Certains observateurs de Montréal craignaient qu’Alex Galchenyuk n’explose offensivement en Arizona. C’est peut-être à Pittsburgh que ça arrivera.

Les Coyotes ont envoyé Galchenyuk et l’espoir Pierre-Olivier Joseph aux Penguins, contre l’attaquant Phil Kessel, un choix de quatrième tour en 2020 de même qu’un joueur marginal des ligues mineures, le défenseur Dane Birks.

Un an après être débarqué en Arizona, à la suite de la transaction qui a permis au Canadien d’obtenir Max Domi, Galchenyuk refait donc ses valises. Chez les Penguins, il aboutit dans une organisation qui le convoitait depuis longtemps. La transaction d’hier se négociait depuis des mois, a dit le directeur général des Coyotes, John Chayka, mais les rumeurs d’intérêt des Penguins pour Galchenyuk remontent à octobre 2017, quand il amorçait sa dernière campagne à Montréal.

La transaction n’est pas simple à analyser. Le dossier Kessel constituait une patate chaude pour les Penguins ; une transaction avec le Wild avait avorté, et toute la LNH savait que l’union entre le joueur et l’organisation était désormais invivable. En ce sens, Jim Rutherford négociait dans une position semblable à celle de Marc Bergevin l’an dernier, quand il tentait d’échanger Max Pacioretty. Kessel en est à une quatrième organisation dans la LNH, et ça s’est terminé en queue de poisson avec ses trois premiers employeurs.

PHOTO AARON DOSTER, ARCHIVES USA TODAY SPORTS

Malgré tous les problèmes qui semblent le suivre, Phil Kessel demeure un des attaquants les plus productifs de la LNH, lui qui vient de réussir des saisons de 70, 92 et 82 points.

Mais malgré tous les problèmes qui semblent le suivre, Kessel demeure un des attaquants les plus productifs de la LNH, lui qui vient de réussir des saisons de 70, 92 et 82 points. « Malgré tout ce qui se dit à son sujet, il a deux Coupes Stanley », a rappelé Chayka, en conférence téléphonique hier.

Pour obtenir ce joueur, Chayka a donc dû sacrifier un espoir plutôt bien vu en Joseph. Les Coyotes avaient repêché le Québécois au premier tour (23e au total) en 2017. Et ils ont cédé Galchenyuk, dont le grand potentiel offensif tarde toujours à se matérialiser.

On aurait souhaité que ça aille mieux [pour Galchenyuk]. Mais il s’est blessé. Puis, il en a arraché offensivement, comme le reste de l’équipe. Mais il a été un bon joueur pour nous, je l’ai bien aimé.

John Chayka, directeur général des Coyotes

« Alex est encore jeune, il tente encore de s’établir comme un attaquant constant », a poursuivi Chayka, au sujet du joueur qui compte maintenant 490 matchs d’expérience.

En 72 matchs avec les Coyotes, Galchenyuk a inscrit 19 buts et 22 passes pour 41 points. L’équipe a été au cœur de la lutte pour une place en séries, ratant sa qualification de quatre points. Et l’Américain a été incapable d’être productif pendant la séquence cruciale. À compter du 1er mars, il a été limité à cinq points en 18 matchs.

Si Galchenyuk demeure aussi inconstant, c’est Joseph qui pourrait s’avérer la pièce maîtresse de cette transaction pour Pittsburgh. Les deux conquêtes de la Coupe Stanley (2016 et 2017) ont coûté de nombreux choix de repêchage au passage. Voilà que le jeune homme de Chambly devient un des meilleurs espoirs des Penguins à la ligne bleue.

Cela dit, s’il est employé à l’aile, Galchenyuk pourrait avoir Evgeni Malkin ou Sidney Crosby comme centre. À 25 ans, et à un an de la fin de son contrat, voilà un développement positif pour lui !

L’approche de Chayka

À 24 heures du 1er juillet, il était intéressant d’écouter Chayka expliquer son approche et en quoi l’acquisition de Kessel offrait une option que le marché des joueurs autonomes n’offrira pas. C’est que le joueur qu’il obtient possède un contrat encore valide pour trois ans, au coût de 6,8 millions par année.

Je ne veux même pas imaginer ce que coûterait un attaquant comme lui sur le marché des joueurs autonomes. Ce serait un contrat beaucoup plus cher et beaucoup plus long.

John Chayka, directeur général des Coyotes de l’Arizona

« On trouve donc que c’est une excellente entente. On le veut pour plus d’un an. La durée du contrat nous convenait. »

Difficile de contredire Chayka sur ce point. On aura la réponse dans les prochains jours, mais les rares attaquants disponibles qui possèdent le talent de Kessel (essentiellement Artemi Panarin et Matt Duchene) obtiendront assurément des ententes plus lucratives, et fort probablement à plus long terme. Kessel n’est certes plus une jeunesse (il aura 32 ans en octobre), mais sa production demeure constante et il n’a pas raté de match lors des neuf dernières saisons.

Avec Kessel et Carl Soderberg, Chayka a donc préféré le marché des transactions à celui des joueurs autonomes, afin d’ajouter de l’expérience à un groupe d’avants relativement jeune. Il sera intéressant de voir si d’autres DG tenteront cette approche, devant un marché qui s’annonce favorable aux joueurs.