(Boston) Le DG des Blues de St. Louis, Doug Armstrong, demeure toujours d’une franchise étonnante avec les médias.

Il a avoué candidement il y a quelques mois avoir été chanceux de pouvoir compter sur le gardien Jordan Binnington pour sauver la saison de son équipe puisqu’il le considérait comme le quatrième gardien dans son organigramme.

Récemment, il confirmait les rumeurs rampantes depuis novembre: il était prêt à faire exploser son noyau au coeur de la tempête, cet automne.

«Soyons honnêtes, il n’y a pas beaucoup de partenaires d’échanges à cette période-là de l’année, confiait candidement Armstrong à TSN. Même si tu souhaites bouger, il faut trouver un partenaire de danse. C’était plus facile de ne rien faire. Je suis chanceux de n’avoir rien fait.»

Les Blues de St. Louis sont en finale de la Coupe Stanley. Ils affrontent les Bruins de Boston ce soir dans le cinquième match, avec une égalité de 2-2.

L’entraîneur, Mike Yeo, a pourtant été congédié en novembre pour se faire remplacer par Craig Berube, un coach qui porte encore à ce jour l’étiquette d’entraîneur intérimaire.

Le gardien numéro un des Blues, Jordan Binnington, a permis aux Blues de s’extirper du dernier rang au classement général en janvier même si, l’hiver précédent, il avait été prêté à l’organisation des… Bruins, dans la Ligue américaine. Armstrong estimait en avoir de meilleurs que lui pour son propre club-école.

Le lien avec les adversaires des Blues en finale ne s’arrête pas là. Brayden Schenn a admis hier aux journalistes présents à Boston avoir entendu les rumeurs d’un échange avec les Bruins en novembre. «À quel point c’est passé proche, je ne sais pas, mais les rumeurs m’envoyaient là-bas. Tu parles à ton agent. Il est au courant. Il y avait des jours sombres en début de saison.»

Le chroniqueur de TSN, Frank Seravalli, avait identifié six joueurs des Blues sur le marché des échanges à cette période difficile de l’année pour St. Louis.

PHOTO JEFF ROBERSON, ASSOCIATED PRESS

Alex Pietrangelo

Le défenseur numéro un de l’équipe, Alex Pietrangelo, était lié aux Maple Leafs de Toronto. Peut-être William Nylander était-il le joueur convoité par les Blues puisqu’il faisait toujours la grève. Alex Steen et Colton Parayko s’y retrouvaient aussi. Seravalli annonçait déjà le départ des vétérans Jay Bouwmeester et Patrick Maroon dans une vente de feu d’ici la date limite des échanges.

En décembre, Armstrong, lui-même associé à des rumeurs avec les Oilers d’Edmonton dans une possible succession à Peter Chiarelli, a annoncé à ses hommes qu’il n’effectuerait pas d’échange. Ce meeting a eu un effet apaisant sur ses troupes.

Chanceux, Doug Armstrong, ou génial? Un peu des deux, peut-être? Si seulement on avait la chance de prendre connaissance de tous ces échanges avortés aux quatre coins de la LNH. Mais tous les directeurs généraux ne sont pas aussi francs que cet homme tout proche de soulever la fameuse Coupe…

Précision: les équipes de la LNH ne peuvent plus «camoufler» des salaires de leur masse salariale en renvoyant des joueurs dans la Ligue américaine, peu importe l'âge. Un maximum de 1,075 million peut être soustrait de la masse salariale par joueur dont le contrat est garanti (contrat à un volet). Le Canadien, par exemple, pourrait bénéficier d'environ 2,1 millions supplémentaires sur sa masse en renvoyant Karl Alzner et Dale Weise dans la Ligue américaine. Par contre, il devrait les remplacer par d'autres joueurs dans sa formation, donc les économies seraient minimes. 

À LIRE

Parce qu'il avait participé à seulement deux rondes de séries éliminatoires avant cette saison, parce qu'il avait été échangé deux fois avant l'âge de 28 ans, Ryan O'Reilly trainait une mauvaise réputation aux yeux de certains. J'en ai discuté avec un entraîneur qui l'a toujours admiré, André Tourigny. Celui-ci a beaucoup apprécié le diriger pendant deux ans au Colorado et il s'est chargé de remettre les pendules à l'heure. Quoique O'Reilly se charge plutôt bien de faire taire ses détracteurs cet automne...