(St. Louis) En ce fabuleux dimanche matin au centre-ville de St. Louis, sous un joli soleil en plus, il y avait des terrasses ouvertes pour le brunch, des sourires un peu partout, et il y avait de la joie.

Mais il n’y avait pas de joie dans la petite salle de conférence sombre de l’Enterprise Center où quelques membres des Blues, le visage long, s’affairaient à répondre aux questions, principalement parce qu’ils y étaient obligés par la LNH.

Ce fut bref, et nous n’avons pas appris grand-chose, à part peut-être que les joueurs de hockey sont comme nous: souvent de mauvaise humeur après une mauvaise journée au bureau.

Vladimir Tarasenko: «Le match [de samedi soir] est terminé. On ne va pas en parler encore. Il faut penser au prochain…»

Craig Berube: «Nous étions l’équipe la moins punie de la Ligue depuis le début des séries. Et puis soudainement, nous écopons de toutes ces pénalités…»

Pour aider avec l’ambiance, un reporter de Toronto a demandé à Berube, l’entraîneur-chef des Blues, s’il n’allait pas songer à laisser de côté David Perron, qui n’a aucun point en trois rencontres depuis le début de cette grande finale.

Pas mal certain que si Berube avait pu lancer avec ses yeux un rayon laser comme un membre des X-Men, il l’aurait fait. «Il va jouer avec plus de discipline la prochaine fois. Je n’ai pas besoin de dire si je vais le sortir de la formation…»

Alors voilà. On aura compris que ce sont des Blues un peu à bout de nerfs qui vont sauter sur la glace de l’Enterprise Center, ce soir à St. Louis, dans le cadre du quatrième match de cette grande finale.

Les Bruins de Boston, leurs adversaires, ont une avance de 2-1 dans la série, et on peut deviner que la partie de ce soir est d’une assez grande importance : une victoire des Bruins et ils auraient ensuite l’occasion de se promener sur leur glace en tenant la Coupe Stanley à bout de bras lors du match suivant, qui est prévu pour jeudi soir (20 h) à Boston.

«Éviter les folies»

Pour les Blues, ce scénario n’est pas très intéressant, et c’est pourquoi un peu tout le monde est d’humeur maussade dans ce camp.

Hier, Berube a affirmé que son club était déjà passé par là, ayant perdu tous ses troisièmes matchs depuis le début des séries – ce qui n’est pas tout à fait exact, puisque les Blues ont remporté le troisième match de leur série de deuxième tour contre les Stars de Dallas. Mais on comprend que Berube, un homme de peu de mots, espère voir sa bande se replacer comme elle l’a fait si souvent après une performance difficile.

«Nous n’avons pas été mauvais à cinq contre cinq, a-t-il enchaîné. Je ne sais pas ce qui se passe avec toutes ces pénalités. Je sais que nous devons éviter les folies entre les sifflets, on en a parlé. Mais je ne suis pas d’accord avec toutes les pénalités qu’on nous a imposées.

«Le dernier match, on n’a pas l’impression que c’était vraiment une défaite de 7-2. Ça l’a été, mais écoutez : nous sommes confiants parce que nous avons toujours su rebondir après une défaite.»

Ce qui nous ramène au gardien Jordan Binnington, qui n’a fait que passer (sans parler aux médias), hier à l’entraînement. Lui aussi est de ces Blues qui «rebondissent» si bien, et il aura à le faire, ayant été sorti du match précédent à la suite d’une soirée bien ordinaire de 5 buts accordés en 19 tirs.

C’est probablement un bon moment pour rappeler les chiffres de Binnington à la suite d’une défaite depuis le début des séries : fiche de 6-2, taux d’efficacité de ,937 et moyenne de 1,84.

«C’est un joueur qui possède en lui une confiance tranquille, a expliqué le défenseur Robert Bortuzzo. Il a été très solide pour nous depuis si longtemps. On s’attend à ce qu’il effectue un retour en force.»

Il le faudra. Sinon, tous ces visages longs deviendront encore plus longs.

Quatrième match: Bruins de Boston c. Blues de St. Louis, ce soir à 20h

PHOTO KIM KLEMENT, ARCHIVES USA TODAY SPORTS

Oskar Sundqvist

Sundqvist de retour

Après avoir purgé sa suspension d’un match samedi (pour un coup à la tête du défenseur des Bruins Matt Grzelcyk), Oskar Sundqvist sera de retour dans la formation des Blues ce soir. Rien n’a été confirmé en ce sens, mais on peut présumer que Robby Fabbri sera évincé de la formation pour lui faire une place. Notons que l’attaquant Robert Thomas et le défenseur Vince Dunn ont également pris part à l’entraînement d’hier pour les Blues.

Les unités spéciales

Plusieurs membres des Blues parlent d’éviter le banc des pénalités en vue du match de ce soir, et on peut les comprendre. Les Bruins, faut-il le rappeler, ont réussi quatre buts en quatre avantages numériques (et en quatre tirs!) lors du troisième match de la série, samedi soir. En séries jusqu’ici, les Bruins ont un taux de réussite de 35,9% en avantage numérique. Depuis le début de cette grande finale, les joueurs de Boston ont surclassé ceux de St. Louis 13-7 au total des buts, mais à forces égales, ce sont les Blues qui ont un avantage de 6-5. «C’est une série très émotive, a admis l’attaquant Brayden Schenn, hier. Mais nous devons aussi nous organiser pour être bien meilleurs que ça lorsque le jeu est arrêté.»