Les Blues ont atteint leur dernière finale de la Coupe Stanley en 1970, ironie du sort, contre ces mêmes Bruins de Boston. Le contexte était évidemment bien différent, à une époque où les nouvelles équipes comme les Blues avaient la chance d’atteindre la finale sans avoir à affronter au préalable un des six clubs originaux. St. Louis pourra-t-il se venger, cinq décennies plus tard, du but mémorable de Bobby Orr ?

St. Louis contre Boston

L’attente a été longue à St. Louis

Les Bruins connaissent le tabac. Ils ont remporté la Coupe Stanley en 2011 et atteint la finale en 2013. L’attente a été plus longue à St. Louis… presque cinq décennies. Mais les oursons vendront chèrement leur peau !

Les Blues ont connu une histoire en dents de scie. Ils ont atteint la finale de la Coupe Stanley à leurs trois premières années d’existence, entre 1968 et 1970, à une époque où les équipes de l’expansion étaient regroupées dans la même division et avaient ainsi la chance d’atteindre la finale sans avoir les dynasties dans les jambes.

Il y a eu les saisons sombres dans les années 70, avec un seul tour de séries en 10 ans. Le club a failli déménager en Saskatchewan au début des années 80. L’équipe a même été menacée de dissolution en 1983.

L’arrivée de Brett Hull, à la fin des années 90, et aussi celle de Wayne Gretzky, brève mais marquante, ont donné du lustre à cette organisation.

La stabilité est revenue depuis huit ans. Les Blues sont compétitifs chaque saison, mais ils n’étaient jamais parvenus à atteindre la finale à nouveau.

L’hiver des Blues est un peu à l’image de leur histoire. Ils ont congédié leur entraîneur Mike Yeo à l’automne, atteint le creux de vague en janvier en étant relégués au dernier rang du classement général, avant d’émerger sous l’impulsion d’un jeune gardien surprenant, Jordan Binnington.

On doit leur donner du mérite. Ils ont éliminé trois clubs redoutables et costauds, les Jets de Winnipeg, les Stars de Dallas et les Sharks de San Jose — quoique ces derniers étaient minés par les blessures.

Les Bruins partent favoris. Mais ils n’ont pas eu un parcours aussi difficile. Après avoir éliminé les Maple Leafs de Toronto, ils ont battu deux clubs qualifiés en fin de saison seulement, les Blue Jackets de Columbus et les Hurricanes de la Caroline.

Cette série pourrait être longue et ardue.

3 joueurs-clés

Blues Gardien: Jordan Binnington

L’histoire a été racontée abondamment dans les derniers mois : un gardien rejeté par sa propre organisation l’an dernier, prêté au club-école des Bruins de Boston, avant d’obtenir en janvier, à 24 ans, sa première chance dans la Ligue nationale. Allait-il être aussi efficace en séries éliminatoires ? Nous avons désormais la réponse, avec une fiche de 11-7, une moyenne de 2,44 et un taux d’arrêts de,912. Ces statistiques sont moins éclatantes qu’en saison, mais tout de même impressionnantes.

Attaquant: David Perron

Perron était de retour cette année avec le club qui l’a repêché, et il atteint la finale pour la deuxième année de suite, après son expérience avec Vegas l’an dernier. Avec 13 points en 19 matchs de séries, il est l’un des attaquants les plus productifs du club au sein d’un trio très efficace complété par Ryan O’Reilly et un autre Québécois, Samuel Blais.

Défenseur: Alex Pietrangelo

Pietrangelo est l’un des défenseurs les plus sous-estimés de la Ligue nationale. Les rumeurs d’échange le concernant cet hiver semblaient farfelues. Il joue en moyenne 25 : 33 par match depuis le début des séries. Aucun joueur parmi les deux équipes en finale n’est utilisé aussi souvent. Il a aussi obtenu 13 points en 19 matchs jusqu’ici.

Bruins Attaquant: Brad Marchand

L’homme des grandes occasions à Boston. Dommage que ses frasques viennent porter ombrage à ses brillantes performances. Marchand vient au deuxième rang des compteurs en séries avec 18 points en 17 matchs. À moins d’une blessure ou d’une défaillance extraordinaire, il devancera Logan Couture (20 points) après quelques matchs. Marchand ne réussit pas seulement les gros jeux offensifs au moment opportun, il vaut aussi son pesant d’or dans les situations défensives.

