien entouré. »