Bruce Cassidy a choisi de faire dormir six millions sur la tribune de la presse pour un deuxième match consécutif hier soir même si les Bruins faisaient face à l’élimination.

David Backes est le plus haut salarié de l’équipe après David Krejci, Patrice Bergeron, Brad Marchand et David Pastrnak.

Ce vétéran de 35 ans a été rayé de la formation lors du cinquième match pour permettre à Boston d’utiliser sept défenseurs. Hier, à St. Louis, Cassidy lui a préféré la recrue Karson Kuhlman et ses 18 matchs d’expérience dans la LNH. Décision judicieuse puisque Kuhlman a marqué.

Une situation douloureuse pour Backes puisque les Bruins affrontent en finale l’équipe qui l’a repêché et avec qui il a disputé dix saisons.

Backes est handicapé par son manque de vitesse. Il a marqué sept buts en saison régulière et montrait cinq points en 15 matchs de séries éliminatoires.

Malheureusement pour les Bruins, il lui reste encore deux ans de contrat à un salaire annuel de six millions. Il avait été l’une des grosses prises du marché des joueurs autonomes en 2016 en signant un contrat de 30 millions pour cinq ans.

Les Bruins ont un match à gagner pour gagner la Coupe Stanley et le contrat de Backes est beaucoup plus facile à digérer. Backes, en outre, a déjà reçu 22 des 30 millions qu’on lui devait et les Bruins ne se trouvent pas dans une situation complexe par rapport au plafond salarial.

Mais son cas constitue une nouvelle mise en garde aux équipes à quelques semaines de l’ouverture du marché des joueurs autonomes.

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Milan Lucic

Backes n’est pas le seul joueur improductif trop grassement payé sur le marché des joueurs autonomes. Vancouver et Edmonton songeraient à s’échanger Loui Eriksson et Milan Lucic dans l’espoir de voir ces deux joueurs rebondir dans un nouvel environnement. Lucic, 31 ans, et Eriksson, 33 ans, touchent tous les deux six millions par année. Il reste quatre années de contrat à Lucic, trois à Eriksson. Le premier a compté six buts l’hiver dernier, le second en a marqué onze. Mais ces deux organisations n’auraient pas réglé leur problème de masse salariale malgré la matérialisation de la transaction.

Le nouveau DG des Oilers, Ken Holland, doit aussi résoudre le cas du défenseur Andrej Sekera, une autre embauche coûteuse de son prédécesseur Peter Chiarelli. Sekera a reçu 33 millions pour six ans en 2015. Il a disputé 36 et 24 matchs lors des deux dernières saisons. Il lui reste deux ans de contrat à 5,5 millions annuellement.

Les Islanders sont coincés avec Andrew Ladd jusqu’en 2023 à un salaire annuel de 5,5 millions. Il a compté deux buts en 26 matchs, 12 la saison précédente. Il vient d’être opéré au genou.

Kevin Shattenkirk est un autre de ces flops du 1er juillet. Il a obtenu 26 millions pour quatre ans des Rangers en 2017. Il jouait à peine 18 minutes par match l’hiver dernier. Il lui reste deux ans de contrat.

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Karl Alzner

Karl Alzner du Canadien, Patrick Marleau des Maple Leafs, Zach Parise du Wild, Ilya Kovalchuk des Kings, Kyle Okposo des Sabres et James Neal des Flames peuvent facilement s’insérer dans cette liste.

La période de rachats de contrats s’ouvre dans cinq jours. Voyons lesquels se retrouveront sans emploi.

Toutes les embauches ne sont pas vilaines. Eric Staal en a donné pour son argent au Wild. Alexander Radulov demeure l’un des meilleurs attaquants des Stars de Dallas. Mais ils constituent l’exception.

Erik Karlsson, Matt Duchene et Artemi Panarin représentent les joueurs autonomes les plus attrayants sur le marché cette année. Aucun des trois n’a encore 30 ans et ils ont toujours montré une production intéressante.

Il faut plutôt se méfier des joueurs vieillissants et de ceux dont les grosses saisons ont été moins nombreuses que les petites.

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Jeff Skinner

Jeff Skinner vient de signer un contrat de huit ans pour neuf millions par année à Buffalo. Il vient de marquer 40 buts, certes. Mais il a connu deux saisons de plus de 30 buts lors des cinq dernières années et a subi plusieurs commotions cérébrales au fil des ans. Les Sabres le regretteront.

Jordan Eberle, 29 ans, ne produit plus comme à la belle époque avec les Oilers. Il a marqué 19 buts cette année à Long Island, 25 la saison précédente. Un club désespérément à la recherche d’un marqueur droitier ne fera pas une bonne affaire en lui accordant un gros contrat. Mais Eberle pourrait être récompensé malgré sa saison en demi-teinte.

Idem pour Kevin Hayes, 27 ans, un centre format géant, certes, mais avec seulement une saison de plus de 20 buts à son actif. Les Flyers ont acquis ses droits de négociation exclusive, mais il n’y a toujours pas d’entente. Il a déçu en fin de saison à Winnipeg. Les Jets ont sacrifié un choix de première ronde pour ce joueur de location.

Mats Zuccarello et Gustav Nyquist seront sans doute surpayés, même si leur production est plutôt constante au fil des années.

Anders Lee, 28 ans, pourrait constituer une bonne prise. Il a marqué 34, 40 et 28 buts au cours des trois dernières années avec les Islanders. Mais il exigera sans doute plus de cinq ans. Ses dernières années de contrat seront de trop.

D’où les dangers du marché des joueurs autonomes.

À LIRE

Patrice Bergeron a rappelé l'expérience des leaders des Bruins à la veille du sixième match. Les Bruins, en effet, faisaient face à l'élimination dans le sixième match de la finale de la Coupe Stanley en 2011, avant de remporter les deux dernières rencontres. Bergeron s'est levé hier, les Bruins aussi. Il y aura donc un septième match. L'analyse de Guillaume Lefrançois.