Attaquant: Patrice Bergeron

S’il n’y avait pas Chara, Bergeron serait le capitaine des Bruins. Même s’il produit un peu moins dans ces séries avec 13 points en 18 matchs, il demeure le moteur de son trio avec Marchand et David Pastrnak, d’une efficacité rare dans les missions défensives, entre autres lors des mises en jeu avec un taux de succès de 59 %. À noter depuis le début des séries ses 6 buts en supériorité numérique et ses 2 buts gagnants.

Défenseur: Zdeno Chara

Le capitaine des Bruins a ralenti, une blessure l’a même contraint à rater le dernier match contre les Hurricanes, mais le repos entre la finale d’association et la finale devrait lui faire grand bien. Malgré ses 42 ans, Chara joue en moyenne 22 : 32 depuis le début des séries. Chara a repris l’entraînement avec ses coéquipiers. En principe, il devrait être prêt à temps pour le premier match, lundi. Dans son cas, le repos sera très salutaire.

L’horaire de la série

Lundi 27 mai, 20 h, à Boston Mercredi 29 mai, 20 h, à Boston Samedi 1er juin, 20 h, à St. Louis Lundi 3 juin, 20 h, à St. Louis Jeudi 6 juin, 20 h, à Boston* Dimanche 9 juin, 20 h, à St. Louis* Mercredi 12 juin, 20 h, à Boston* * Si nécessaire

Les prédictions de nos experts

Bruins en 7

Boston est supérieur devant le filet, possède un extraordinaire jeu collectif. Son efficacité en supériorité numérique pourrait faire la différence. Les joueurs importants des Bruins ont l’expérience de ces gros matchs de finale, contrairement à ceux des Blues.

Conn-Smythe : Tuukka Rask

Bruins en 6

Les Bruins forment une formidable machine de hockey. Avec une victoire, ils deviendraient la quatrième équipe multigagnante de la Coupe au cours des 11 dernières années. Parité, vraiment ?

Conn-Smythe : Patrice Bergeron

Bruins en 5

Il y a une raison qui explique la présence des Bruins en finale : les quatre trios peuvent apporter leur contribution. En plus, les Bruins sont bien reposés et misent sur un gardien en état de grâce. Difficile de croire que ce ne sera pas eux.

Conn-Smythe : Tuukka Rask

Bruins en 6

Les équipes reposées n’ont pas eu l’avantage jusqu’ici, mais en finale, avec des joueurs qui ont 100 matchs au compteur cette saison, le repos fera la différence.

Conn-Smythe : Tuukka Rask

Blues en 7

Ils étaient mes favoris avant le début des séries. C’est le moment d’assumer ma prédiction — même si je pense que les Bruins sont plus forts.

Conn-Smythe : Tuukka Rask

Bruins en 6

Avez-vous vu aller Tuukka Rask ? Avez-vous vu aller Patrice Bergeron ? Avez-vous vu aller Brad Marchand ? Ce qu’ils font est exceptionnel.

Conn-Smythe : Tuukka Rask

Fiches des équipes

Blues

ENTRAÎNEUR-CHEF: Craig Berube

FICHE EN SAISON: 45-28-9

FICHE CONTRE LES BRUINS: 1-1

BUTS MARQUÉS PAR MATCH: 3,00 (4e)

BUTS ACCORDÉS PAR MATCH: 2,53 (5e)

SUPÉRIORITÉ NUMÉRIQUE: 19,4 % (9e)

INFÉRIORITÉ NUMÉRIQUE: 78 % (11e)

Bruins

ENTRAÎNEUR-CHEF: Bruce Cassidy

FICHE EN SAISON: 47-30-5

FICHE CONTRE LES BLUES: 1-0-1

BUTS MARQUÉS PAR MATCH: 3,35 (2e)

BUTS ACCORDÉS PAR MATCH: 1,94 (1er)

SUPÉRIORITÉ NUMÉRIQUE: 34 % (1er)

INFÉRIORITÉ NUMÉRIQUE: 86,3 % (4e)