Certains l’ont comparé à Marcel Dionne, sixième compteur de l’histoire de la LNH avec 1771 points. Martin St-Louis a aussi été évoqué.

Un autre chroniqueur a affirmé qu’il illuminerait le Centre Bell comme l’ont fait jadis au Forum Maurice Richard et Guy Lafleur et qu’il y aurait un jour une rue à son nom.

Les analystes les plus prudents osaient un parallèle avec Alex DeBrincat, 21 ans seulement, 41 buts l’an dernier avec les Blackhawks de Chicago.

Bienvenue à Montréal, Cole Caufield…

Le Canadien semble avoir fait un brillant choix au 15e rang. Caufield est le meilleur buteur de l’histoire du programme de développement américain avec 126 buts, 22 de plus que Phil Kessel. Il a marqué 72 buts cet hiver, 17 de plus que le détenteur du record, Auston Matthews.

Caufield a aussi marqué 14 buts en sept matchs au Championnat mondial des moins de 18 ans, pour égaler un record d’Alexander Ovechkin.

Mais comme il mesure à peine 5 pieds et 7 pouces et que les Blues de St. Louis viennent de remporter la Coupe Stanley avec des colosses, Caufield a finalement été ignoré par plusieurs équipes avant d’aboutir dans l’organisation du Canadien. 

Certains recruteurs se demandent aussi à quel point ses succès sont attribuables à la présence à ces côtés du jeune surdoué Jack Hughes, premier choix au total.

Caufield figurait pourtant au quatrième rang sur la liste de Craig Button, de TSN, et venait au cinquième rang sur celle de Corey Pronman, du site theathletic.com, deux références dans le domaine. Caufield est un buteur-né, capable de marquer de toutes les façons.

Le jeune homme montre de grandes promesses, il faut l’admettre. Il n’y a pas de mal à s’emballer avec l’arrivée d’un jeune aussi doué. Maintenant, il faut modérer son enthousiasme et le laisser progresser à son rythme. Le jeune homme n’a encore jamais disputé de match dans la NCAA ou au Championnat mondial. On est encore loin de la LNH.

Même s’il a constitué un troisième choix au total l’an dernier, Jesperi Kotkaniemi n’avait pas de pression. On reconnaissait son talent, mais tous s’attendaient à le voir compléter au moins une saison, peut-être deux, en Finlande. Rien à voir avec l’enfièvrement du weekend.

Caufield sera à Brossard cette semaine pour le camp de développement du Canadien. En principe, il se préparera ensuite à rejoindre l’Université du Wisconsin pour jouer au moins une saison avec les Badgers aux côtés de son frère.

Marc Bergevin a cependant laissé une porte ouverte en entrevue vendredi et Caufield a répété sa volonté d’accéder à la Ligue nationale de hockey le plus rapidement possible. Nous en saurons sans doute plus long à la conclusion du camp, vendredi.

PHOTO BERNARD BRAULT, LA PRESSE

Ryan Poehling

Caufield aura de la belle compagnie. Le premier choix de 2017, Ryan Poehling, y sera, tout comme Nick Suzuki, le gardien Cayden Primeau, le défenseur Josh Brook et l’ailier Jesse Ylonen, entre autres. Le choix de deuxième ronde en 2018, le défenseur Alexander Romanov, se trouve à Montréal pour se familiariser avec l’organisation, mais son contrat dans la KHL l’empêche de participer aux activités destinées aux recrues du Canadien.

Parlant de camp de développement, le spécialiste des espoirs, Andrew Zadarnawski, a sorti cette perle hier sur Twitter: sur les 55 joueurs invités en 2013, seulement deux sont devenus des réguliers à Montréal, Artturi Lehkonen et Nathan Beaulieu. Celui-ci a depuis changé d’équipe deux fois. Greg Pateryn est devenu un joueur de la LNH ailleurs, Jacob De La Rose occupe un poste de quatrième centre à Detroit, Sven Andrighetto est désormais dans la KHL, Louis Leblanc à la retraite, Jarred Tinordi et Michael McCarron toujours dans la Ligue américaine.

Il faut évidemment tirer des leçons de 2013 pour éviter de tomber dans un excès d’enthousiasme à propos de la cuvée actuelle. Par contre, le contexte est bien différent.

L’année 2013 marquait la fin d’une période de vaches maigres au repêchage amorcée en 2008. Cette cuvée ne suscitait pas beaucoup d’enthousiasme.

PHOTO BILL KOSTROUN, ARCHIVES ASSOCIATED PRESS

Michael McCarron

McCarron avait marqué 16 buts avec le programme de développement américain, pas 72 comme Caufield. Louis Leblanc venait d’obtenir seulement 18 points en 62 matchs dans la Ligue américaine et ne semblait déjà plus dans les plans de la nouvelle administration dirigée par Marc Bergevin.

Beaulieu n’était toujours pas dans la LNH trois ans après avoir été repêché en 2011, mais il montrait néanmoins les plus belles promesses. On commençait à déchanter envers Tinordi, incapable de percer quatre ans après avoir constitué le premier choix de l’équipe.

On voyait un potentiel en De La Rose, mais il avait été blanchi en six matchs au Championnat mondial junior et il ne constituait pas un candidat à un trio offensif.

Fucale, pour sa part, était l’un des gardiens les plus convoités du repêchage de 2013 et tous les espoirs étaient encore permis.

Mais les deux meilleurs jeunes du Canadien venaient de compléter une première saison à Montréal et n’avaient pas eu à se présenter à ce camp: Alex Galchenyuk et Brendan Gallagher.

Cette année, les invités les plus distingués ont déjà une belle carte de visite. Poehling a été nommé le joueur par excellence du Championnat mondial junior et il a marqué trois buts à son premier match dans la LNH en fin de saison.

PHOTO ANDREW VAUGHAN, LA PRESSE CANADIENNE

Nick Suzuki

Nick Suzuki, premier choix de Vegas en 2017, obtenu pour Max Pacioretty, a été nommé le joueur par excellence des éliminatoires de la Ligue junior de l’Ontario avec 42 points en 24 matchs.

Josh Brook a été l’un des deux finalistes au titre de défenseur par excellence de la Ligue junior de l’Ouest avec 75 points en 59 matchs.

Cayden Primeau a reçu le titre de gardien par excellence de la NCAA et mené les Américains à la finale au Championnat junior mondial avec une moyenne de 1,61 et un taux d’arrêts de ,939.

PHOTO DARRYL DYCK, LA PRESSE CANADIENNE

Alexander Romanov

Alexander Romanov a percé la formation du CSKA Moscou à seulement 18 ans et a été nommé le défenseur par excellence du Championnat mondial junior.

Jesperi Kotkaniemi est déjà un régulier dans la LNH et il a encore 18 ans. Le défenseur Victor Mete, 21 ans, serait à ce camp s’il n’avait pas percé aussi rapidement.

Le Canadien n’est pas la seule organisation à compter sur des espoirs remplis de promesse, mais on ne tombe pas dans un excès d’enthousiasme en affirmant qu’il s’agit de l’une des meilleures cuvées de l’équipe depuis très longtemps.

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